31 août 2016

Urgence - Homa Hoodfar, prisonnière d'opinion en Iran


Homa Hoodfar, universitaire d'origine iranienne, citoyenne canadienne qui a également la citoyenneté et Irlandaise, croupit en prison à Téhéran depuis juin 2016. Sa santé est des plus préoccupante.  Sa vie est en danger. Son crime : avoir fomenté « des activités féministes »!  

Le Canada sous les Conservateurs a rompu en 2012 ses relations diplomatiques avec l'Iran. Cela ne facilite pas les interventions du gouvernement. Il faut être nombreux à appuyer la campagne d'Amnistie internationale qui exige des autorités iraniennes la libération immédiate de madame Hoodfar. 


Passeurs matinaux

Par un beau matin, je me suis levé, le soleil était ça de haut, la rosée perlait dans les herbes. J'ai pris le petit sentier dans le fossé de la prairie pour aller à la sucrerie voir au cas où... Me suis assis sur une grosse roche à l'orée du bois. Tout à coup, deux petits chevreuils ont tambouriné du sabot dans mon dos. C'était surprenant!



Photo JD., Béthanie, 23 juillet 2016, 5 h 45.

29 août 2016

Tranche de vie sur le vif

Je me permets de reprendre ici afin d'en suggérer la lecture le beau texte plein d'humanité d'Annette Merle-Borgniet publié récemment sur son blogue à la suite d'échanges spontanés au cours d'un bref trajet en autobus à Toulon.

Aujourd'hui, dans le bus.

26 août 2016 ligne 15
11 heures, à l’arrêt du bus qui jouxte l’église intégriste de Toulon. Celle d’où sortent, le dimanche des familles nombreuses attendrissantes, shorts longs, jupes plissées, polos clairs et souliers plats. Mais ce n’est pas le sujet.
Montent, dans l’ordre, une fluette septuagénaire, un peu fatiguée, une maghrébine, le foulard sur la tête, qui discutait avec elle sur le banc, une sympathique retraitée bien coiffée, et moi.
Les deux continuent leur conversation : « Partout il y a des dangers, des fous ; moi, je vais quand même à Carrefour, si je dois mourir, Inch Allah «. On a reconnu la musulmane. On va connaître son prénom : Aïcha.
Sa voisine : « Oui, les religions… »
La dame bien coiffée : « A Nice, trente musulmans parmi les victimes »
Aïcha : « Moi, ma religion, elle dit qu’on doit aimer les autres «
La dame bien coiffée : » Les religions, se méfier ; la religion catholique, ça a été aussi la guerre et la violence «
Aïcha se décide : « Moi, dans le bus un homme m’a dit de retourner chez moi. »
Moi : « Madame, vous avez le droit de porter plainte »
Aïcha : « Je ne veux pas d’histoires, et puis le chauffeur l’a fait descendre ».
A ce moment le conducteur se retourne et lui dit : » Il a bien fait ; moi, j’aurais fait pareil. On ne doit pas supporter ça »
La dame bien coiffée : « Nous, en 68, on était pour la liberté de porter ce que l’on voulait, et de se débarrasser des soutifs… »
Elle ajoute : « On était politisé. Maintenant, les jeunes, à commencer par ma fille chérie… »
Aïcha : « Ah, les jeunes, ils ne veulent pas travailler ; mais ils prennent les sous. On devrait les faire travailler pour ce qu’on leur donne. «
Comme quoi, Aïcha est vraiment intégrée.
Commentaire de sa voisine, à la descente du bus : » Je la connais bien, Aïcha, elle travaillait à l’hôpital. Avec elle on ne s’ennuie jamais. »
La dame bien coiffée, s’adressant à moi : « Vraiment, ça fait du bien de parler. Parler, c’est vivre. »
Moi : « Comme dit Claude Halmos »
Elle : « J’aime beaucoup Claude Halmos. Et puis, elle met en garde contre l’enfant-roi. » (Message pour la fille chérie et ses rejetons.)
J’avais bien fait de prendre le bus 15. »

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Robert Bob en sa période folk


Je ne sais combien de temps va tenir cet album complet du jeune Dylan sur YouTube. Ses gardes musicaux sont habituellement costauds et n’hésitent pas à faire maison nette... Dans l'intervalle, c'est très bon. En particulier, je retiens l'interprétation de la chanson The House of Rising Sun (à 6,12), absolument magistrale.


28 août 2016

Demain, c'est aujourd'hui!

Demain, nous le verrons enfin ce soir au cinéma Beaubien! En lien, le beau commentaire ci-joint de Jean-Marc Piotte sur sa page FB qui donne à penser, le coeur à la bonne place, ce qu'est « l'éthique appliquée », appliquée à co-construire le bon sens humain. Demain, l'humain.

Jean-Marc Piotte


Le nous militant
On peut se lamenter. L’oligarchie financière domine les États et leur impose sa soif d’accumulation compulsive. Le pétrole demeure la source première d’énergie, malgré son impact écologique destructeur. Une partie non négligeable de la population mondiale ne mange pas à sa faim. L’inégalité entre humains se renforce. La majorité des humains ne jouissent pas d’une pleine liberté. La moitié de l’humanité continue de dominer l’autre moitié. Des guerres sans queue ni tête déciment des populations civiles et les contraignent à l’exil.

