29 juin 2008

Brad Mehdlau à coups de génie





Revenu du jazz autour de minuit, disais-je. J'étais avec Lau, Raff et Belle Fleur au show de Mehdlau, celui de 18h au théâtre Jean-Duceppe.

Mes folies de la veille, ma journée de plomberie, mon genou de la dernière guerre du Brésil incapable de rester immobile par temps de haute humidité, je n'avais certes pas le corps qu'il faut pour aller au concert.

En prime, une grosse tête frisée grise à la Jean-Pierre Charbonneau était postée devant moi. Je ne voyais que le pianiste de biseau. Alors, j'avais tendance à écouter la musique les yeux mi-clos. Mais là, à un poil de cil près, de fortes images se dardaient comme des éclairs et tentaient de me faire verser dans la condensation onirique. J'ai ramé d'un bout à l'autre en hallucinant en silence, en bougeant sans que cela ne paraisse. Du moins, je l'espère.

Concert qui durera deux heures tapantes sans aucun moment vide. Magnifique! Du Monk, du brésilien, des compos, du concentré de battements d'ailes, puis du défuntisé en 7/4 qui perd le nord; parfois, ça rasait d'être du Prokofiev, m'a dit Raff, lui-même pianiste; la catastrophe dans les racoins du jazz; mais non, ce n'était que feu camouflé ou bien soyeuses vaques déroulantes dans des beaux slow, des balades d'un lyrisme parfait, ni pesant, ni sucré. Un partage de jeu hors normes en trio avec Jeff Ballard à la batterie et Larry Grenadier à la basse.

Pour le dire en un mot : du grand art!



Cf. Le Devoir avant; Le Devoir après; Le site de Mehdlau; l'entrée Mehdlau de Wikipedia.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

La détonantion provoquée par la diffusion d'une simple flamme: la perfection a aujourd'hui un nom.

elquidam

Anonyme a dit...

C'est bien dit et ce l'est encore mieux à propos du livreur à l'hôtel de l'Autel Novella...