31 mai 2006
Poésie, jazz et l'amour me réveille encore!
Les mots et la musique. La musique des mots. Les coutures réversibles du jazz. En droite ligne avec le matériel sonore qu'on privilégiait à Train de nuit, arrivent les Chansons de la belle espérance, le nouveau CD de Pierre Cartier, son douzième, sur Ambiance Jazz. Sur le site de ce label, on peut entendre des extraits. Le disque se présente comme une «suite de sept chansons de jazz actuel sur des textes de poètes québécois.» En autant que l'on nationalise Guillaume Apolinaire qui se trouve aussi sur le livret...
L'intention de Cartier (contrebassiste et chanteur) se précise ainsi :
«J’ai voulu (...) faire des chansons à la manière de celles que chantait Billie Holiday, avec des paroles qui parlent d’amour et des solos tout autour. J’ai cherché chez les poètes d’ici les mots pour le dire. Car il s’agit pour moi, de mettre en relation des textes substantiels avec une certaine vérité de la musique : des chansons certes, mais des chansons confrontées à la force et la spontanéité de la musique».
Trombone ou contrebasse en intro, guitare du brillant Bernard Falaise, le climat s'installe, trace le sillon, un vent se lève, quelques nuages se tendent et se font complices des mots. Les paroles comme une bonne pluie sont recueillies dans les casseaux de quelques forts en rimes : outre Apollinaire, on trouve Michel Garneau, Paul-Marie Lapointe, Gaston Miron, Pierre Perrault. Autrement dit, que des poètes de grande pointure.
La voix assez aigüe,traînante, avec un brin de mélancolie foncée, roule les r avec quelques effluves en hyperliens de Boris Vian et de Chet Baker.
Pierre Cartier sera aussi à l'affiche de l'Off Festival.
compositeur: Pierre Cartierinterprètes: Pierre Cartier • Jean Derome • Bernard Falaise • Jean René • Pierre Tanguay • Tom Walsh
Ambiance jazz
actuelle
27 mai 2006
Train de nuit pour la survie
Que sont devenus les libres enfants de Summerhill? Il y en a au moins un dont on peut suivre la trace, puisque John Burningham, qui fréquenta l'école alternative fondée par A.S. Neill, sème sur son chemin des récits et des illustrations destinés au jeune public.
Parmi les titres publiés, on trouve Train de nuit (tr. française, Flammarion, 1999 ). C'est l'histoire d'un petit garçon qui rêve que le train sauve les animaux en danger. Ce livre s'adresse aux 5-7 ans. Un train de nuit pour enflammer l'imagination.
L'esprit de Summerhill anime peut-être encore Burningham quand il écrit et dessine. Il doit avoir éprouvé l'importance de créer un espace pour le plaisir et le rêve, pour le contentement. En tous les cas, au lendemain de 1968, Summerhill a fait rêver à une école libre.
«Laisser toute sa place au désir de l'enfant, tel est le principe fondamental de Summerhill. À l'origine de ce principe, Neill s'inspire d'une sorte de rousseauisme pragmatiste et coloré de la théorie psychanalytique de son ami Wilhelm Reich : présupposer, contre Freud, que la pulsion première de l'enfant est bonne et non agressive. Qu'une fois les conditionnements sociaux écartés, rendus à la liberté de leur désir, les enfants retrouvent nécessairement leur nature positive. Ouvrez la cage, ils seront bons...» (Marion van Renterghem, Les beaux jours de Summerhill, Le Monde, 20/02/2000).
Je reviens d'une visite éclair à l'Université du Québec à Trois-Rivières. J'y ai croisé deux personnes très engagées pour la survie d'une école alternaltive mise sur pied suite à la fermeture de l'école du village à St-Mathieu.
Dans mon village natal, l'école a fermé également. Sous peu, une annonce paraîtra pour vendre l'église. Juste 14 000 $ pour une belle petite église de campagne. Ça ne vous tente pas?
On souhaiterait qu'un enfant songe à un train de nuit qui sauve les animaux et les bouts de pays en train de mourir.
20 mai 2006
Graffiti blues
Le train de nuit est comme l'oiseau de nuit : il est au repos pendant le jour. Alors, ça laisse le temps au petit baby blues d'écrire des barbots sur les wagons.
Photo Johnny Mayer - ad usum privatum
www.bluesforpeace.com/johnny-biography.htm.«And they shall beat their words into guitars...»
18 mai 2006
De Mr Train à M. Rieu
Comment pouvait-on passer à côté de John Coltrane?
J'ai écouté Love Supreme pour la première fois par un beau jour de printemps. C'était sublime. C'est devenu quasi un rituel. Je fais mes Pâques, je résurrectionne avec ces rivières de sax. Il s'adonne que j'ai à nouveau replongé dedans l'autre semaine. Coltrane, soleil fragile, savant qui interpelle et dérange.
