07 octobre 2006

Le pingouin



À mes amis Français, Acadiens, Québécois...

René Merle a raison de penser qu'il est assez inutile et trop fréquent de se repasser les uns les autres des textes publiés ici et là sans qu'on ajoute au moins une petite perspective personnelle.

Je donne pourtant à lire la chronique publiée dans Le Devoir d'aujourd'hui de Louis Hamelin, romancier que j'ai croisé un jour sur une rue du Plateau Mont-Royal et à qui j'avais demandé mon chemin. Une autre fois avant, j'aurais voulu l'interviewer au Salon du livre pour la radio communautaire. Mais il était en très bonne compagnie avec une si jolie fille (était-ce Gabrielle Lazure?), alors qu'à la même table se tenait un Christian Mistral libre et souriant...

On s'est échangé une fois des courriels. Je suis assez admiratif de sa plume qui a toujours un petit diamant de scalpel en réserve. À ma grande honte, toutefois, je connais cet auteur que par ses chroniques. Néanmoins, Betsi Larousse (1994) attend patiemment dans ma bibliothèque, ma montagne de promesses pas toujours tenues!

Dans le texte d'aujourd'hui, petit bijou de cinéma mondain qui nous transporte en France parmi le gratin littéraire canadian, Hamelin dépeint de l'intérieur ce que signifie être soi-même, comme écrivain québécois soupçonneux, et par extension, comme Québécois tout court, être soi-même, ou mieux, devenir soi-même aujourd'hui, en pleine marmite de l'anglobalisation. Quels sont les masques disponibles pour «tenir» notre rôle, nous faire entendre, pour ne pas perdre la face?

En plus, Hamelin coiffe son papier d'un titre bien choisi : Amériquois. Clin d'oeil discret à Gilbert Langevin, le poète de l'être intégral.

Je souligne quelques passages en rouge.

Bien vôtre,

jd

Amériquois
Hamelin, Louis
Le Devoir LIVRES, samedi 7 octobre 2006, p. f5

Je n'étais pas encore rendu en France, occupé à combattre, dans la zone d'embarquement, une fictive attaque d'aérophobie (communément appelée «peur de l'avion») au moyen d'un double scotch et de quelques cacahuètes, lorsque Paul Marchand m'a abordé. Il constitue à lui seul un excellent condensé de cours préparatoire accéléré à des retrouvailles avec la vie parisienne. Une question de débit, de ton, de pouvoir d'autoconviction. Il me parle du scéna auquel il collabore en ce moment et c'est comme s'il me mettait le nez dans mon caca: c'est vrai, je gaspillais trois grosses lettres avec mon rio, moi... Tout aussi incontournable pour se «remettre à niveau» dans sa langue, le coup d'oeil à Libé entre le Sauvignon et le croque-monsieur. Je lis que la candidature de Ségolène Royal est «innovante et porteuse». Au lieu de me demander: porteuse de quoi?, je souris rêveusement aux femmes qui passent dans la rue et je reprendrais bien un coup de blanc, patron. C'est l'avantage de la langue française: elle pense pour vous.

