24 février 2007

Charles Darwin à Bahia



Salvador, 24 février 2007


Mon temps est compté. L'oiseau de nuit en moi se fait vampire avec déjà une trace de sel sur la langue. Je traîne dans un café du Pelourinho . Tous les vices me passent par la tête. Nina Simone coule rugueuse dans l'ambiance du café et j'ai mal à mon âme de nègre blanc d'Amérique.

Mais vera cruxe que je suis bien!

J'ai clopiné dans les rues pentues en pavé désuni (quasiment des chemins de vaches en roches). J'ai visité la maison de Jorge Amado.

Sur la place, un jeune gars noir habillé en fille danse, provoque, quête.

Le vieux Bahia à lui tout seul, malgré tous les commerces, vaut le détour. De la Place du Palais avec vue sur la basse-ville et sur le port, on pouvait suivre au temps jadis de la colonie le commerce des esclaves, le traitement de la marchandise... Que d'atrocités entre les murs des pierres importées du vieux Portugal!

Vers 1860, Charles Robert Darwin lui-même vint faire son tour à Bahia. Il note dans son carnet de voyage l'extrême rudesse avec laquelle on traitait les esclaves. Il relève aussi l'odeur de l'urine se manifestant ici et là. Sur ce dernier point, à la suite de Darwin, je persiste et signe : les Bahianais pissent comme ça leur chante.

Je viens de piquer une jase avec deux jeunes Anglais. L'un deux vient de la ville de Jamie Cullins. Ils m'ont demandé si tous les Canadiens parlaient français et anglais...

J'ai soupé à l'étage au O Coliseu. Buffet à 30 re. Salade variée, riz, caruru, valalpà, feijào (fèves) fradinhno, beló de camarõ, moqueirba de peixe dourado, camarão no morango (crevettes servies dans une citrouille), acarajé... Minios de vin du Brésil qui était pas pire (17 re). Fruits avec coco râpé. L'ananas était bouleversant.

En tout, avec pourboire : 23,00$.

J'ai vu parmi les photos des personnalités ayant fréquenté ce resto-bar un cliché montrant Lula... On ne sort pas n'importe où!

On y présente des spectacles folkloriques (négros). Celui que j'ai vu, en répétition puis en début de représentation, m'a tout simplement émerveillé. Très très haut calibre.

Depuis que j'ai vu Caetano Veloso à Montréal, je ne cesse de me persuader que les grands showman de la planète ne sont pas à Hollywood, ils sont au Brésil.

3 commentaires:

Nina louVe a dit...

Tu semble triste de revenir Jack. Normal. L'exil est confortable malgré le genou viré par la vague fuerte et son sel si bleu. Normal. Malgré le larcin 300 photos. Tu veux rester à Bahia. Sûr, certain. La chaleur, le dépaysement, la musique de la langue, les rencontres impromtues et... l'ailleurs est bin mmmeilleur que le banal ron ron plat plat.

Ouaip! Ça me rappelle combien je serais restée.. sous la pluie et les nuages de Cuba en décembre. Revenir.. c'était l'enfertitude.

Mais, tu t'y fera. Un -20 vent fffrisé neige cristal t'accuellera. Puis.. les éleXtions. Un X à faire pour aller se la fermer juste après. Toujours la même affaire, la démocratie est une supercherie. Puis, bon baume, bon bonheur, ta bonne amoureuse à la maison t'invite, t'accueille chanceux !! Puis les Z'amis, le slam, la Vie.

Karo Lego a dit...

Bien dit Nina Louve.
Jack... entre les Brésiliens que tu déclares être les véritables showmans de la planète et le bouleversant ananas... que du bonheur à suivre ton voyage. Un wagon de train en retard...
c'est que je repars bientôt en Bretagne. Encore des trucs à organiser, prévoir et "envaliser".. je manque de temps pour te suivre:(
amitiés

Jack a dit...

Pareil pour moi. Quelle chance tu as d'essaimer l'Hexagone.