20 novembre 2009

Sur la route de Kerouac, Lowell, Mass., novembre 2009



Sur la route de Kerouac l'homme à rencontrer s'appelle Roger Brunelle. Professeur à la retraite qui n'a pas la langue dans sa poche, père et grand'père, formé au Séminaire de Sherbrooke, il a porté la soutane comme Miron, a défroqué comme Miron, mais il est demeuré fidèle à lui-même, habité par la divinité, recouvert de lettres et d'un peu d'ombre, un être d'une profonde sensibilité à l'égard de son identité de Français d'Amérique. C'est assurément un petit frère de Kerouac. Un jour, il l'aura vu à trois pieds de lui à l'école où il enseignait, mais sans pouvoir lui parler... Kerouac était venu rencontrer les étudiants. Alors, l'admiration est un peu teintée de blues et c'est peut-être l'un des motifs qui le fait recenser, gratter, fouiller les lieux de Lowell qui furent redessinés par Ti-Jean dans ses histoires. De la même manière, il ne cesse de tirer les vers du nez aux quelques amis de Kerouac encore vivants. D'ailleurs, Roger parle pareil comme Kerouac, comme dans l'interview de Fernand Séguin au Sel de la semaine. Il faut l'avoir entendu dire : « Achale-moé pas! »

Il est vite devenu « notre Roger ».

Attention! Ce doux sauvage impeccablement franco-américain voit à travers vous via la beat influence!

Voyage mémorable à Lowell qu'il faut prononcer comme Noël.

http://jack-jackyboy.blogspot.ca/2009/11/sur-la-route-de-kerouac-lowell-mass.html





Le Vic's à l'angle de Aiken Ave & W. 6th St.
Roger, Randy, Françoys, Emmanuel alias Hugo. Dimanche matin, Roger Beat Brunelle accueille les pélerins au Vic's pour déjeuner.


La Mercury Sable de Roger



Jack Kerouac est né dans cette maison sise sur Lupine rd. La famille habitait à l'étage. Les Kerouac ont déménagé pas moins de 17 fois à Lowell!





La grotte, bordée par un chemin de croix en plein air, «l'endroit le plus sacré de Lowell».
C'est dans le bas de la montée que je ramassai un pot de terre pour El.

Juste ici, la terre. Sainte.




«I could hear it from the rocks in a groaning wush ululating with the water, sprawlsh, sprawlsh, oom, oom, zoooo, all night long the river says zooo, zooo, the stars are fixed in rooftops like ink. Merrimac, dark name, sported dark valleys : my Lowell had the great tress of antiquity in therocky north waving over lost arrowheads and Indian scalps, the pebbles on the slatecliff beach are full of hidden beads and were stepped on barefoot by Indians.» Dr Sax, p.8

La Merrimac









À gauche Steve Edington, le contact de Françoys (notre GO) grâce à qui la fabuleuse rencontre avec Roger fut possible. Au retour, Françoys lui a écrit ceci : « I really wanted to thank you for turning this literary pilgrimage that we had planned amongst ourselves into an unforgettable two days of discussing, driving around, sharing and Living Kerouac with such a generous, knowlegable and charming man as Roger. He has been really going all the way to make this the great experience we could never have imagined. Plus, he has been able to make us see it through his french-canadian eyes, which made it all the more interesting and personnal for us. We have told him our appreciation many times, but the next time that you talk to him, please tell him again how grateful we are for his time and how fun it was for us to spend the last two days with him. »


Sur la route de Kerouac. Si toutes les bonnes étoiles le veulent, nous reviendrons en octobre avec guitares & poésie pour la 4e édition du Lowell Celebrates Kerouac!




Photos & vidéo : Jacques Desmarais

3 commentaires:

Francoys a dit...

Super photos & descriptions Jack!!

Le photoroman de notre pélerinage à Lowell!!

J'ai hâte de voir le reste...

Le Seuil a dit...

Merci pour les visions of Jack, nous y étions presque nous aussi, nous, lecteurs, simples maraudeurs de mots, de langues et d'images.
Et dans ce pot de terre, l'odeur fraîche de Lowell, pour en respirer le parfum antique de la destinée la rose aux bois...

Jack a dit...

Merci Françoys! J'ai hâte également de voir sur CD les photos de tout le monde. De Boston cependant, je n'ai hélas aucun cliché des Suédoises!

Le Seuil, merci! C'est une bien petite quantité de terre, mais voilà, j'ai pensé à ceci : elle est fertile! Je reste en tout fils de cultivateur depuis plusieurs générations et mon nom même m'y autorise. Je peux au moins à ce titre - humer la terre - accoter l'horticultrice, l'experte en vous. Ce que je veux dire renvoie à la comparaison de l'oiseau : pouvons-nous mettre la terre en cage? Fait supplémentaire à signaler : sous l'insistance de Françoys, cette poignée de terre fut soigneusement prélevée au pied du dos de la grotte, donc en terre catholique alors qu'au départ, moi l'insouciant soucieux d'efficacité, j'étais en terrain protestant. Ce qui signifie qu'il y a eu brassage de terre et que, ce faisant, je m'inscris dans la tradition. Je vous raconterai avec mon phrasé agnostique l'idée véritable que je me fais du retour à la poussière...