Train de nuit: Jardin de givre éphémère

23 janvier 2014

Jardin de givre éphémère

Jardin de givre éphémère, égrené, et pourtant éternel, engageant, surtout lorsque l'on pense à Émile Nez Lit Gant. Aussi bien dire, comme Jean Royer, qu'on touche au pathétique, à la fracture.

D'où la déviation vers l'art et la beauté, pruine légère sur l'âme. Mais au fond, jamais le déni de la transformation de soi.

Devant une vitre jardinée de givre, l'enfant que j'étais en campagne n'y voyait que du feu, de la joie offerte gratuitement, un petit terrain de cahier de glace pour y faire ses griffes.

Photos J. Desmarais, 23 janvier 2014.

2 commentaires:

Anonyme a dit...: retenue cristalline
devant ces petits miroirs
diamants, je m'arrêterai là
Emilie Nelligan
ne pourrait que se gausser
et pour
Samuel Samuel
c'est à votre tour d'être plier de...
enfin l'amie serait elle un peu niaise !!!
Voyez ce qui pousse souvent
ce sont les coups de cœurs
aucun filtre et n'en retient
de façon très subjective
que les pavés d'émoi posés, de ceux qui vous foudroyent au passage
un peu fol je suis

Anneaux Nîmes; 24/1/14 00:51
Jack a dit...: Mais non!; 4/2/14 22:34

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Enclume pour la voix

« Je plaide pour la reconnaissance d’une finitude qui se caractérise par l’incessante butée sur soi du Soi lui-même, et ce, dans la mesure où l’individu que nous sommes, tous autant que nous sommes et chacun pour sa part, est, lui, si engendré et si mortel qu’il soit, « à chaque fois » lui-même et pas un autre que lui-même, soi et rien d’autre que soi, où donc chacun d’entre nous se trouve comme tel assujetti à ce qu’il lui est donné d’être avant même qu’il soit soumis à la dure « loi de succession » du temps. Et c’est bien parce que nous nous trouvons toujours déjà assujettis à notre propre ipséité, quelque inconstance qu’elle soit, que nous méritons l’appellation de « sujets » » - Paul Audi, Au sortir de l’enfance, Verdier, 2017, p. 43 (Photo jd., ombre de soi sur la projection Vert Juke, œuvre de James Turrell, MBAM. 13 février 2019).

La fumée d'un trait

« L’idée du Messie qui viendra pour transformer le monde - ou l’anéantir; en tout cas, pour l’échanger -, je ne sais pas si, pour le croyant, elle est source d’espérance ou objet de crainte; pour moi, elle est l’idée d’un grand écrivain; car, face au texte, vers quoi sommes-nous tendus, à quoi sommes-nous exposés sinon vers le changement et à l’imprévisible changement que nous lui devons dans sa brutalité? Messie est aussi un vocable.»

- Edmond Jabès, Le petit livre de la subversion..., Le Soupçon Le Désert, Galimard, 1978, p. 58.