Vincennes. Une voix de femme jaillit haut et fort d'une boulangerie: «Je ne suis pas d'accord! Je ne suis pas d'accord!» Sur le trottoir, des enfants discutent dans une langue nette, catégorique et sonore. «Je suis allée au bois de Vincennes!», scande une fillette avec une tranquille véhémence et un air d'autorité. Plus loin, je commets l'erreur d'hésiter un bref instant devant un passage piétonnier. J'entends le type qui me suit, voûté, sans âge, hargneux et renfrogné, marmonner tête basse dans mes traces: «Mais vas-y, quoi! On n'est pas là pour rigoler, derrière... » Bien vrai. Je suis ici pour bosser, pour répondre à une invitation du festival America de Vincennes et à des questions comme: «Le Québec, une littérature à part entière?». D'ailleurs, je vois déjà briller les flûtes de champagne dans la salle des fêtes de la mairie de Vincennes. Une cinquantaine d'écrivains invités. Vingt-cinq Américains. Vingt et un Canadiens. Cinq Québécois. Quatre Mexicains. Deux Cubains. Et Marie-Sissi Labrèche dans le rôle de la Souris verte. Avec cinq représentants sur vingt-six, le Québec passe donc sous la barre critique des 20 %, mais nous n'allons pas cracher dans la soupe à la grimace canadienne pour autant, ni gâcher cette fête qui, après tout, est la leur: le Canada est l'invité spécial de cette célébration; le Québec, lui, y fait figure d'anti-Cendrillon: invité, il est présent sans y être, un peu comme en 2001 dans sa capitale. Ses Margaret Atwood à lui, ses Victor-Lévy Beaulieu, ses Marie-Claire Blais, ne sont nulle part en vue. Mais soyons lucides: ce rôle de parents pauvres dévolu aux représentants de notre petite enclave américaine francophone reflète très exactement notre importance littéraire actuelle sur la scène internationale.

Ma langue est une banquise...
Au milieu de tout ce beau monde qui discute droits, tirages, agents, prix, talents, potins, je vois se faufiler la petite-fille ado de Mordecai Richler dans une robe du soir vert lime, fille de Noah, débutante du bal, racée comme une mini-Gabrielle Lazure. La classe. So richlerian, j'ai pensé. Le clan Kennedy de la littérature canadienne est en ville. Ce sont des gens très civilisés avec qui on peut causer. Il est cependant des polémiques qu'on préférerait régler autour d'une bouteille de Macallan plutôt qu'autour d'une table ronde devant public. Appelé à la tribune pour ajouter un soupçon de lointaine couleur locale francophone au panorama d'une littérature canadienne qui carbure désormais aux avances à six chiffres et aux grands groupes éditoriaux, on finit par se lasser de jouer la petite voix de la culture de la résistance. Du point de vue canadien, le Canada, c'est une culture, deux langues. Du point de vue québécois, la culture c'est la langue. Et l'écrivain canadien qui jouit du bonheur inné de pratiquer la langue de l'anglobalisation se comporte un peu, dans ses relations avec son voisin québécois, comme le poisson qui rencontre un pingouin sur un fond marin. «Tu devrais relaxer un peu, conseille-t-il au pingouin. Tu sais, tu peux même ouvrir la bouche, ça ne te fera pas mourir... - Oui, je sais, répond le pingouin. Mon seul problème, c'est qu'il faut que je remonte respirer de temps en temps... »

Si mon pays, c'est l'hiver, ma langue est une banquise. Elle est en même temps ce qui protège notre culture et ce qui l'enferme. Les autochtones ont leurs réserves. Nous, notre barrière linguistique. De l'autre côté nous attend le grand galop de l'anglobalisation et de la world fiction. Se dissoudre est-il une solution? C'est l'envers du grand tabou brassé par Jacques Godbout dans les pages de L'Actualité. Il aurait dû venir en discuter au festival America, avec, tiens, Joseph Boyden, au mélange de sang amérindien, écossais, irlandais, et pourquoi pas français, alouette! Un CV génétique pour des lendemains qui chantent.

