25 novembre 2017

Cap sur la Québékoisie

Comme les fleurs d'ici, les mots qui ont poussé au Québec sont beaux et indépendants. Camots de verbures pour l'intense canotée. Hier, relevé dans un dictionnaire abénakis le mot wazoli qui veut dire neige; wazessa pour le nid. Ce matin, dans Le Devoir, Dominic Tardif partage une entrevue avec Serge Bouchard à propos de son récent ouvrage, Le peuple rieur, Hommage à mes amis innus (Lux éditeur), écrit avec sa compagne Marie-Christine Lévesque. En complément, Tardif (je suppose) a demandé à Natasha Kanapé Fontaine d'écrire une lettre à l'anthropologue et ami. Natasha parle de la difficulté " de nous faire comprendre ", de rire post-colonial. Elle parle d'amour surtout : " N'est-ce pas l'amour qui finalement réunit les différents individus? [...] Que manque-t-il à notre relation, Premières Nations et Québécois? " De son côté, le médecin, poète et humaniste Jean Désy que j'aime beaucoup se demande dans La route sacrée (écrit avec Isabelle Duval, XYZ, 2017) : " Habiterons-nous un jour la Québékoisie [...]? En tant que descendants de Canayens, en tant que Canadiens français ou Québécois, nous possédons des liens multiples, ancestraux et essentiels avec l'autochtonie. [...] Ce pays de l'Antre de marbre qui nous attire n'est pas à nous. Nous ne le possédons pas. Sur un mode de pensée autochtonien, nous considérons que le pays, c'est nous. Nous en faisons partie de façon intrinsèque. [...] Le territoire est en nous. Il représente nos membres, notre langue et nos yeux. [...] Ensemble, Autochtones et non-Autochtones, nous avons comme tâche d'évoquer les particularités d'un espace nommé Kébec. Nous croyons que la métisserie [...] représente notre avenir le plus dynamique. " Sud " et " Nord " doivent accepter d'amalgamer leurs forces, leurs richesses comme leurs manières de voir le monde. " (p. 67-71).
De mémoire : "C'est ce pont que je construis De ma nuit jusqu'à ta nuit Pour traverser la rivière Froide obscure de l'ennui Voilà le pays à faire " - Gilles Vigneault, Il me reste un pays.
Langue anicinade toujours vivante
Serge Bouchard sur le long chemin de la résilience innée
Les mots pour le dire

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