Toulouse, dimanche matin, marchant le long de la voie ferrée vers le quartier St-Cyprien à la recherche d'un fleuriste - il s'en est trouvé un Place de la Patte d'Oie -, je suis tombé pile-poil, comme on dit ici, sur une affiche de Leonard. Cela a fait ma journée. Plus le beau petit bouquet champêtre destiné à Julie & Vincent, tous deux jeunes médecins passionnés qui m'ont reçu chez eux et fait découvrir la ville la plus rose.
Photo : jd
29 juin 2009
Pottok blues, rue Arnaud-Bernard, Toulouse
Vu et mangé au Pottok. Vu une exposition du peintre Joap Ramond, grand pinceau de la rue Arnaud "Ali " Bernard.
"(...) ne m'embêtez plus avec tous ces trucs de "la perfection n'est pas de ce monde", le blues c'est parfait et aussi l'amour dans le foin (...) et aucun Dieu n'aurait eu l'idée du beau et du bien si les hommes n'avaient pas inventé le blues et fait l'amour dans le foin (...)"
- Claude Sicre (Fabulous Troubadors)
Vive l'AméricKe
Quelques idées blues pour colorier la France
Coll. Les Pierre du Temps
Publi Sud, Paris, 1988, p.60
Photos :jd
"(...) ne m'embêtez plus avec tous ces trucs de "la perfection n'est pas de ce monde", le blues c'est parfait et aussi l'amour dans le foin (...) et aucun Dieu n'aurait eu l'idée du beau et du bien si les hommes n'avaient pas inventé le blues et fait l'amour dans le foin (...)"
- Claude Sicre (Fabulous Troubadors)
Vive l'AméricKe
Quelques idées blues pour colorier la France
Coll. Les Pierre du Temps
Publi Sud, Paris, 1988, p.60
Photos :jd
27 juin 2009
Toulouse l'ensoleillée
En l'imaginant aussi dorée que rose, mon intuition ne m'avait pas trompé. Je marche je marche depuis deux jours dans cette ville qui a du caractère et beaucoup de "Places" (Place du Capitole, Place St-Georges, Place Esquirol qui veut dire écureuil, etc.) et où l'on trouve une station de métro du nom de Claude Nougaro; et puis, c'est noir de monde qui piétonne en masse ensemble au centre ville car c'est le début des soldes aujourd'hui (ils sont réglementés en France et donc systématisés mur à mur). Or c'est un franc soleil qui plombe encore très fort au tournant de l'après-midi. Pas moi qui vais m'en plaindre. Sortant de ce café, je tenterai toutefois de regagner la rue de Mertz pour trouver l'accès aux berges enherbés du Pont Neuf - la Prairie des Filtres - sous lequel coule la Garonne.
J'y vais de ce pas. Je sais toutefois que je devrai enjamber, chemin faisant, pas moins de 25 terrasses! Il fait très soif à Toulouse et flâner est dans les moeurs ici, cela se voit.
J'y vais de ce pas. Je sais toutefois que je devrai enjamber, chemin faisant, pas moins de 25 terrasses! Il fait très soif à Toulouse et flâner est dans les moeurs ici, cela se voit.
24 juin 2009
Chansons de France : ça moissonne!
C'est l'été dans le Sud-Ouest et il fait beau, il fait clair jusqu'à 22h nous veillons tard et nous écoutons de la musique et alors nos chemins de traverse se croisent et jettent par les fenêtres des jardins de mots et de notes qui fleurissent ou mûrissent dans la bouche ou dans la tête de ceux-là qu'on aime tant : les faiseurs de chansons et d'âme.
Au jeu des découvertes (merci Benoît) entendu, entre autres :
VALIUMVALSE
RIDAN
VAGUEMENT LA JUNGLE
MORIARTY
Ah! Moriarty...
Au jeu des découvertes (merci Benoît) entendu, entre autres :
VALIUMVALSE
RIDAN
VAGUEMENT LA JUNGLE
MORIARTY
Ah! Moriarty...
23 juin 2009
On l'a vu filer la nuit passée...