Sylvain avait fait faire des t-shirts pour laisser un souvenir à un invité de marque : Yannick Rieu. On l'avait interviewé une bonne heure tout en présentant son premier album. Il était accompagné de sa blonde de l'époque, Mikita ou Nikita, je ne sais plus. Elle avait lu en ondes des poèmes teintés de japonnerie sur des musiques de Yannick. C'était très beau.
La discographie témoigne de la persistance de ce musicien introspectif, lyrique, un maître de l'impro, un chercheur de passerelles et de son ultime. Il y a du Coltrane dans ses poumons.
Voici les titres que je connais de Rieu comme leader :
In the Myth (1992)
Sweet Geom (1994)
What is the color of love (1995)- Félix meilleur album jazz en 1996.
Little Zab (1999) - À nouveau le Félix du meilleur album jazz.
Little Zab II (2001)
Non Acoustic projet (2002)
I is Memory (2005)
Il en a soufflé des montagnes de notes un peu partout sur le globe, ce saxo ténor et soprano, depuis que Downbeat, en 1988, l'a classé parmi les 20 joueurs de sax les plus prometteurs au monde. La promesse a été tenue.
Il sera au Gesu en double trio, le 30 juin, à 18h00, dans le cadre du FIJM. Si j'ai bien lu, il sera cette année le récipiendaire du prix Oscar Peterson!
Avant cela, il donnera un concert en quartet dans une grande capitale du jazz, Paris-jazz, le 31 mai 2006 au DUC DES LOMBARDS... Si j'avions les ailes d'un ange...
16 mai 2006
Camarades radio!
Ce n'était pas l'annonce de notre émission à Radio Centre-ville, 102,3. Un jour, par la fente d'un clic de souris, je vous ferai voir l'affiche qui était nôtre avec un Coltrane en gros plan, songeur, son sax posé latéralement comme un train...
Mais on remarquera que nous étions dans le même sillon, sur la même fréquence! Je parierais qu'il s'agissait d'une émission de jazz. Ou de poésie.
En tous les cas, Jacques Layani est le biographe d'Albertine Sarrazin et l'auteur de poèmes. Il a beaucoup publié sur et autour de Léo Ferré. C'est une voie ferrée.
Dans Le Cortège, un beau texte hommage, on peut lire :
«Fantômes mêlés, tremblants, silencieux, vivants et morts, dans la nuit d'un souvenir qu'on s'efforce de rendre présent, transparent. Regardez. Faites attention, voici Rutebeuf, Cecco, Villon, Ronsard, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Laforgue, Apollinaire, Ribemont-Dessaignes, Baër, Aragon, Seghers, Bérimont, Pavese, Caussimon.» (http://perso.wanadoo.fr/scl/lecortegelayani.htm)
C'est chouette les connivences, les complicités invisibles, l'impro sur un même thème.
A+
Le thème
Nous supposerons ici un DJ qui sort de l'ordinaire. Rassurez-vous, il n'a pas la tête platine, le hoquet hip, le pantalon strech, les lunettes griffées et la pamoison pour la Ste-Trinité : DJ Carl Cox, DJ Pure, DJ Antoine. Il n'usera pas les semelles d'un vynile sacrifié sur la table tournante de la nuit qui hurle. Il dispose, il dépose simplement le vieux long jeu de touches noir et blanc d'un petit gars de St-Henri. Il change d'idée. Il prend la version CD. Night Train. Oscar Paterson.
C'est le thème. Un jour, on le fera entrer ici à travers une fente par un clic de souris.
Pas le DJ. Le thème.
Voici.
02 mai 2006
Train de nuit : première escale
Cela remonte à quelques siècles. Non j'exagère. Ça fait un bout de rail de chemin de fer perdu. Cétait une émission de radio à Radio Centre-ville, la radio multi lingua de Montréal, avec l'ami Sylvain, qui s'appelait : Train de nuit.
Je n'ai jamais perdu l'esprit. Je recommence. Je n'ai jamais perdu l'esprit de cette émission qui entrelaçait jazz et poésie.
Elle fut suivie à l'époque par au moins dix auditeurs (libres et passionnés) entre 23h30 à 2h00, les dimanches. Comme cela était facile d'atterrir pour le bouleau noir du lundi matin, n'est-ce pas?!
La fatigue, je l'ai complètement oubliée. Mais pas le fun qu'on a eu à faire ce Train!
Je n'ai jamais perdu l'esprit. Je recommence. Je n'ai jamais perdu l'esprit de cette émission qui entrelaçait jazz et poésie.
Elle fut suivie à l'époque par au moins dix auditeurs (libres et passionnés) entre 23h30 à 2h00, les dimanches. Comme cela était facile d'atterrir pour le bouleau noir du lundi matin, n'est-ce pas?!
La fatigue, je l'ai complètement oubliée. Mais pas le fun qu'on a eu à faire ce Train!
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