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J'aimerais ça des fois
écrire parfaitement underground et guttural
parmi les osmondes cannelle du sous bois
avec des sillons calés en portugais,
— la langue la plus chantante, disait Aragon — ,
avec des mots jajaja venus du ruisseau du Nord
qui se cache sous neige dans la sucrerie
et qu'on ne découvre pas davantage en été,
pas plus à l'automne, la brume étant partout,
les feuilles cuivrées tapissent le sol
et les perdrix qui tambourinent détournent l'attention,
secret de chevreuil, je le sais trop!
Je rêve quand même à des phrases oasis
qui tapent du pied sur le dos des roches métamorphiques
qui auraient eu la patience de filtrer l'idée réelle d'un soleil de salsa.
Je serais content de siffler un poème étranger
pour saluer mes amis Claudios, Marco, Gabriela,
pour ruisseler lyrique au bout de ma corde à danser,
boxeur tranquille dans l'utopie du hamac,
de la poesia du piano échappé lousse
dans la forêt des strophes
doce encanto da melodia
avec une secrète encavure de silence
orchestrée fleurie par les saisons qui enfantent,
lírica e continua a agradar ouvintes do mundo inteiro
Je rêve d'écrire avec de beaux mots copiés sucrés
dans les syllabes claires de Salvador de Bahia.
5 commentaires:
Je me prosterne devant autant de beauté Jacques. C'est excellent !
Merci Onassis.
Il est là le poème dont tu rêves...
dans ce texte magnifique et qui me donne envie de Bahia tout autant que du ruisseau sucré sous la neige.
Ça se lit avec délice et bonheur! Une mélodie à me faire danser et chanter à l'infini.
BRAVO... c'est si beau.
Caroline, tu vois, puisque je me sers du mot dans le texte, j'aurai sorti au moins une fois mon hamac cet été! Et sans le savoir, j'ai peut-être eu l'influence du verbe caler comme dans «bien calé dans mon hamac...» Merci beaucoup pour cette chaude réception qui me fait grand plaisir.
Les autres mots, ceux qu'il ne faut pas apprendre avec la méthode assimil, ceux que nous voudrions être nôtres d'office, qui nous rendraient plus vrais, plus
jouissifs, plus nous-mêmes, mais qui sont ceux des autres, et que nous poursuivons comme l'enfant le papillon, sans vouloir le tétaniser sur un bouchon...
Oh merci pour ce texte qui me touche d'autant plus que depuis Orfeo negro et ses chansons je suis amoureux du portugais du Brésil...
Et merci de ton obstination à me le renvoyer. En effet, j'ai, panne d'ordinateur aidant, été privé d'internet et donc de courrier jusqu'au 16 septembre, ce qui a
dû me faire perdre un paquet de messages, outre les invites à dépasser ses performances au lit (ou debout) et à allonger une partie intéressante de sa
personnalité (...) Bon automne, et plein de rêves...
René
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