Cucif parmi les étudiantstudents de Concordia, so crispi, dans un café sympa
a l'angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue Mackay.
Is shesur going herself? Ya. Ya. Well...
Cette ville est une catalogne souveraine par en dedans.
Fuck me hasard! Intako renverse par les haut-parleurs ses chevaux de guitares.
Collants noirs sous une mini-jupe, la si belle grande fille aux yeux azur qui officie au comptoir me répond que ce groupe Intako aux flammes gitanes (elle m'épelle le nom sur un bout de papier) serait «Germany ». Mais n'est-ce pas plutôt Intakto P.Q.? Peu importe.
Do you go go the unit? Do you go to the univers? No, I'm n'of. Are you from? No. I come from Go. Elle vient elle-même de l'Allemagne, est-ce un adon? Se cherche un autre emploi...
Midi passé sonne soudain.
I quit sous la pluie de Montréal!
30 novembre 2010
28 novembre 2010
Qui-vive
Je suis devenu un Apache le temps de traverser les yeux mordorés de mon chat Patch,
qui n'est plus.
De la véranda, Miles Davis coule à flot. Un canot traverse en bleu l'atmosphère. Le déclin du jour taillé au canif nous fait dériver vers l'amour. Tout cela tire vers soi une ligne suave qui glisse sur la peau. Ses genoux.
Señorita, c'est moi Papa l'Ours! Et elle dit que j'ai les mains douces! Je renchausse son dos. Je chavire. Je ne sais pas où tu commences... (Moustaki).
Quand on est pluvieux, on ne craint plus les jeux de mots qui fonderont au soleil comme du chocolat. On n'est pas fait en bois! Mais nous allons pour rire!
Sophocle et Agakuk ont le vent dans les voiles. C'est de la viande crue. Pardon! De la mémoire gelée dans la chair du temps.
De la mousse dessus le sang. (Leclerc).
« Va, cède au mort, ne cherche plus à atteindre ce qui n'est plus. » (Tisérias, Antigone).
« Tuni'yut - Le présent rendu » (Agaguk, tête de chapitre).
Il désaccordait le lecteur, parlait des éclipses dans la maison. Plutôt l'inverse. Toujours, la glace est mince et les carcasses archaïques, répétait-il. La maison des éclipses. Moi aussi j'aime le lecteur. Je traîne dans ses mûriers. Il est je. Mouche à feu. Fanal. Je ne fais pas exprès pour le faire rire. Lui faire cracher des pierres. Je ne le traque pas et j'étire sur le chemin la noirceur entre nous avec les mots. Pour le surprendre. Le ravir. Pour l'entendre respirer du fond de son puits où le silence reverdit, décharge ses conquêtes. Ma maison est soudainement éternelle grâce à lui. Il y a de l'eau puisée à mains nues. Il y a du vin. Des éclisses. Il y a de quoi à avoir peur d'une gouttelette de vie qui manquerait. Mais la vue en haute mer! Mais les phares au loin! La poésie! Tous ces gens sur nos épaules. Mais mon chat qui meurt entre mes bras!
Wouf! Wouf! Un vendredi soir, à Waterloo. Ville slaque de champignons. Je suis jeune. Sur le trottoir magique avec Bachand, Laliberté, Cécile, un paquet d'autres jeunes. Nous ouvrons les rouleaux éclatants de la soirée avant d'aller danser au grill. L'amitié à toute épreuve. Puis, sur la slide guitare, triste confidence. En marchant, son frère me le confie : Sauvageau s'est résolu lui-même en personne à 24 ans et des poussières.
Le théâtre, ses troupes, les répétitions... La Lanterne va droit au cœur de l'être. Même dans une petite ville.
Mais la poésie!
La poésie « De Pernambouc au Potomac... » (Yves Sauvageau, Wouf Wouf).
Misère! Allons-nous éclater?
Photo site du CEAD
qui n'est plus.
De la véranda, Miles Davis coule à flot. Un canot traverse en bleu l'atmosphère. Le déclin du jour taillé au canif nous fait dériver vers l'amour. Tout cela tire vers soi une ligne suave qui glisse sur la peau. Ses genoux.