Ces constats sont incontournables, mais mortifères (ils réduisent le citoyen à l’état de spectateur résigné et morose) et partiaux (ils gomment les résistances militantes).
À l’encontre de cette résignation, le film DEMAIN de Mélanie Laurent et de Cyril Dion décrit comment des individus engagés dans des milliers de communautés œuvrent concrètement à changer le monde: combattre les monopoles, qui subordonnent la terre et l’eau au dieu profit, en développant une agriculture urbaine et périurbaine qui répond aux besoins de se nourrir de la population locale; limiter l’usage de l’énergie fossile (pétrole et charbon) en utilisant l’énergie solaire, éolienne et de la biomasse; réduire l’utilisation de l’automobile en favorisant de nouvelles habitudes de transport (marche, vélo et transport en commun); lutter contre la surconsommation par des politiques de récupération et de recyclage; mettre sur pied une monnaie locale en vue de favoriser une économie non subordonnée aux multinationales; centrer l’éducation sur le développement de la capacité d’apprendre de chaque individu dans toutes les sphères de la vie; développer des pratiques démocratiques qui soumettent les décisions politiques à la volonté éclairée de l’ensemble des citoyens (démocratie directe); etc.
DEMAIN n’a pas de réponses à tout ce qui va mal. Mais, à tous ceux qui refusent la résignation, il suggère des actions mobilisantes.
Or, le plaisir est dans la lutte contre l’inacceptable. La joie est dans la participation à un nous militant. Le bonheur est dans l’espoir de changer le monde.

23 août 2016

La présence de Gramsci, en effet...

Il y a quelques lunes déjà, dans un cours à l'UQAM de second cycle en philo dispensé par madame Josiane Boulad-Ayoub autour de l'idéologie (les recherches de cette grande spécialiste des Lumières, très dédiée à ses étudiants, visaient notamment à jeter les bases d'une théorie matérialiste de l'esprit), j'avais été amené à lire et potasser Gramsci. Cela a beaucoup compté pour moi dans ma compréhension du monde. Gramsci se démarque notamment de Marx en regard de la pesante « superstructure en son instance idéologique » et ne développe pas une conception négative des représentations symboliques (culture populaire, folklore, religions...). Cette réflexion le conduit jusqu'à nous, en ce sens que la présence de Gramsci est, à mes yeux, encore agissante et essentielle. C'est aussi ce que pense l'ami René Merle qui citait hier dans son blogue un passage des Cahiers de prison sur la philo (par extension, l'intellectuel) que j'ai toujours beaucoup apprécié pour sa justesse de vue et son humanité. Voici : ://merlerene.canalblog.com/archives/2016/08/23/34112550.html



Photo Jacques Desmarais, avec une dédicace de Josiane dans son essai substantiel
Contre nous de la tyrannie, coll. Brèches, Hurtubise, 1989.

Toots, l'harmoniciste joyeux

Un très grand, Toots Thielemans, s’est envolé au royaume des musiciens de jazz. J'ai un harmonica signé Toots... Je l'ai vu trois fois en spectacle à Montréal, dont une représentation avec Donato (j'étais accompagné de Sylvain Legault à qui je dois l'harmonica); à cette occasion, Toots s'était à un moment donné retourné vers Michel pour s'exclamer, ému : C'est le bonheur!

21 août 2016

Cambrousse furtive

Dans la prucheraie rougeâtre et brune de ma rude cambrousse, à travers branches, quelques échappées en valse de lumière pour attendrir au fond coeur de pierre.
Photo Jacques Desmarais, Béthanie, 20 août 2016.

16 août 2016

La Grande Nuit de la Poésie

Excellent compte rendu dans les pages de La Tribune de La Grande Nuit de la Poésie. Chloé Sainte-Marie en l'église de Saint-Venant-de-Paquette a été magistrale! Il s'adonne que Joanne Lilas Marcotte et moi avons participé au micro ouvert animé par Jocelyn Thouin à La Maison de l'Arbre. (Ce dernier me doit une partie de ses deux cachets et un stylo... vu que je suis allé quérir la liste des participants inscrits à son m-o.!). Je n'aurais jamais cru faire un jour du karaoké, surtout pas en poésie! Sébastien Dulude a mené tambour battant sous le chapiteau cet événement des plus sportif. J'ai adoré le concept, un peu regretté avoir massacré Rosace rosace les roses de Roland Giguère... J'ai revu avec un immense plaisir le philosophe André Duhamel que j'ai eu comme professeur. Il habite la maison ananas à Saint-Venant! J'ai aussi, entre autres, revu avec joie Frank Poule qui ne cesse de grandir et Michel X Côté qui, heureusement, n'arrête pas de publier. À l'animation, c'est-à-dire à l'âme, David Goudreault a été brillant comme une étoile. Merci à David, à Richard Séguin et à tous vos complices pour ce grand partage mémorable.


Photo Jo, ma participation au micro ouvert à la Maison de l'Arbre, St-Venant, 13 août 2016.


En écho, la voix toute en retenue de Roland Giguère... 


02 août 2016

Passage à gué

Juillet s'en ira sans faire de bruit à la recherche de son passage au fil des jours perdus, il est 20 h 40, le vert forêt migre au noir sur fond rose et tendre violet gris qui vocalise devant le miroir en attendant l'apparition de la Grande Ourse. Quelque part dans le maquis du lac Proust, les inséparables amoureux s'imprègnent en silence du couchant. À minuit passé, ce couple princier de Huarts prendra l'écho à témoin. La nuit chavirera. Il n'y pas de chants plus beaux au coeur de l'été. Mon coeur, nous serons remués comme au plus profond de l'éblouissement.


Photo Jacques Desmarais, lac Proust, 31 juillet 2016.

J'ai raté le Noël des campeurs!

                                                             Photo JD., Béthanie, 2012.