28 juillet 2014

La faune de Montréal


Karim Benessaieh y va d'un papier giboyant et fort instructif dans La Presse du 27 juillet 2014 sous le titre La faune urbaine : Montréal est un zoo, et qui commence ainsi :


« Le fait est peu connu, mais Montréal a une faune urbaine incroyablement riche - et on ne parle pas de celle qui arpente le boulevard Saint-Laurent et la rue Crescent. D'est en ouest, ses 366 kmregorgent d'animaux inattendus. Chevreuils, reptiles, amphibiens, renards, coyotes, castors et pékans ont résisté à l'avancée des humains et profitent plutôt bien du climat doux, baigné par trois grands cours d'eau, de l'archipel d'Hochelaga où s'est construite la métropole. À quand un safari montréalais? En attendant, suivez le guide. »


Photo J. Desmarais.  Un raton-laveur sur le toit de la remise qui donne à l'arrière de la véranda de
mon appartement dans le quartier Ahuntsic.  La  photo a été prise  en soirée il  y quelques semaines.

23 juillet 2014

La Frenière au Jardin


À Saint-Ferdinand, P.Q., en ces Appalaches qui résonnent Bois-Francs, il y a deux Soleils en attraction, l'un s'appelle Mondor, l'autre Séguin, et il faut savoir qu'un bon matin de 1975 ils se sont levés à l'unisson avec le désir d'insuffler nord-est, avec un bec verseur creusant sillons à l'orée d'une cascade de collines chantantes aux accents irlandais, quelque chose comme un petit paradis. Généreux à la volée en mains, en sueur, en imagination, en parcours divers à travers la Terre, leur rêve amoureux une fois tressé est devenu fleurs, cailloux, lumière. C'est Le jardin de vos rêves qu'a revisité dernièrement avec ses mots d'oiseau parfois blessé l'ami Jean-Marc La Frenière.     

Photo Jo.  Rencontre avec La Frenière au Jardin de vos rêves le 25 juin 2010.

*** 

Au jardin, texte de Jean-Marc publié sur son blogue le 22 juillet 2014.

À Sonia Mondor et Pierre Séguin

Même en plein soleil, un orage cogne dans ma tête. Il voyage des neurones jusqu’au fin bout des doigts, ceux de la main avec laquelle j’écris. En panne d’espérance, en manque de mots, je me retire de l’idiotie des jours. Je parcours un immense jardin. J’ouvre la fenêtre des yeux pour accueillir les sons, les images, les fées. Un petit vent se lève et les arbres sourient sous la caresse des feuilles. La pensée s’accroche à la beauté des fleurs, l’intelligence des racines, le miracle d’être là, tous les sens aux aguets. J’avance vers la lumière, de la rosée sur les chevilles, la barbe pleine de temps, les oreilles grandes ouvertes dans le chant des cigales. Sur le blanc d’un carnet, j’accueille des insectes, les ailes des odeurs, les petits pas de l’herbe, le toussotement des grives, toute une vie souterraine. Sous l’arche végétale, un restant d’ombre se traîne sur une patte. Des gnomes se balancent sur une échelle de corde. Deux silhouettes de femme s’étreignent dans le vent. Elles dansent au bord de l’invisible. Les mots s’ébrouent près d’une vieille brouette. Les parenthèses se mêlent aux outils de jardin. Entre deux ombres où fleurissent les heures, le soleil bondit sur la poitrine du jour. Je parcours les sentiers sur la pointe d’un crayon. J’apprends à lire des phrases dans les feuilles géantes, à déchiffrer le monde, à déchirer la nuit, à respirer la vie. Sous la peau de la terre, des veines courent partout, portant la sève de l’âme jusqu’à la chlorophylle. C’est une communion. Deux jardiniers grattent la terre, la nettoient, l’embellissent. C’est comme laver la vie. La beauté luit dans les couleurs de l’herbe, les odeurs de l’arbre, les saveurs de l’eau. C’est au jardin qu’on empoigne le monde, qu’on embrasse la vie. Le moindre insecte nous fait la courte échelle. Le jardin est un monde où survit l'espérance. Pourquoi chercher ailleurs ? La nature tient toujours ses promesses.

18 juillet 2014

Je suis paresseux, alors je rêve

Réécriture d'un texte de septembre 2006.

