Je le confesse, mis à part quelques noms de joueurs de baseball ou de soccer, je ne connaissais pas grand-chose de la « Côte riche » et je confondais plus ou moins « Costa Rica » avec « Porto Rico », assimilé sans nuances aux puissants intérêts économiques et militaires (entre autres
d'United Fruit à Chiquita Brands)
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Photo JD. Le drapeau du Costa Rica dans le jardin du Bleu Azul. |
Tout comme c'est le cas pour le Canada, les É.-U.
sont le principal partenaire économique du Costa Rica). Le « pied-à-terre »
stratégique de l'Empire voisin a fait l'objet de
remises en question politiques en 2010 dans le petit pays de près de 5 millions d'habitants.
Les présentes chroniques n'ont pas d'autres prétentions que de partager quelques impressions à la suite d'un récent séjour. Aussi, c'est ce que je souhaite, au-delà des informations de base et atomisées d'un
Lonely Planet qu'on place dans son sac à dos du touriste, ce sera l'occasion pour moi d'approfondir et de cerner d'un peu plus près la réalité de ce luxuriant petit pays que j'aime maintenant d'amour.
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Photo JD. Le Bleu Azul vu de la plage. |
De fil en aiguille pour ne pas dire de bouche à oreille, c'est par l'entremise de connaissances croisées de ma compagne, dont le garagiste de son village, que nous avons choisi la destination du
Bleu Azul chez Christine Michelin à Esterillos Este, au sud du pays dans la
province de Puntenaras. Cette Québécoise établie au pays depuis six ans partage avec affection une grande casa au bord de la plage qui offre en location quatre studios à l'étage. La plupart des voyageurs qui y séjournent sont aussi des Québécois.
Ce n'est pas un superlatif aguicheur d'affirmer que nous avons été enchantés d'atterrir dans ce coin de paradis, bercés jour et nuit par la patiente musique des vagues chaudes du Pacifique. Repos et décrochage!
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Photo JD. Playa Esterillos Este. |
Mais nous avons bougé aussi! Nous avons essaimé la côte en autobus (efficace et peu coûteux) jusqu'à Porto Quepos, visité le
parc national Manuel-Antonio, pris le
traversier de Puntarenas à Paquera avec
Jocelyn Villeneuve et Caro — des voisins de studio vraiment aimables avec qui nous nous sommes liés d'amitié et partagé les frais de location (astronomiques ici à cause des assurances!) d'un véhicule utilitaire —. C'est en leur compagnie que nous avons été littéralement barouettés sur les routes défoncées de la péninsule de Nicoya, de Montezuma jusqu'à Mal Païs. Nous avons notamment été émerveillés par la beauté de Playa Carmen et Santa Teresa, haut lieu des jeunes surfeurs. J'y reviendrai.
Pour s'approvisionner en fruits et légumes frais (succulents!), nous avons fréquenté avec joie le petit
marché public de Jaco très tôt les vendredis matin, car plus la matinée avance, plus la chaleur devient trop accablante loin de la fraîcheur de la plage. De toute façon, dépassé midi, les étals se fanent et se vident faute de clients. Nous avons également fréquenté les épiceries de Parrita, une belle petite ville située à 20 kilomètres de chez Christine.
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Photo Jd. Marché public de Jaco avec M. Ara Macao rouge. |
Le visage le plus quotidien du Costa Rica rural et touristique qui défile sous nos yeux avec ses petites maisons aux toits de taule, les chevaux d'équitation dans des pacages à n'en plus finir, les troupeaux de vaches blanches aux oreilles pendantes qui paissent en solitaire sur le bord des clôtures ou bien s'agglutinent à l'ombre avec parfois parmi elles des aigrettes statufiées à l'affût du grain perdu (ou composté dans le fumier!), parfois un âne, puis, çà et là, poules et coqs bindy en liberté, les chiens placides qui rôdent sur les chemins, ce paysage selon Jocelyn, un familier du Mexique, fait beaucoup penser au grand frère mexicain qui a lui un pied bizarre en Amérique du Nord.
Alors que le mercure creusait des vaques de froid tenace de -30, voire de -40 au Québec fin janvier et tout février, il faisait 30 vendredi matin le 20 février, jour de notre départ. Chaleur de punaises frites pour dire adieu à Christine et à nos amis de la casa, à la mer veilleuse, aux papillons jaunes...
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Photo JD. En taxi, mais lors de notre arrivée le 16 janvier 2015. |
Nous avions demandé au chauffeur de taxi qui nous ramenait d'Esterillos Este à l'aéroport de San José (situé en fait à
Alajuela) de faire un bref arrêt sur la route bordant Jaco dans un magasin d'artisanat local que nous avions visité précédemment. Ma compagne regrettait de ne pas y avoir acheté quelques artefacts qui lui tenaient à coeur, notamment un masque sculpté sur bois. Le repérage de l'endroit s'est toutefois avéré un peu compliqué, notre chauffeur ayant mal saisit nos informations télégraphiées en espagnol-français-anglais... Il s'est obstiné à entrer au centre-ville alors qu'il ne fallait pas... Pour se dépatouiller, nous l'avons vu s'adresser à trois ou quatre personnes, un policier sur la rue, un collègue chauffeur de taxi, une vendeuse dans un autre comptoir de souvenirs « typiques » comme il en pleut ici, mais personne ne connaissait l'endroit. Avant de décliner le nom du magasin, le chauffeur disait immanquablement en guise de bonjour : « Pura vida! » Preuve supplémentaire qui nous fait dire que tout un chacun ici est animé d'une familiarité amicale, bon-enfant, spontanément fraternelle. Là-dessus, je retiens ce mot de Christine au sujet des Ticos : c’est un peuple humble et fier qui ressemble par bien des aspects aux Québécois. L’hiver en moins!
À suivre. Et moult photos en prime.
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