L'atmosphère coupée en poteaux
« La nuit est une main pour qui suit la nuit »
— Edmond Jabès
« [...] il fait nuit tout autour : ici surgit alors une tête ensanglantée, là une figure blanche et elles disparaissent tout aussi brusquement. C'est cette nuit qu'on aperçoit lorsque l'on regarde un homme dans les yeux, on plonge alors dans une nuit qui devient terrible; c'est la nuit du monde qui se trouve alors face à nous. »
— Hegel
la charbonneuse innocente
rôdait à sa guise
avec ses petits oiseaux à tisser,
à boire debout
tout le long de l'ardoise
pendant que le jour sidéral
pendant que le jour sidéral
tombe sur la cambrousse
avec ses enfants natifs,
ses framboisiers
avec ses enfants natifs,
ses framboisiers
rougis par la saison
la glotte des anoures animés
la glotte des anoures animés
est un oeil crevé
brûlant
sous les portes closes,
brûlant
sous les portes closes,
l'océane de jais
vient se glisser
dans son moïse
pour copuler
encore une fois
sous le fard de la lune
chemin faisant on entend
le moulin de l'endormissement
qui supplie en sourdine
entre les rets de l'occupation
sur l'île des Apostrophes
regarde bon Dieu,
les rideaux sont mal tirés
ombres défaites
égarées çà et là
dans les plis
de la poussière
des siècles
et des siècles,
et des siècles,
croix d'entretoises démesurées
qui s'échappent en fourches volantes
sur les murs qui s'annulent de partout
comme
en amont,
en amont,
lambrissés,
tant de corps
bombardés,
pieds noirs
pieds noirs
pris aux pièges
par intervalles
réguliers
réguliers
sur les corniches
du crime
avec ses rivières qui ioulent
s'en vient sans chaperon
s'immisce en boule
comme une chatte diamantée
d'Arabica
Seigneur de la vie,
sur le revers de la fortune
les étoiles déconcrissent
les souris grelottent
les grenouilles trémulent
les pépins de pommes
les grimoires
les patins métis
les dorés picotés gris
les huîtres roulent
au fond du lac
Massawippi
les quenouilles
les étoiles déconcrissent
les souris grelottent
les grenouilles trémulent
les pépins de pommes
les grimoires
les patins métis
les dorés picotés gris
les huîtres roulent
au fond du lac
Massawippi
les quenouilles
mal attriquées
au bord des fossés
au bord des fossés
se dévissent la tête
au vent cru et solitaire
se figure en rêve
une odeur
qui flotte!
semblant de nénuphar
tout le monde pourtant
ô! sainte semelle encornée
personne sur l'autel des croûtes
pour expier le soleil itinérant,
de mauvais drap,
qui barbouilla de cruauté
le jour d'avant le naufrage
la côte était vraiment dure à remonter
toi, mon coeur,
rince!
ne parle pas
ne parle pas
ne parle pas
de l'effacement
de l'effacement
ne parle pas
de l'atmosphère
NORMALE!
2 commentaires:
Encore souffle coupé
quel poème encore que celui là
vos résonnances
empêche de
donne soif de
il y avait longtemps
qu'il a fait bon d'attendre
Anneaux Nîmes
Merci!
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