14 novembre 2008

Anges gardiens en ma demeure






Je citerais abondamment ce soir, pour mieux entendre les coups d'artchet qui se bariolent dans le noir, en attendant...

Ah si j'avais une cithare magique ou une flûte traversière, un pic de guitare, une guimbarde, quelque chose pour me balader sur les fils, de l'ivoire sur le jazz, une bouche qui nous parle à tous, un trousseau de clés de musicien à cordes à sauter de joie pour souffler l'air joli là où tu respires, alors, sans forcer la note, j'ouvrirais encore plus les guillemets comme on ouvre ses yeux qui viennent au monde délivrés par la neige étincelante d'un pays qui s'écrit maintenant dans l'effarouchement merveilleux, non!, mon cher Disney, dans le flash séditieux des on-dit absolument amoureux des collines et des vals courts.

« Sommes-nous allés, sans le savoir, plus loin que le soleil? Se dire qu'il n'y aura plus de matin parce qu'il ne peut y avoir de livre : cruel constat. ...se redire qu'il y a peut-être une parole qui refuse de capituler. L'aider à survivre. »
Edmond Jabès, Le Livre du Dialogue, Les Éditions Gallimard, 1984, p.63.

« J'ai besoin de la chair des mots sur la langue, le goût du sang des vers hachés pour chaque strophe à la pointe du cran d'arrêt. Je suis un cannibale de sens, et pas n'importe lequel. Je cherche des métaphores charmées par un serpent à la turlutante flottaison dans le dos de la crise du verglas poétique qui sévit aujourd'hui. Rien de nouveau sous le soleil, dirait-on non sans se tromper. Or, qui a dit qu'il fallait à tout prix faire le nouveau? »
- Danniel Guimond, Solo affamé - Creux dans ma banlieue, Coup de blogue, 13/11/08
(Ce texte est une critique éblouissante de mes Poèmes Cannibales).

« Penché sur ton épaule, je lis notre livre. Ah ne te détourne pas de l'écrit. Tu es la plume et la main,
- La brûlure est lecture. Elle est notre unique bien.
- Aussi longtemps que tu arriveras à déchiffrer le livre, il durera.»
- Jabès, op.cit., p. 16.

Connaître serait dans le lexique de la langue des oiseaux. « Ce qui signifie que connaître exige l’action de voler. Ainsi le mot connaître suggère-t-il déjà l’état angélique dont l’oiseau est le symbole. D’un point de vue hiéroglyphique le mot oiseau signifie celui qui monte (...) »
- Jean-Michel Latour,Ontologie du combat spirituel : la garde angélique

« L'Oeuvre se promène souvent très tard dans le Soir; Elle boit le limpide des bars, s'endort sur la banquette du désespoir, ou dans la joie flambée d'un lupanar; Elle fume, crache et mord, rit très très fort, ou parle plus bas, mais ne regrette jamais rien de rien, ni ne force les regards qu'Elle ramène certains soirs à la maison pour quelques poignées de hasards. Plus tard, sans aucun remord, Elle brossera ses longues dents. »
- L, Fusion : Gauvreau/Lemoyne, L'Antre N.O.U.S., 13/11/08.

***

4 commentaires:

Anonyme a dit...

LE LIVRE DES MONOLOGUES

Les soleils souvent
Croient en leur pouvoir
De faire oeuvre utile
En peuplant l'oxygène
Des folies transparentes
Qu'exhalent leurs soupirs
Pulsés par un ventilateur
Ou un trombone en coulisse
Dans une larme de santal
Sur l'écume de brume

PELURE DE CIEL

Un pur effet de nu
C'est toute l'âme du recyclage
Pas un poil qui ne vienne
D'ailleurs que demain
Dans la spirale des tempos
D'un jazz aux yeux d'or
Porté par le vent immobile

Alors tu l'appelles nouveau
Si tu veux faire moderne
Tu l'appelles traditionnel
Si tu aimes les antiquités
Qu'importe donc le genre
Dans le présent perceptible
Que jamais la pensée ne voit

