10 janvier 2007

Tag et Trompette de la renommée...



Allons. Une fois n'est pas coutume. Train de nuit consent à ouvrir un petit bout de rail pour faire plaisir à un passager qui a son siège attitré : Onassis. Jouons à la tag. Et donc, voici quelques idiosyncrasies qui n'intéresseront personne.

Je me limite à cinq items. Je me demande même comment remplir la commande.

1) Je cours presqu'à tous les jours et c'est automatique, pour me vider la cervelle (ce n'est jamais très long), au lieu de faire «hom» comme les yogi, je compte mes pas : 1, 2, 3...154, 155, etc. Je ne compte pas les moutons! Je ne compte pas sur mes doigts. Je compte mes pas. Des fois, je cours vite, alors je compte rapidement. Je ne pense à quasiment rien d'autre, pas capable de faire trois choses en même temps; puis cela me permet de mesurer la distance. Par exemple, je sais qu'un tour de piste au «Y» vaut environ 80 pas. Je sais qu'il faut 880 pas pour franchir un kilomètre, et ainsi de suite. De l'appart. au métro, je sais qu'il y a 1000 pas. Quand je cours, j'ai l'air de prier. Je compte sur mes lèvres. Parfois, des petits bouts, je cours à reculons. Pensez-vous qui le pasomètre décroît?

2) Un peu dans la même veine gnochonne, lorsque j'ai des commissions à faire sur l'heure du midi au centre ville et que je ne veux pas m'occuper de quoi que ce soit, je fais des sondages binaires en marchant. Par exemple, l'été dernier, sur la Catherine, j'ai mesuré combien de mecs portaient la cravate. Tous ceux que je croise et que j'arrive à comptabiliser font partie de mon échantillonnage. Si la tendance se maintient, je peux prédire que la cravate prend le bord socialement (+- 35%) même chez les soi-disant «hommes d'affaires». Une autre fois, je voulais savoir combien de personnes battent les bras en marchant, etc. Nono au cube! Pourquoi diable ne pas se contenter de regarder les jolies femmes?

3) Je ne suis pas addict au tabac, ni à l'alcool, ni aux drogues légères. Je sais ce dont je parle. Mais pour le sexe, je me pose des questions. Ceci étant dit, les statistiques de Train de nuit vont augmenter à partir de maintenant!

4) J'ai croisé à plusieurs reprises René Lévesque. Une fois, en coulisse d'un congrès, on s'est retrouvé face à face. Il m'a décoché un de ces regards désapprobateurs! Comme un père découragé de voir son enfant attriqué de même! C'était déjà la mode des jeans troués, patchés, des cheveux ébouriffés...

5) Je suis un indéplumable oiseau de nuit. Cela vient de mon enfance où je fus très libre. C'est un miracle que je sois avec la même femme depuis plus de trente ans! Une couche-tôt. Mais on ne peut jamais présumer du lendemain.

J'ajoute un supplément caché.

6) Je suis bien trop naïf pour être rancunier. Mais j'ai une mémoire de chien! Surtout à propos de ceux là qui ont sacré après moi...

Bon. Est-ce convenable? Est-ce dans la tradition des blogues qui se versent le thé?
(Je blague en tirant la pipe).

Normalement, je devrais me débarrasser en donnant la tag à quelqu'un d'autre. Au village, quand on jouait, on pouvait retaguer celui ou celle qui nous l'avait foutue... jusqu'à ce que la cloche sonne.

Bon, un peu de poésie pour Train de nuit en terminant. Car, c'est malgré moi, je pense à Brassens. Je fredonne ceci mentalement sans compter mes pas :

«À toute exhibition, ma nature est rétive,
Souffrant d'un' modesti' quasiment maladive,
Je ne fais voir mes organes procréateurs
À personne, excepté mes femm's et mes docteurs.
Dois-je, pour défrayer la chroniqu' des scandales,
Battre l' tambour avec mes parti's génitales,
Dois-je les arborer plus ostensiblement,
Comme un enfant de chœur porte un saint sacrement ?»

-Trompette de la renommée

Photo : Enfants jouant à la tag - USA Today

5 commentaires:

Onassis a dit...

Voilà qui est fait. Tu vois ce n'était pas trop dur. Je ne suis surpris par aucune des déclarations...J'ai mon côté maladif aussi. Tiens, je t'en donne un : Je vérifie toujours si les plaques d'immatriculation contiennent un chiffre divisible par trois...

C'est fou ce qu'on apprend - d'inutile, mais drôle - avec les tags :)

Christian Roy, aka Leroy a dit...

Touché ;-)

Mais tu ne m'auras pas, tu ne sauras rien de moi, taggé ou non :-P

Nina louVe a dit...

"Mais pour le sexe, je me pose des questions."

Alors, une prose cochonne tu pondras pour les voyageurs !?

Arrête de t'en poser. Les questions tuent le tempo. Fais du bruit et de la bruine. Un sax bien haut et, les notes pourront se mèler de ta nuit à son matin.

Un miracle ! Plus de trente ans ?! Je ne vous envirai pas mais peux vous admirer un brin.

Jack a dit...

Une prose bien cochonne rempironnerait mon cas de sueur, je crois bien, pourrait sembler une provocation comme la soupe de Marseille et puis, les voyageurs, que veulent-ils? Du pareil à eux-même? Le miroir de leur vie sujet à éclatement? Un feu d'artifice? Non! Il veulent branle-brasser le moment présent, boire de la lumière, déambuler dans leur tête, pas sur ma petite peau de rectangles éreptiles! Ils veulent grouiller, voir et entendre de la langue qui se déroule comme un paysage. La nuit, c'est beau en train. Car il y a l'imaginaire. Or si je suis trop sage, en revanche je ne suis pas scrupuleux. Me poser des questions est une façon de détourner l'attention. Peut-être. Mais pas de scapulaire, pas de scato, pas de saxo non plus (hélas)à mon cou; je n'ai aucun don pour tirer les cordes de l'âme. Mais dans la glotte, peut-être, certains soirs de pleine lune, ci-gît un invisible petit courant d'air de carquoisie, saissisant sur le fil de l'ironie. Libre libido, paroles en l'air, mon poumon de joie rusé, dynamité sur le trottoir, jamais au repos, mon calvaire abandonné à la fenêtre itinérante de tout un chacun, au cas où, percées de soleil, éternité flambant nue, parmi les dormants de chemin de fer et les désirs bardassés sur les banquettes éphémères, Ô wagons de rien qui déparlez à pleines portes! D'accord, il y aura toujours un meilleur rôle à tenir. Mes couilles en feu sont en coulisse comme ramoneur de perles.

Nina louVe a dit...

Waouu!