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour,
Je serais désolé d'apparaître comme le rabat-joie de l'échange. C'est pourquoi, sans fausse politesse, je dis merci pour l'envoi de cet article, titillant à plusieurs égards. J'y reviendrai, si tu m'attends. Car déjà je m'explique rapidement sur cette question des textes. Ce que je visais, c'est avec les courriels ce retour, à bien des égards bénéfique et positif, à une sorte de délire social-utopique style première moitié du XIXe français : chacun (que l'on a connu comme un individu vivant, avec ses plaisirs ou déplaisirs, ses amours, sa famille, que sais-je), chacun donc dit la sienne sur la marche du monde et sur ce qu'il conviendrait de faire, et l'envoie à undisclosed recipient, en faisant passer à la trappe ce qui justement faisait aussi qu'on s'était attaché à ce "chacun", ce qu'il est, et ce qu'on est. A la limite, des types que j'ai connus comme des êtres attentifs et délicats ne te demandent même plus de tes nouvelles, mais te proposent le manifeste du jour.Ce qui ne serait pas grave si l'enflure des égos (je m'y situe bien entendu), supposait, voire exigeait une réponse rapide, et si possible appréciative. Chose qui n'intervient heureusement pas dans l'envoi associatif, politique, culturel, etc, de textes et documents informatifs. Tu reçois et tu te détermines, sans aspect affectif perso.
C'est pourquoi l'an dernier, dans une phase personnelle et familiale très difficile, j'avais un peu pété les plombs et envoyé, undisclosed recipient itou, un message circulaire disant : je vous lirai toujours avec intérêt, mais par pitié, ne me demandez pas de réponse perso, puisque ce n'est plus un échange perso.
Ceci dit, sur l'article, rassurant sur la libido et l'appétence œnologique de son signataire, décapant sur la dominance du fric et de la reconnaissance intéressée, et passionnant par cette auto-analyse identitaire, je dirai seulement qu'il y a maldonne sur la langue en ce qui concerne la France. La francophonie n'est pas un deal (pardon pour l'anglicisme) entre locuteurs ou écrivants du monde. La francophonie porte mal son nom, parce que phonie n'existe plus vraiment. Après avoir liquidé tous les parlers populaires de France (liquidation corrélative à la liquidation de la paysannerie et du petit monde ouvrier-artisan de province), la francophonie liquide les accents. Façon de signifier, (et ce sans la moindre résistance des premiers intéressés qui n'y voient que du feu), que le contenant doit l'emporter sur les contenus pour leur substituer un contenu nouveau et unique. Si la vie réelle se parle avec la voix, les tics de langage, les poncifs de la télé, alors le contenu nouveau n'émanera pas de la multiplicité des individus, dans leur diversité sociale, régionale, géographique, etc, mais descendra de la post-modernité capitaliste vers les oies à gaver. Dans ces conditions, comment l'expression d'une spécificité québécoise ne serait-elle pas reçue que comme défoulant exotisme extérieur (nos provincialismes fournissant matière à l'exotisme intérieur, les Méridionaux dont je suis en savent quelque chose). Autre chose est la francophonie africaine, monde radicalement extérieur, et dont l'irruption migratoire ne fait que commencer à faire des vagues. Affaire à suivre. Mais vous, Québécois, Acadiens, Suisses romands, Belges Wallons, tous occidentaux têtant aux mêmes mamelles que nous, vous êtes hélas considérés ici tout comme les provinciaux français à assimiler. Votre combat pour la langue et l'enfermement - ouverture qu'il implique n'est absolument pas compris par les milieux culturels dominants pour lesquels la langue n'est plus qu'un vecteur de dominance (le bon peuple parle encore français, par pesanteur...), et aucunement un porteur de valeurs. La dominance de l'anglais est acceptée et encouragée, l'acculturation des enfants de la bourgeoisie en témoigne. Quant aux combats étriqués et élitistes style Académie française contre les anglicismes, ils n'ont strictement aucune retombée réelle dans l'évolution du français standard.
René Merle

Anonyme a dit...

Merci beaucoup, Jacques,

Excellent texte en effet. Il n’y en a pas tant dans les journaux et pour ce qui est des autres médias, le torrent d’inepties qui déferle me pousse vers les terres plus clémentes de la musique et de la lecture – (Je sais que tu as déjà fait beaucoup en termes de protestations contre cette lamentable situation, mais si jamais il y a des pétitions à signer je serais heureux de le faire)

À bientôt,

Et j’espère qu’on finira par se voir disons, avant Noël ?