« Nous naissons avec ce frisque coeur lièvre,
Ce sexe truite de désir, grandissons avec cette fièvre... » (Michel Garneau).
Ce sexe truite de désir, grandissons avec cette fièvre... » (Michel Garneau).
Señorita, c'est moi Papa l'Ours! Et elle dit que j'ai les mains douces! Je renchausse son dos. Je chavire. Je ne sais pas où tu commences... (Moustaki).
Quand on est pluvieux, on ne craint plus les jeux de mots qui fonderont au soleil comme du chocolat. On n'est pas fait en bois! Mais nous allons pour rire!
Sophocle et Agakuk ont le vent dans les voiles. C'est de la viande crue. Pardon! De la mémoire gelée dans la chair du temps.
De la mousse dessus le sang. (Leclerc).
« Va, cède au mort, ne cherche plus à atteindre ce qui n'est plus. » (Tisérias, Antigone).
« Tuni'yut - Le présent rendu » (Agaguk, tête de chapitre).
Il désaccordait le lecteur, parlait des éclipses dans la maison. Plutôt l'inverse. Toujours, la glace est mince et les carcasses archaïques, répétait-il. La maison des éclipses. Moi aussi j'aime le lecteur. Je traîne dans ses mûriers. Il est je. Mouche à feu. Fanal. Je ne fais pas exprès pour le faire rire. Lui faire cracher des pierres. Je ne le traque pas et j'étire sur le chemin la noirceur entre nous avec les mots. Pour le surprendre. Le ravir. Pour l'entendre respirer du fond de son puits où le silence reverdit, décharge ses conquêtes. Ma maison est soudainement éternelle grâce à lui. Il y a de l'eau puisée à mains nues. Il y a du vin. Des éclisses. Il y a de quoi à avoir peur d'une gouttelette de vie qui manquerait. Mais la vue en haute mer! Mais les phares au loin! La poésie! Tous ces gens sur nos épaules. Mais mon chat qui meurt entre mes bras!
Wouf! Wouf! Un vendredi soir, à Waterloo. Ville slaque de champignons. Je suis jeune. Sur le trottoir magique avec Bachand, Laliberté, Cécile, un paquet d'autres jeunes. Nous ouvrons les rouleaux éclatants de la soirée avant d'aller danser au grill. L'amitié à toute épreuve. Puis, sur la slide guitare, triste confidence. En marchant, son frère me le confie : Sauvageau s'est résolu lui-même en personne à 24 ans et des poussières.
Le théâtre, ses troupes, les répétitions... La Lanterne va droit au cœur de l'être. Même dans une petite ville.
Mais la poésie!
La poésie « De Pernambouc au Potomac... » (Yves Sauvageau, Wouf Wouf).
Misère! Allons-nous éclater?
Photo site du CEAD
24 novembre 2010
Entretien avec Bernard Émond
Noticias
Dans le cadre du FIL,
le mardi le 30 novembre à 19 h 30
Auditorium de la GB.
Animation : l'excellent Stéphane Lépine.
« J'ai le sentiment (...) de vivre dans une culture qui est en train de s'autodétruire par manque d'intérêt, que ce fonds culturel canadien-français qui informe toute notre culture est en train de se perdre carrément.»
— Louis Cornellier, Bernard Émond ou la résistance tragique, Le Devoir, 31 octobre 2009.
« Il n'y a pas de plus ultime parole que le silence, qu'un silence plein de pensée. Il est enfin rendu au cinéma. Le silence est le grand oublié de cet art-là. »
— Pierre Vadeboncoeur, La clef de voûte, Bellarmin, 2008, p. 18.
le mardi le 30 novembre à 19 h 30
Auditorium de la GB.
Animation : l'excellent Stéphane Lépine.
« J'ai le sentiment (...) de vivre dans une culture qui est en train de s'autodétruire par manque d'intérêt, que ce fonds culturel canadien-français qui informe toute notre culture est en train de se perdre carrément.»