Femmes du monde : la sustantifique moelle
Montauban, le 24 juin 2009
"Ma famille est immense. Je pense au monde comme à une seule famille."
- Ariana Delawari (actrice-réalisatrice Américo-Afghane).
"No peace, no pussy"
- Vieux thème d'Aristophane
Tiens, c'est la fête nationale! J'ai passé la soirée à parler du Québec. On entend très bien ma position, ici, dans cette France de mes amis du midi qui n'est pas du tout pro-Sarko, à savoir que plus je vieillis, plus je deviens indépendantiste, moins je deviens nationaliste.
Bonne Fête du Québec à quiconque passe par ici.
Mais par ailleurs, il est deux heures du matin, nous avons discuté en masse, bu de la bière et de l'alcool de prune frelaté, je n'avais pas revu Jos. depuis 23 ans; son compagnon Benoît, que j'admire vraiment tout de go pour sa grande intelligence, feuillette quelques instants ce livre que Jos. vient de me mettre sous le nez. Mes amis pressentent sans doute que je serai en cette maison pleine de racoins si accueillante effrontément moi-meme, c'est-à-dire wéseau de nuit...
Ce livre gros comme un catalogue est absolument remarquable. Vous l'ouvrez à n'importe quelle page, et comme on m'a prévenu, vous êtes parti sur les ailes d'une elle.
L'auteur, Titouan Lamazou, artiste de l'Unesco pour la paix, né au Maroc, a voulu très jeune aborder le monde des femmes. Dans ce livre inouï, je le souligne, ce grand navigateur-artiste a croqué le portrait de 54 femmes au cours de ses périples qui ont duré six ans, de Muhbo à Birgül et Deuzila à Ice. Tous les continents sont représentés. Mais ce sont les personnes qui intéressent le globe-trotteur, non pas leur vitrine identitaire.
"Ma famille est immense. Je pense au monde comme à une seule famille."
- Ariana Delawari (actrice-réalisatrice Américo-Afghane).
"No peace, no pussy"
- Vieux thème d'Aristophane
Tiens, c'est la fête nationale! J'ai passé la soirée à parler du Québec. On entend très bien ma position, ici, dans cette France de mes amis du midi qui n'est pas du tout pro-Sarko, à savoir que plus je vieillis, plus je deviens indépendantiste, moins je deviens nationaliste.
Bonne Fête du Québec à quiconque passe par ici.
Mais par ailleurs, il est deux heures du matin, nous avons discuté en masse, bu de la bière et de l'alcool de prune frelaté, je n'avais pas revu Jos. depuis 23 ans; son compagnon Benoît, que j'admire vraiment tout de go pour sa grande intelligence, feuillette quelques instants ce livre que Jos. vient de me mettre sous le nez. Mes amis pressentent sans doute que je serai en cette maison pleine de racoins si accueillante effrontément moi-meme, c'est-à-dire wéseau de nuit...
Ce livre gros comme un catalogue est absolument remarquable. Vous l'ouvrez à n'importe quelle page, et comme on m'a prévenu, vous êtes parti sur les ailes d'une elle.
L'auteur, Titouan Lamazou, artiste de l'Unesco pour la paix, né au Maroc, a voulu très jeune aborder le monde des femmes. Dans ce livre inouï, je le souligne, ce grand navigateur-artiste a croqué le portrait de 54 femmes au cours de ses périples qui ont duré six ans, de Muhbo à Birgül et Deuzila à Ice. Tous les continents sont représentés. Mais ce sont les personnes qui intéressent le globe-trotteur, non pas leur vitrine identitaire.
Les photos alternent parfois avec des dessins saisissants de l'auteur. Sous le voile du féminin pluriel se trouve l'attirance de l'inconnu et très certainement une contestation de ces grandes fractures de la "civilisation" aux impuretés religieuses qui ont préféré le plus souvent le masculin au féminin. Et donc, ces portraits évoquent aussi l'oppression aux mille visages.
