03 novembre 2015

L'atmosphère, l'atmosphère!


L'atmosphère coupée en poteaux

« La nuit est une main pour qui suit la nuit »
— Edmond Jabès

« [...] il fait nuit tout autour : ici surgit alors une tête ensanglantée, là une figure blanche et elles disparaissent tout aussi brusquement. C'est cette nuit qu'on aperçoit lorsque l'on regarde un homme dans les yeux, on plonge alors dans une nuit qui devient terrible; c'est la nuit du monde qui se trouve alors face à nous. »
— Hegel


la charbonneuse innocente
rôdait à sa guise
avec ses petits oiseaux à tisser,
à boire debout 
tout le long de l'ardoise

pendant que le jour sidéral
tombe sur la cambrousse
avec ses enfants natifs,
ses framboisiers 
rougis par la saison

la glotte des anoures animés
est un oeil crevé 
brûlant

sous les portes closes,
l'océane de jais 
vient se glisser 
dans son moïse  
pour copuler
encore une fois

sous le fard de la lune

chemin faisant on entend
le moulin de l'endormissement 
qui supplie en sourdine 
entre les rets de l'occupation
sur l'île des Apostrophes
regarde bon Dieu,
les rideaux sont mal tirés

ombres défaites
égarées çà et là
dans les plis 
de la poussière 
des siècles
et des siècles,

croix d'entretoises démesurées
qui s'échappent en fourches volantes
sur les murs qui s'annulent de partout 

comme
en amont,
lambrissés, 
tant de corps 
bombardés,
pieds noirs  
pris aux pièges 
par intervalles
réguliers
sur les corniches 
du crime

la houle 
 
avec ses rivières qui ioulent
s'en vient sans chaperon
s'immisce en boule
comme une chatte diamantée

sur le revers de la fortune 

les étoiles déconcrissent 
les souris grelottent
les grenouilles trémulent
les pépins de pommes
les grimoires
les patins métis
les dorés picotés gris 
les huîtres roulent
au fond du lac
Massawippi

les quenouilles
mal attriquées
au bord des fossés
se dévissent la tête  
au vent cru et solitaire 

se figure en rêve
d'Arabica
une odeur
qui flotte!
semblant de nénuphar 
tout le monde pourtant
ô! sainte semelle encornée 
personne sur l'autel des croûtes 
pour expier le soleil itinérant,
de mauvais drap,
qui barbouilla de cruauté 
le jour d'avant le naufrage 

la côte était vraiment dure à remonter 

Seigneur de la vie,
toi, mon coeur,
rince!
ne parle pas 
ne parle pas
de l'effacement 
ne parle pas 
de l'atmosphère 
NORMALE!



2 commentaires:

Anonyme a dit...

Encore souffle coupé
quel poème encore que celui là
vos résonnances
empêche de
donne soif de

il y avait longtemps
qu'il a fait bon d'attendre

Anneaux Nîmes

Jack a dit...

Merci!