— Louis Cornellier, Bernard Émond ou la résistance tragique, Le Devoir, 31 octobre 2009.
« Il n'y a pas de plus ultime parole que le silence, qu'un silence plein de pensée. Il est enfin rendu au cinéma. Le silence est le grand oublié de cet art-là. »
— Pierre Vadeboncoeur, La clef de voûte, Bellarmin, 2008, p. 18.
18 novembre 2010
Carnets pelés 33 - Le Salon du livre ou la mondanité intime
18 novembre 2010
17 novembre 2010
À retrousser.
C'est le mot salon qui renvoie au ronron. Mais du plus profond de moi, je suis d'accord avec Dany Laferrière entendu ce soir au Salon : « La littérature n'est pas une affaire mondaine. La littérature est aussi fondamentale que l'oxygène. Nous en avons besoin! »
De même, on peut dire avec Canetti que la poésie n'est pas jactance.
Reste cette part d'intimité subversive qu'est la lecture, comme le souligne Charles Dantzig (Pourquoi lire?, Grasset).
C'est le mot salon qui renvoie au ronron. Mais du plus profond de moi, je suis d'accord avec Dany Laferrière entendu ce soir au Salon : « La littérature n'est pas une affaire mondaine. La littérature est aussi fondamentale que l'oxygène. Nous en avons besoin! »
De même, on peut dire avec Canetti que la poésie n'est pas jactance.
Reste cette part d'intimité subversive qu'est la lecture, comme le souligne Charles Dantzig (Pourquoi lire?, Grasset).
Mes lectures du moment? À petites doses parce que c'est roffe en crime! Les Bienveillantes de Jonathan Littell (folio, Gallimard, 2006). Avant de ronfler & dormir comme un ours, je lis, à voix haute parfois, La clef de voûte de Pierre Vadeboncoeur (Bellarmin, 2008). «Laissez la poésie aller son chemin, écrit-il, car pour elle, il n'y en a pas d'autre. Impossible de la traduire en prose. » (p.46). Enfin, j'ai entamé et je suis littéralement piqué par La constellation du lynx de Louis Hamelin (Boréal, 2010), en liste pour le prix de la Ville de Montréal. Meurtre dans le champ suivi par la prise du lynx, les premières pages sont saisissantes. Et c'est terriblement québécois. Je lui souhaite vivement une grande récolte de lecteurs et de prix.
Ce soir le vent s'engouffre par bourrées successives. L'hiver pratique ses plaintes, aiguise ses griffes, couve quelque chose.
La mémoire de mon ordinateur indique toujours être à marée basse. Comme mon chien et mon chat, c'est un vieux monstre. Le chien tousse à cause de son ventricule droit, le chat boite parce qu'il n'a plus de dents, mon ordi cille et vacille à cause du temps qui s'empile.
Je regrette de ne pas avoir apprêté plus tôt pour les partager avec toi les cubes de viande d'orignal; c'était exquis en sauce avec patates, carottes, citrouille, oignons et poivrons, salade de betteraves et restant de Catedral, ce petit rouge étonnant du Portugal.
J'ai aussi enfin fait rôtir au four (sans les oublier pour une fois) les graines de la citrouille dans l'huile de tournesol, avec sel et curcuma. J'ai quasiment tout bouffé.
Peu importe où je pose les yeux, même quand je les ferme, ta présence a laissé ici des traces tout partout.
Au Salon du livre, j'ai croisé Jean-Sébastien Larouche, un poète brasseur transformé en éditeur (l'Écrou) avec Carl Bessette à qui j'ai aussi serré la pince.
Parlé poésie théâtre énergie en dehors de Montréal avec Éric Roger, autre poète qui travaille au kiosque de l'Hexagone.
Zieuté les rayons des Éditions Trois-Pistoles. La Frenière n'y était pas, il y sera demain. J'ai feuilleté son très beau La langue est mon pays.
Parlé poésie théâtre énergie en dehors de Montréal avec Éric Roger, autre poète qui travaille au kiosque de l'Hexagone.