"Je ne sais comment on s'y est pris dans nos sociétés, mais l'homme et la femme s'y retrouvent comme de parfaits étrangers lorsqu'ils parviennent au seuil de leur vie autonome." (p. 10)
Titouan Lamazou
Femmes du monde
Gallimard, 2008
09 juin 2009
Mathieu Arsenault : photo pour El
Mathieu Arsenault, O Patro Vys, 1ere demi-finale de slamontréal, 8/06/09. (Photo : jd) |
Hier soir en me voyant, Mathieu a dit d'entrée de jeu : « J'ai reçu ton mot ! »
Il était en général et en particulier plutôt content. Dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec, l'adaptation à la scène de son second roman Vu d'ici ( Jocelyn Pelletier, interprète, Christian Lapointe, metteur en scène) vient tout juste d'obtenir un franc succès sur les planches du Théâtre Péril.
Cette charge contre la tivi et ses excréments de fumée rejoint le jeune public. Mais il y a ici et là des références culturelles qui évoquent en sourdine, nous confie l'auteur, d'autres dimensions. Cela confère à dessein un second degré au texte. Or le public plus âgé attrape très bien au vol ces allusions, constate Mathieu avec plaisir.
La preuve : ce commentaire des plus enthousiastes de El qui a vu la pièce. Elle écrit :
« Renversée, rôtie, gazée, parfumée, cette pièce est un vrai coup de poing, comme certains l'avaient qualifiée. Un texte époustouflant, brillamment interprété par Jocelyn Pelletier. Si vous voyez Mathieu Arsenault, faites-lui le commentaire suivant: il y avait une jeune quinquagénaire dans une salle remplie de jeunes et beaux théâtraleux, une femme qui a souri souvent parce qu'elle a à peu près tout partagé du brûlot qu'il a si intelligemment écrit. Merci pour les odeurs en direct, merci pour le souffle et le souvenir que j'en garderai longtemps, je l'espère bien. »
Le message est fait. Le messager est bien heureux lui aussi. D'autant que c'est arrivé comme cela dans la conversation : évoquant mes petites sueurs en béquille sur le banc de scie de la ponctuation, j'ai été ravi, vraiment, de trouver en Mathieu un complice : « Il faut se débarrasser de tout cela », déclara-t-il.
Plus qu'un complice, on a affaire ici à un as de l'écriture à 120 milles à l'heure.
« (...) mais aujourd'hui tout le monde s'en fout de la révolte de la poésie... »
Vu d'ici, Triptyque, 2008, p. 64.
« Des souris et des mecs (...) mon mec à moi ce serait amir khadir ou julius grey ce serait georges leroux au laure waridel mais je suis tellement brisé de l'intérieur que je suis à peine un mec je suis plutôt quelque chose de sec qui craque de partout et qui manque de courage à tout moment je suis une petite souris victime de la guerre et des privatisations qu'a laissée devant l'écran pendant que les chats s'engueulent et se rentrent dedans pour savoir qui va me manger je suis un réfugié des idées dans une roue d'exercice de pensée... »
Op. cit., pp. 54-55.
Voir - Écho des représentations de Vu d'ici au théâtre de la Chapelle, Montréal, sept-oct. 2008.
07 juin 2009
Prendre le train avec Péloquin
Photo Jacques Desmarais |
«(...) Personne n'a oublié
ses premiers voyages en train
comme un premier amour
Sa musique est gravée
dans nos cœurs à tous
Le train a toujours été vrai et rassurant...
On l'entend au loin faire son chemin
dans les villages perdus, les vallées et montagnes
Avec lui on rêve, on découvre (...)
Il fait ressortir l'enfant que nous sommes tous. »
Claude Péloquin, Prendre le train Prendre la vie, texte pour Via Rail Canada, 1991, in Claude Péloquin Coeur Everest, Lanctôt Éditeurs, 2007, p. 101.
Photo : jd
Slam : 1ère demi-finale 2009
Bagatelle
Chemin faisant, on ne retient rien pour soi comme cela était. Mais il nous reste des impressions à la volée que l’on recrée pour les autres. C’est ainsi, je crois, que cela se passe au-dessus des mers. Je n’insiste pas.