Jack a dit...

Vient de paraître :

Louis Hamelin, Écrire l'humain isolé,éditions Trois-Pistoles.

Jack a dit...

Merci René. Pas du tout rabat-joie cette réponse. En fait, elle est surprenante au sens d'être pleine de vie.

Sur l'aspect liminaire des échanges qui se dépersonnalisent, à tel point que l'on se contente d'exhiber en miroir les écrits de Pierre, Jean, Jacques, comme le font d'ailleurs si souvent les médias, mais aussi les philosophes, les «critiques», etc., je dirais simplement que tes remarques sont engageantes.

Quant à l'identité friable dans les airs de la grande «famille» francophone, on y trouve matière à réfléchir au-delà de l'anglobalisation «naturelle» de cette portion de l'Amérique du Nord qu'on appelle encore le Canada.

L'insécurité, voire la forclusion du minoritaire, ce pingouin engloutit sous la mer, font qu'il ne trouve pas ses mots et bafouille. Il rate ses chances. Vivote sur le marché comme un artisan qui travaille pour deux. Je veux dire parfois.

En visite chez la lointaine et poudreuse Mère Patrie, il se sentira un bref moment comme une espèce poisson éberlué dans l'eau. Les premières petites touches de Louis Hamelin captées de la rue me font penser à cela : «Une voix de femme jaillit haut et fort d'une boulangerie (...) Sur le trottoir, des enfants discutent dans une langue nette, catégorique et sonore»

Mais justement, à la première boulangerie venue, le mino «filera» comme un Paysan à Paris, si tant est que l'accent, la langue elle-même est une lourdeur rouge qui se lit sur son front de jadis alors que le vent est dans les voiles saxonnes.

«Quel est donc ce langage
qui fait que je t'entends
qui fait que je t'attends
comme animal en cage

dans la prison des mots
qui nous désappareille...»

(Gilles Vigneault, Chanson pour Bob Dylan, je cite de mémoire)

L'écrivain, fut-il minoritaire et simple accompagnateur, garde quand même précieusement, au fond de ses poches, dans le coin de son coeur, parfois malgré lui, son travail sur le langage qui le transforme d'abord lui-même et le transporte au-delà des prisons et des méprises de l'heure. Il peut garder confiance même s'il ne sait pas quel sera son destin. Car nous ne sommes pas tous des Jacques le fataliste. L'écrivain apprend à vivre avec son panache d'extra-terrestre.

Mais je me demande parfois, pour prendre un raccourci, si cette lumière en sourdine, cette liberté exemplaire, je me demande si ce je peux être tu au pluriel, au présent, au masculin-féminin, aux interjections de la vie.

De la langue au langage, je donnerai quoi au chat?

Wittgenstein, le désencorceleur, nous apprend la patience de penser les mises en scènes de nos jeux de langage. Il invite à apprendre la langue de l'autre (nos proches, notre épouse même peut être une Barbara de Babel, c'est-à-dire quelqu'un dont on ne comprend pas la langue).

Or, on voudrait nous imposer l'idée que tous ces lieux vernaculaires et idiosyncrasiques, tous ces tissus de bout de langues humaines qui se dévident en nous, ils se résumeraient à la ruche globale, unifamiliale, décorée comme tous les Hilton de la terre pour se sentir chez nous partout. On n'y rencontre personne d'autres que soi. Surtout pas des étrangers. Il n'y a qu'un seul jeu de langage possible, une seule mise en scène, un seul rôle à jouer, un seul masque à porter. D'ailleurs, ce jeu dominant, ne gagne-t-il pas beaucoup de fric?

Pour dire encore comme Wittgenstein (je suis loin d'être un spécialiste), mais comment prendre conscience de soi sinon parce que les autres nous parlent? Nous n'existerions pas sans les jeux de langage qui nous relient les uns les autres.

Deux humains peuvent toujours s'apprendre l'un l'autre leur langue.