Zieuté les rayons des Éditions Trois-Pistoles. La Frenière n'y était pas, il y sera demain. J'ai feuilleté son très beau La langue est mon pays.
Chez Gallimard, zieuté le livre de Cynthia Girard intitulé J'ai percé un trou dans ma tête. Elle y a fait un trou, y a mis une branche. Artiste au long souffle avec de l'espièglerie qui rafraîchit et déboussole. J'adorerais revoir Cynthia. Elle sera au Salon samedi.
Acheté Marcher une philosophie de Frédéric Gros (carnetsnord, 2009). Citant Kerouac qui parle de Whitman, on peut lire qu'il faut « imaginer le monde comme le rendez-vous des errants qui vont... » (p.16).
J'ai acheté et fait signer Le passage obligé (Leméac/Actes Sud) de Michel Tremblay.
- « Toujours au poste? »
- « Comme un seul homme », m'a-t-il répondu.
Je ne serai pas du voyage au Mass avec Françoys (Dylan est à Lowell samedi soir, peut-être M. Cou y sera-t-il aussi?) parce que je suis engagé dans la pièce Vies présentée à Ste-Thérèse ce week-end. J'ai toutefois téléphoné à Lowell pour saluer Roger qui fera une conférence samedi à la rencontre de La Société Historique Franco-Américaine : « Conférence par M. Roger Brunelle, spécialiste reconnu dans (sic) la matière, sur Jack Kérouac, Franco-Américain. Sa religion catholique, sa langue française, son identité franco- américaine »
Roger est nerveux. Nous avons parlé des traductions récentes de Kerouac chez Gallimard, du tournage à Montréal de On the road. Le trip continue!
Roger est nerveux. Nous avons parlé des traductions récentes de Kerouac chez Gallimard, du tournage à Montréal de On the road. Le trip continue!
Nicolas m'a écrit son enthousiasme à la lecture de l'édition du Devoir d'aujourd'hui. Quel beau coup en effet! 33 écrivains commentent l'actualité. Dany Laferrière en éditorialiste. C'est fort et ça fait du bien en mots dits!
14 novembre 2010
VIES
Noticias
Le théâtre Pour le plaisir présente :
VIES
Création collective
Création collective
Mise en scène par Joanne Marcotte
à l'Académie Ste-Thérèse
425 Blainville est, STE-THÉRÈSE
Le 20 novembre à 20 h et le 21 novembre à 14 h.
Billets : 15 $.
425 Blainville est, STE-THÉRÈSE
Le 20 novembre à 20 h et le 21 novembre à 14 h.
Billets : 15 $.
Hé! Ce sera mon baptême au théâtre! J'ai un petit rôle quasi muet et presque méchant...
Les membres de la troupe Pour le plaisir sont prodigieusement bons. Le saxophoniste Sylvain Legault interviendra live et vif pour relier les tableaux. Bref, venez si vous le pouvez!
Photos Jacques Desmarais : en répet.
10 novembre 2010
Salon du livre de l'Estrie 2010 : Mael, Frank, Sophie, Simon, Anthony...
« Nous sommes les plus belles waitresses de la poésie »
- Martin Garner & Frank Poule, Végé cannibale, Ralbol, aut. 2010, p. 11.
« Résumons-nous : en Estrie seules comptent les problématiques dites littéraires... »
- Yves Boisvert, Ralbol épistolaire, Idem, p. 3.
Je reviens enfin sur ma visite si plaisante à Sherby le 16 octobre dernier, et j'ajoute comme promis une couple de photos.
Invité par Frank Poule au nom du Regroupement des artistes littéraires de Sherbrooke (REALIS) qui tenait un kiosque au Salon du livre de l'Estrie (SLE) « dans le but de faire connaître la littérature locale, orale et alternative », j'ai entre autres donné un atelier dans le cadre d'un marathon d'écriture. J'ai adoré mon expérience.