Mesurer la rudesse de mon père traversant la poussière des étés fut la première leçon retenue par la bagatelle de mes yeux. Il tenait solidement la charrue millénaire, sacrant, suant, mettant le feu aux pierres des champs. Traceur de sillons comme avant les poètes. Pour les semences zébrées de tonnerre, chambardées de soleil et de pluie; pour la récolte, contre vents et marées, de quelques lunes apaisantes qui fuiront demain.
Puis viendront les professeurs de silence attelés à la rigueur des mots comme aux rires lointains des framboises. Tous ceux-là m'ont donné une idée de la vie qui bat, mais aussi du joyeux fardeau de la page.
Journées salivaires qui n'en finissent pas. La vie à la campagne où il arrive que les puits se taisent. La vie dans les livres qui passait jadis à la radio et qui ne saurait être seulement l'affaire des anges! Enfin, je n'ai pas de gros bras dans le trafic du jour. Pas de diplômes mirobolant, aucune estrade. Mais je suis rude, en effet, à ma manière, rural par en dedans! La preuve : j'ai toujours la crainte de manquer de bois dans la voix. Je raclerais du murmure s’il fallait seulement espérer.
Le décor de séchoirs et d'épandeurs s'égosille entre les planches de notre vieille galerie universelle. Perdrons-nous mémoire des traces de braises dans le vent? Qu’est-ce que cette aspiration du grand âge à gosser le vocabulaire?
«Je twisterais les mots s’il fallait les twister.»
***
***
06 juin 2009
À Cheval blanc donné
Début de vendredi soir des plus agréables à la
« taverne » en compagnie de Sébastien Boulanger-Gagnon, jeune poète en construction avec une voix blues qui porte sur le chantier de l'indépendance...
Il écrit, me récite par cœur ceci : « vitesse folle à travers le pare-brise aveugle éclaté / je prends racine dans ma carcasse de société / m'élève grinçant plus fort que le train / ce n'est pas moi qui s'écrase dans le monde c'est le monde qui me «crash» dedans »
Fin de soirée des plus paisibles en lisant un courriel de la charmante Louise, impérissable artiste au rang des pâquerettes qui vous lance des fleurs dans l'altitude du regard.
L dit : « Le mystère brouillon des idées confuses. L'art de ne pas comprendre ce que l'on veut
bien ignorer. Mais cet œuf de lumière...»
02 juin 2009
Le méchant Keith Jarrett
Quand nous habitions rue Champlain, à Sherbrooke, et que Michael Thomas Gurrie passait nous voir presque chaque soir, mon ancienne aimait bien faire tourner une envoûtante galette de Keith Jarrett que j'achetai un jour par hasard ou plutôt parce que, je l'admets, j'ai parfois le radar de la troisième oreille en alerte. Sur le site d'ECMRecords je n'ai pas retracé l'album en question. Je vais me mettre à la recherche de ce vinyle à la pochette bleue maganée que j'ai encore assurément.
Pour l'heure, j'écoute sans me lasser The Kôln Concert (ECM 1064/65, 1975). La prise de son est impeccable et sur le Ipod, on a l'impression que notre tête est dans le ventre du piano. Le récit dialogué qui se forge entre la main droite et la gauche est vraiment remarquable. Un très beau concert en quatre parties.
Pour la seconde qui suit, ici, j'hésite entre une interprétation solo de Around Minight et une autre, Silence, jouée en trio flanqué de Jan Garbarek et Charlie Haden (1980) .
Alons-y pour Silence .
Pour l'heure, j'écoute sans me lasser The Kôln Concert (ECM 1064/65, 1975). La prise de son est impeccable et sur le Ipod, on a l'impression que notre tête est dans le ventre du piano. Le récit dialogué qui se forge entre la main droite et la gauche est vraiment remarquable. Un très beau concert en quatre parties.
Pour la seconde qui suit, ici, j'hésite entre une interprétation solo de Around Minight et une autre, Silence, jouée en trio flanqué de Jan Garbarek et Charlie Haden (1980) .
Alons-y pour Silence .
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