On n'existe pas en soi. Je est un autre. «Je ne suis rien d'autre que d'autres qui sont d'autres», m'a dit un jour Jean-Paul Dammagio dans le salon de ma roulotte en Louisiane.

Ce sel de la découverte de sa propre route ne signifie surtout pas que nous sommes une passoire à tout le monde, à personne, qu'il n'y aura pas de désaccord.
Le critère fondamental de l'éthique, dit le philosophe Jean-François Malherbe, consiste au contraire à privilégier une mise en scène, c'est-à-dire d'y croire parce que c'est ce qui nous fait vivre.

Autrement dit, il est possible d'apprendre à être tolérant sans se dissoudre dans l'indifférence.

J'en suis là dans le résumé de mes leçons! D'ailleurs à lire Hamelin ou d'autres écrivains, j'y puise des leçons, non pas des devoirs. Mais tirer une leçon si forte soit-elle ne fera jamais disparaître l'assomption de l'incertitude (au plan de la connaissance).

Ce qui me fait penser à une autre idée de Jean-François Malherbe qui, heureusemen, ne lit pas par-dessus mon épaul. Cela va me servir de conclusion : confiance en sa destinée, incertitude du lendemain.

Aimer quelqu'un, dit-il, «c'est épouser sa mort», c'est-à-dire, la mort de l'image que je me fais de l'autre. C'est-à-dire encore, épouser sa «surprenance», soit la très haute probabilité que cette personne que l'on aime ne sera pas la même demain.

Apprendre sa propre langue, apprendre la langue des autres, c'est aussi entrer dans un processus de désencorsellement ou l'on prend conscience de ce qu'on est et cela ne peut se faire qu'en se laissant porter par les autres. Cette mouvance polymorphe de la langue et du sens est pour moi un feu d'artifice, «un cri d'oiseau qui approfondit le silence de la forêt», en tous les cas, ce n'est pas un sable mouvant, un éteignoir.

C'est une «disposition pérégrinante» qui va à la rencontre du plus surprenant.

L'identité québécoise est escarpée, estropiée plutôt parce que, entre autres, son rayonnement international est cent fois en-dessous de ses créateurs les plus vifs et de sa situation unique dans le monde, à cheval entre l'Europe et les Amériques.

Mais j'ose croire patiemment. Confiance en soi. Confiance qui ne vient pas de nous, mais nous traverse comme un feu.

«...monde miroir de l'inconnu qui m'habite
je traverse des jours de miettes de pains
(...) vous ne m'aurez pas vous devrez m'abattre
avec ma tête de tocson (...)
ma tête de semailles nouvelles
j'ai endurance, j'ai couenne et peau de babiche
mon grand sexe claque
je me désinvestis de vous, je vous échappe
les sommeils bougent, ma poitrine résonne

j'ai retrouvé l'avenir»

- Gaston Miron, l'homme rapaillé, Séquences

Je ne me relis pas. Salutations.

jd

Jack a dit...

Stéphane, oui, se voir avant Noël! Je n'ai pas oublié le Upstairs avec Guilbault la fin de semaine prochaine. Si mes amis de la Gaspésie sont d'équerre, peut-être irons-nous après le show de Madeleine Peyroux?

A+

Anonyme a dit...

dommage que tu ne sois pas venu ce band est meilleur que jamais tout le monde a joué magnifiquement et Ivano Jolicoeur est vraiment comme du bon vin qui devient de plus en plus inimitable avec l’âge. Bon il paraît qu’ils vont rejouer en mars ou avril peut-être au Va et Vient j’espère que tu pourras venir à cette occasion. Pour ma part, je pense bien mettre sur pied un spectacle à La Place à Côté vers le mois d’avril ou mai, je te tiendrai au courant. Merci pour les textes envoyés. J’espère toujours avoir le plaisir de te voir avant Noël

Jack a dit...

Correction tardive : heureusement.