En soirée, l'action se transmuait au ArtFocus, sis au 94, rue King. J'y ai fait — sans trou de mémoire! — la lecture de deux textes tricotés « sherbrookois », car j'ai vécu à Sherby pour mes études de 1976 à 1979. Ce fut très émouvant de partager ces mots du fond de la canisse de mes 20 ans, ces frasques, ces ombres, ces images lointaines pourtant restées si vivaces, avec la nouvelle génération des littéraires des Cantons-de-l'Est, mon pays natal.
Ces jeunes artistes explorent diversement les jeux de l'oralité et de l'écrit, mais la solidarité qui les anime et les relie est frappante, inspirante. Parmi eux, j'ai hautement apprécié ma rencontre avec Sophie Jeukens qui complète en ce moment une thèse de maîtrise en littérature sur le slam
québécois. J'ai aussi jasé avec Nicolas Aubé-Lanctot de l'équipe de rédaction du collectif Ralbol dont le numéro de l'automne 2010, tout frais émoulu, se vendait comme des petits pains chauds au kiosque du REALIS. On y retrouve, entres autres, un texte drolatique de Yves Boisvert, poète de L'Avenir que j'aime beaucoup. Le numéro est accessible en ligne dret là : Ralbol.
Enfin, cette visite éclair m'a permis de connaître davantage l'artiste-animateur et papa Francis Poulin, dit Frank Poule, qui mène là-bas un travail culturel de fond axé sur le collectif et la solidarité. À mes yeux, il s'agit là d'un « investissement » exemplaire dans la diffusion des arts de la parole en vue de récolter plus de fraternité et d'agrandir le dialogue. J'ai été très honoré de son invitation et, en guise de conclusion, je me permets de partager ici les mots touchant reçus de sa main cette semaine :
« Je crois que ça a fait du bien à pas mal de monde à Sherby de te rencontrer, de voir l'intérêt que suscitent nos projets et nécessairement de rencontrer un compagnon poète. Pour ta performance, moi je n'ai eu que des bons échos, ça a mis le ton à t-on dit. Tes mots, venus d'une autre époque, ne m'ont pas semblé lointains ni égarés. J'avais l'impression de vivre quelque chose de palpable à travers tes mots, quelque chose d'encore bien vivant. »
Eh! bien vive, vive la vie! Vive la compagnie! Merci Frank!
Alexandre, devant l'ArtFocus : « Ça aurait été mieux avec des verres fumés »
Invité par Frank Poule au nom du Regroupement des artistes littéraires de Sherbrooke (REALIS) qui tenait un kiosque au Salon du livre de l'Estrie (SLE) « dans le but de faire connaître la littérature locale, orale et alternative », j'ai entre autres donné un atelier dans le cadre d'un marathon d'écriture. J'ai adoré mon expérience.
En soirée, l'action se transmuait au ArtFocus, sis au 94, rue King. J'y ai fait — sans trou de mémoire! — la lecture de deux textes tricotés « sherbrookois », car j'ai vécu à Sherby pour mes études de 1976 à 1979. Ce fut très émouvant de partager ces mots du fond de la canisse de mes 20 ans, ces frasques, ces ombres, ces images lointaines pourtant restées si vivaces, avec la nouvelle génération des littéraires des Cantons-de-l'Est, mon pays natal.
Ces jeunes artistes explorent diversement les jeux de l'oralité et de l'écrit, mais la solidarité qui les anime et les relie est frappante, inspirante. Parmi eux, j'ai hautement apprécié ma rencontre avec Sophie Jeukens qui complète en ce moment une thèse de maîtrise en littérature sur le slam
québécois. J'ai aussi jasé avec Nicolas Aubé-Lanctot de l'équipe de rédaction du collectif Ralbol dont le numéro de l'automne 2010, tout frais émoulu, se vendait comme des petits pains chauds au kiosque du REALIS. On y retrouve, entres autres, un texte drolatique de Yves Boisvert, poète de L'Avenir que j'aime beaucoup. Le numéro est accessible en ligne dret là : Ralbol.
