08 janvier 2007

Punk au feu sacré


Scène de rue. Scène de ville. Rue St-Denis, samedi soir.

Devant l'ONF, j'aperçois un punk jouqué sur le perron qui torche la nuit en jonglant, droit comme un piquet, avec les flammes «qui coûtent cher».

Oui, l'essence est chère, et l'habile jonglerie, c'est pas pour les beaux yeux du Cirque du Soleil, c'est pour quêter quelques sous aux passants plus ou moins captivés.

Il n'y a pourtant pas quêteux plus flamboyant aux alentours,
plus débrouillard.

Mais voici, scène de rue, scène de ville, une auto patrouille se stationne en douce coin de Maisonneuve. Le jongleur éteint prestement avec sa main chacun de ses flambeaux. Ça sent l'interruption boucanée.

Un policier guère plus âgé que le jeune punk s'approche en souriant. On ne le verra pas sur la photo. On lui verra seulement le bout du nez (énervement du photographe).

Le punk privé de liberté libre s'explique, les yeux allumés (erreur du photographe), il vend sa salade de survie, il prend à témoin son complice : «On n'a pas le droit de squeeger! On n'a pas le droit de jongler!!!»

«Tu peux jongler si tu veux. Mais pas avec les flammes, répond le policier un peu narquois. Moi, ça ne me dérange pas. Mais tu pourrais blesser du monde».


Hasard, nécessité de la ville. La sécurité des uns et des autres, on l'oublie, participe à l'un des interdits fondamentaux de l'humanité : tu ne tueras pas ton prochain. N'empêche que je trouvais ça beau ce show de quilles en feu sur la rue si docile, encore enguirlandée des lumières de Noël, et j'aurais souhaité avoir le temps de lancer une piastre dans la maigre cagnotte remplie de désirs du petit tannant aux fausses bretelles rabattues.

Alors, j'ai changé de côté de rue et ailleurs dans la ville, hormis l'hiver, tout était normal.









Crédits photos : jd

12 commentaires:

Nina louVe a dit...

Les passants se fascinent des punks pas les flics.

Vrai, que cracher du feu est dangereux. Le papa de mon loup le sais bien. J'ai tenu sa bouteille lors d'une grande parade. Ça brûle vite et fort si c'est mal géré..

Bel instant saisi Jack

Nina louVe a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Nina louVe a dit...

Jack, Onassis t'a -tagué- comme il dit. Va sur son blog à 10 secrets.

Louve ne s'avance pas. Mes secrets sont les miens. C'est un jeu que je j'accepte hors virtuel. Dans la vraie vie. Sinon... aussi bien mentir.

Jack a dit...

Merci Nina. Oui, el instant qui précédait cet autre moment d'un certain sourire posé sur moi comme sur le dos d'un canard mais qui va me rester étampé dans la mémoire...

j'avais vu l'ami Onassis me taquer. Je suis faux jeton. Je m'en défends. Je suis incapable de jouer. I'm so sorry, Onassis. Mettons que j'énonce deux faux secrets. 1) Je suis riche comme Crésus. 2) Je suis menteur comme le Crétois.

Onassis a dit...

Vous êtes tous les deux des lâcheurs. Et je m'en rappelerai...

Trêves de plaisanteries. J'accepte votre poule-mouillerie...

Nina louVe a dit...

Dis donc, il pense qu'on habite ensemble ou quoi !!?

d'une SDF

Anonyme a dit...

Pourquoi le penserai-je ?

D'un pas fute-fute, mais quand même...

Nina louVe a dit...

Pas fute-fute... N'insultez pas les sans papier. C'est pas parce qu'ils z'ont pas encore la jaquette et le titre imprimé... (sourire)

Je disais ça parce que vous me faites votre message ici, chez Jack.

Jack a dit...

Je pense que je vais sortir mes gros yeux de punk si ça continue!

Anonyme a dit...

NO FUTURE

Un punk vêtu d'imaginaire
Jongle des torches de lumière

Traçant des cercles incendiaires
Au beau milieu des réverbères

La sécurité de la peur
Empêche de voir l'auditeur

Ainsi va le temps des marcheurs
Dans les mondes de l'outrecoeur

Dans les saltos du vent de sel
Les yeux s'emplissent de réel

Fiction d'innocence irréelle
D'un point assis sur l'arc-en-ciel

Onassis a dit...

Nina : Parce que c'est ici que tu t'es prononcée sur la chose...

Jack a dit...

gmc, quel joie de recevoir des poèmes cousus main.