24 mars 2009

Bayer aux corneilles














Le temps s’abeausit. Les corneilles sont revenues en masse du Mexique. J’ai traversé l’autre samedi en cambrousse le jardin un peu bouetteux, bordé de pieds de lin séchés. En catimini, un vert prime était en train de faire un rond éclatant autour des fleurs guimauves. Les corneilles, je les ai écoutées cet après-midi un bon quinze minutes en fermant les yeux. J’ai failli m’endormir au soleil sur un banc du parc Maisonneuve avec Lucky couché dessous. Je me suis dit que ce ciel printanier était un drôle de grimoire sonore et que cela chatouillerait les oreilles pointues d’un étranger de passage dans nos parages. Si tu pousses des petits cris furtifs pas trop baveux là où perche la noiraude bleue, il se peut qu’elle te réponde dans ta langue. Elle est polyglotte, la corneille, c’est-à-dire qu’elle est capable d’imiter le cri des autres animaux. Mais avant tout, une corneille craille. Et ça emplit le ciel.


Photo : Indydan (son travail photo est magistral).


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