Enfin, cette visite éclair m'a permis de connaître davantage l'artiste-animateur et papa Francis Poulin, dit Frank Poule, qui mène là-bas un travail culturel de fond axé sur le collectif et la solidarité. À mes yeux, il s'agit là d'un « investissement » exemplaire dans la diffusion des arts de la parole en vue de récolter plus de fraternité et d'agrandir le dialogue. J'ai été très honoré de son invitation et, en guise de conclusion, je me permets de partager ici les mots touchant reçus de sa main cette semaine :
« Je crois que ça a fait du bien à pas mal de monde à Sherby de te rencontrer, de voir l'intérêt que suscitent nos projets et nécessairement de rencontrer un compagnon poète. Pour ta performance, moi je n'ai eu que des bons échos, ça a mis le ton à t-on dit. Tes mots, venus d'une autre époque, ne m'ont pas semblé lointains ni égarés. J'avais l'impression de vivre quelque chose de palpable à travers tes mots, quelque chose d'encore bien vivant. »
Eh! bien vive, vive la vie! Vive la compagnie! Merci Frank!
Mael, la relève de Papa Poule
Au kiosque du REALIS : Frank, Mael, Sophie...
Photos Jacques Desmarais.
07 novembre 2010
Slamontréal de novembre
Noticias
Demain, c'est l'Immaculée* et c'est la rencontre amicale de slamontréal. Et j'en serai. Je vais casser un texte vierge comme première neige.
* Immaculée? J'ai dû reculer d'un mois au lieu d'une heure. Me suis gouré, c'est en décembre. Comme Marie Noël.
Demain, c'est l'Immaculée* et c'est la rencontre amicale de slamontréal. Et j'en serai. Je vais casser un texte vierge comme première neige.
le 08 novembre 2010
Ouverture des portes: 19h30
à l'O Patro Vys
356, rue Mont-Royal Est
Entrée : 5 $
Animation: Ivy
Avec les poètes: Cheyenne, Nicodème, Yvon Jean, Pierre Boudreau,
La Clocharde, Ulysse et bien plus!
******
* Immaculée? J'ai dû reculer d'un mois au lieu d'une heure. Me suis gouré, c'est en décembre. Comme Marie Noël.
01 novembre 2010
Verbes blancs
Comme on n'imagine guère le silence du froid
au chaud dans son lit avec un œil tourné vers l'amour,
les verbes blancs n'encourent pas l'abandon
Mais le temps passe sur le tambour de nos passions
au chaud dans son lit avec un œil tourné vers l'amour,
les verbes blancs n'encourent pas l'abandon
Mais le temps passe sur le tambour de nos passions
Hier encore, dimanche, je spitais comme un bon
dans la poésie bararbre de ma chambre qui ruse,
pendant que mes espions-chasseurs
à l'affût de la roze du chevreuil d'Amérique
parcouraient en Siciliens mes terres natales
Un de ceux-là, un Réjean petit, trapu, central,
qui n'est pas Gaspésien,
baragouine l'allemand et l'chinois,
captura vivantes à travers bois
les premières pistes étales, ces notes
déposées sans moi et sans mon chien
sur le sol, mon calepin, mon coffre-fort
où je dormirai un jour sans fin
parmi les bouleaux jolis, les écorces noires
et le rien des aiguilles qui tambourinent
dans l'usure effritée de mon pays,
ce fruit nommé perdrix oubliée
Les verbes blancs n'encourent pas l'abandon
les premières pistes étales, ces notes
déposées sans moi et sans mon chien
sur le sol, mon calepin, mon coffre-fort
où je dormirai un jour sans fin
parmi les bouleaux jolis, les écorces noires
et le rien des aiguilles qui tambourinent
dans l'usure effritée de mon pays,
ce fruit nommé perdrix oubliée
Les verbes blancs n'encourent pas l'abandon
pour si peu de planète ronde
Mais ils gardent le silence
Mais ils gardent le silence
comme on garde les moutons barbouillés
dans le revers pentu des saisons enfouies
Et des désirs qui claquent.
Photo Réjean Bertrand, Béthanie, 31 octobre 2010.
Photo Réjean Bertrand, Béthanie, 31 octobre 2010.
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