L'article en référence de Julien Brault à la fin de mon commentaire esquisse un portrait de l'homme politique probablement le plus en vue au Québec en ce moment : Pierre Karl Péladeau. En passant, « Karl » est loin d'être un K banal puisqu'il s'est drapé d'influences romantiques, au sens allemand du terme, lors de ses études en philo à l'UQAM. À ce chapitre j'ai trouvé particulièrement cocasse de lire dans l'article de Brault les témoignages des professeurs Latraverse et Ayoub qui m'ont également enseigné.
Cet article est paru en mars 2014, quelques semaines avant que PKP fasse son entrée à l'Assemblée nationale à titre de député de Saint-Jérôme et bien qu'il tarde à annoncer sa candidature à la chefferie du Parti Québécois, il est de loin le favori.
Voici donc le nouveau « sauveur » tant attendu de la cause indépendantiste québécoise capable de pousser à son terme, en passant par une droite « efficace », le destin de la nation? Il ne brille pourtant pas tant que cela depuis qu'il a revêtu les habits d'homme politique et son complet-veston de fin renard de magnat de la presse l'a jeté assez durement dans une couple de controverses et de soupçons de conflits d'intérêts bien exploités par ses adversaires politiques, y compris à l'interne du PQ (le pavé de Jean-François Lisée, ce qui a fait venir au front la « belle-mère » Bernard Landry, ex-premier ministre péquiste).
PKP a huit mois devant lui pour gagner la direction du PQ, puis quatre longues années avant les prochaines élections. D'ici là, l'austérité, les coupures, la privatisation et le démantèlement de l'État québécois opéré en vitesse accélérée par le PLQ au pouvoir vont possiblement permettre à PKP de respirer à l'aise et à fond l’ambiance néolibérale tout en jouant quelques lignes de violon tirées de la solidarité. Aujourd'hui même, en une seule journée, PKP a défendu le principe de l'universalité des garderies remis en cause par le gouvernement Couillard tout en voyant d'un bon oeil un peu de privé en santé!
Que de noirceur et d'aveuglement en perspective si la gauche ne réussit pas à dépasser le plateau des 10 % de l'électorat pour qu'il se passe quelque chose enfin!
Portrait de l'homme à battre :
En complément dans Le Devoir du 6 novembre 2014 :
Pierre Karl Péladeau peaufine son programme
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir |
En complément :
PKP hanté par ses lockouts
La FTQ a annoncé son intention de torpiller sa candidature à la chefferie du PQ
Le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, en a marre d’être dépeint comme un patron de presse impitoyable duquel les progressistes devraient se méfier. Le Parti québécois doit faire le plein d’appuis à la fois à « droite » et à « gauche » s’il entend« faire du Québec un pays », est-il conscient.
Dans Le Journal de Montréal, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a évoqué l’idée de lancer une consigne de vote ou encore de noyauter le PQ afin de barrer la route à « un employeur intransigeant [responsable de] 14 lockouts ».
De retour de Barcelone où il a goûté à la fièvre indépendantiste catalane, PKP a fait peu de cas de la sortie médiatique du numéro un de la FTQ. Il se dit d’autre part toujours« en réflexion » sur son avenir politique, malgré les informations obtenues par Radio-Canada selon lesquelles il sera bel et bien de la course à la direction du PQ. [...]
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