PAROLE DE SCOUT

Le livre dure
Jusqu'à sa crémation
Par les lasers
Qui peignent sa réédition
Dans d'autres atours
Différents et identiques
Autres et mêmes
Intersection des flux contraires
De l'écriture et la lecture
Fusionnant dans un magma de cristal

SEMPER FI

La garde angélique
Est une unité terroriste
Spécialiste du combat amphibie
De l'artillerie lourde
De la cavalerie légère
Et du parachutisme
Sans oublier une propension
A nourrir la propagande
Des subversions et séditions
De l'universelle pestilence

TRAVERSER LA FLÛTE DE FER

Formes d'engeance informelle, les Hell's Angels veillent toujours sur les psalmodies de l'homme à la cithare qui peint de son tapis volant les merveilleux paysages qui peuplent les décombres fumants des vallées ravagées par les apocalypses en tout genre. Meurtres en série sur le velours du temps, pluies acides, brûlots sans raison, la folie règne en territoire apache, plaines vertigineuses d'où les Mescaleros engendrent tous les matins la beauté aux yeux pâles et au souffle long. Une branche d'étincelles en bandoulière, les toréros sifflent des airs de m'as-tu-vu tels de valeureux lapins blancs écorchant la saveur lourde des caterpillars dans le gémissement langoureux des corbeaux et l'haleine fraîche des lilas blancs.

Jack a dit...

Salut Gilles-Marie. Toujours des images soyeuses qui se déroulent en échographie entre ciel et mer.

Petite remarque toutefois qui tombe à pic dans notre régionalisme judiciaire : les Hell's, ici, contrôle la dope, et donc bien d'autre chose... Sont plus proches des règlements de comptes que des spalmodies, plus proches des mets chinois ou italiens que du raffinement de la cithare.

Si tard. Ça me fait penser que l'autre jour, deux Hell's s'adonnent à traverser un boisé à la limite de la ville alors que je jour déclinait sur son axe d'hiver. L'un dit à l'autre :

- J'voudrais pas t'paraître momoune, mais j'commence à avoir la chienne! Penses-tu qu'on arrive?

Et l'autre de répondre :

- Ben, j'te comprends! Moi non plus j'aime pas ça. D'autant que je suis supposé de revenir tout seul!

Anonyme a dit...

chacun opère ses associations d'idées comme il l'entend, jack, libre-arbitre du lecteur.
soit dit en passant, j'ai déjà utilisé d'autres images, comme fedayin ou genocide par exemple, qui impactent plus violemment chez certains lecteurs.

sur les hell's, il y a aussi ce texte qui est plutôt sympa:

CALIFORNIA DREAMING

Je ne suis qu'un poème aux cheveux longs, skinhead et blouson noir, adepte du flower power, qui chevauche des Harley-Davidson de rêve dans une symphonie éblouissante en technicolor et panoramique. Dans mon oeil d'or se reflètent les traces d'apocalypses anciennes, temps de destructions et de renaissances, boucles suaves de la misère, rackets et dépossessions en tous genres. Mon gang pille les cathédrales avec la ferveur d'une panthère affamée, chassant le gibier de potence pour en nourrir les portées de ses fresques. Depuis ce hamac de velours dans lequel je me prélasse, je tire des feux d'artifice à base de missiles balistiques à haute densité énergétique, on m'appelle tomahawk ou patriote suivant les époques révolues mais toujours en mes veines coule le sang des kalachnikovs, rafales de braises qui clouent sur des piloris de soie les corbeaux de la mémoire et du souvenir en guise d'ostensoir à réveiller les morts. Hell's Angels sont mes frères qui portent des anneaux de feu sur leurs doigts de vent et anéantissent l'herbe des faubourgs dans des calumets de pierre verte, tétanisant les mustangs et domptant les broncos de leurs velléités flamboyantes.

Anonyme a dit...

la blague est cool.

au fait, sais-tu pourquoi l'arc d'apollon porte la peste?