J’avais la flemme, plutôt la chienne!
J'y avais tant travaillé.
C’était jour de grève générale
la seule à ne jamais avoir eu lieu en ce pays...
Le soir, au sous-sol de la cathédrale,
grand rassemblement des troupes pour la fête.
Pendant que les haut-parleurs beuglaient,
en retrait, à l’arrière, par en dessous,
imperceptiblement,
comme des gamins, sur un autre registre,
une track de blues se forgeait sur le vif,
avec des adjectifs et des verbes comme des balles-témoins,
St Augustine, Jack London, Artaud,
Couteau de poche, Chasse et pêche, Dactylo,
les Automatistes, les pères en allés...
Cailloux réverbères
échangés par la fenêtre de l'invisible
C’est là que commencèrent à germer
les poèmes cannibales.
- Poèmes cannibales, Loin dans ma campagne, Éditions de la Brochure, 2009, p. 12
2 commentaires:
CLEF DE GISANT
L'anthropophagie s'amuse
A dévorer des rêves
En guise de flocons d'avoine
Dans un bol de lait glacé
Dont les arômes incandescents
Tatouent de leurs fragrances anémiques
Les soleils de Novembre
Et les filles du muguet
Pour repeupler de génocides
Les forêts vierges de la cendre
Publier un commentaire