***


J'aimerais ça des fois 
écrire parfaitement underground et guttural
parmi les osmondes cannelle du sous bois
avec des sillons calés en portugais,
 — la langue la plus chantante, disait Aragon — ,
avec des mots jajaja venus du ruisseau du Nord
qui se cache sous neige dans la sucrerie
et qu'on ne découvre pas davantage en été,
pas plus à l'automne, la brume étant partout,
les feuilles cuivrées tapissent le sol
et les perdrix qui tambourinent détournent l'attention,
secret de chevreuil, je le sais trop!
Je rêve quand même à des phrases oasis
qui tapent du pied sur le dos des roches métamorphiques
qui auraient eu la patience de filtrer l'idée réelle d'un soleil de salsa.
Je serais content de siffler un poème étranger
pour saluer mes amis Claudios, Marco, Gabriela,
pour ruisseler lyrique au bout de ma corde à danser,
boxeur tranquille dans l'utopie du hamac,
de la poesia du piano échappé lousse
dans la forêt des strophes
doce encanto da melodia
avec une secrète encavure de silence 
orchestrée fleurie par les saisons qui enfantent,
lírica e continua a agradar ouvintes do mundo inteiro
Je rêve d'écrire avec de beaux mots copiés sucrés
dans les syllabes claires de Salvador de Bahia.



Blogue à part

Je retranscris le commentaire de l'ami René Merle publié dans son blogue le 17 juillet 2014 à propos de sa ligne éditoriale qui repose sur la persistance de tenir justement un blogue plutôt qu'une page FB ou un flux de tweets, mais qui se tient par choix aux aguets plutôt que dans la marre aux auto-nombrils et autres tapisseries du moi moi moi ad nauseam.


Aux aguets

Il y a des blogs d'une vacuité absolue, qui s'en tiennent et qui tiennent à nous faire part des faits et gestes de leurs auteurs. Nombrilisme assumé.
Il y en a aussi, beaucoup même, qui veulent faire état de connaissances, de points de vue, de réflexions. Aux aguets du sens du Monde comme il va, plutôt que de l'air du temps.
L'avantage (ou le ridicule) de ce second type de blogs, c'est que, en toute démocratie, et en essayant de voir plus loin que le bout de son nez, chacun peut dire la sienne, sans craindre d'endosser la posture de Monsieur "je vois tout, je sais tout, je comprends tout, et je vous l'explique". Plus que prosélyte, chacun est analyste et, pourquoi pas, oracle, au risque du plus évident narcissisme thérapeutique...
C'est dans ce droit fil que je m'exprime, évidemment. 
En pleine conscience de l'impossibilité d'aller pêcher, dans cet océan de points de vue, élaborés ou répercutés, autre chose en définitive que les pages de quelques unes / quelques uns que l'on connaît ou qui vous ont accroché. L'univers des blogs est aussi infini et de fait inaccessible que celui des galaxies.
En pleine conscience aussi de la ringardisation de l'entreprise, devant la généralisation et le triomphe des réseaux sociaux. J'en prends la mesure, moi qui n'ai ni page facebook ni messages à tweeter, et donc aucune entrée dans ce monde de l'instantané, de la concision, du clin d'œil ou de la polémique... Et aucune envie d'y entrer, quels que peuvent en être les aspects positifs de cette sociabilité élargie à tant d'Amis et tant de Followers (!)...


16 juillet 2014

Le pire de Garneau

Le pire

Je ne sais pas comment
J'ai réussi, comme vous,
À accepter le monde
Tel qu'il est

Et à ne pas devenir fou.
Quand j'ai compris toute
L'horreur de ce qui est.
L'horreur est, semble-t-il,

Homéopathique
Car à chaque jour,
À petites doses.

En ce moment que j'écris,
Je ne sais pas comment je fais
Pour ne pas exploser fou

Et le pire serait que
Vous vous demandiez
De quoi je parle.

Michel Garneau, Les chevaux approximatifs, L'Hexagone, 2010, p. 179

15 juillet 2014

Charlie Haden et son Liberation Music Orchestra à Montreal

Sur sa page FB, le saxophoniste Joe Lovano rend un bel hommage à son maître et complice Charlie Haden, décédé le 11 juillet dernier.

En 1992, j'ai eu la grande joie d'assister à Montréal à un concert mémorable du LMO dans le cadre du FIJM dont voici un extrait.




Joe Lovano :
« Reflections on Charlie Haden... I'm feeling tears of love and joy with the passing of Charlie Haden. I grew up listening to his spiritual, poetic music through recordings with Ornette Coleman and The Keith Jarrett Quartet. Charlie said once that Ornette gave him permission to be himself in the music, this gave me the inspiration to try and develop in the art of improvising. Before I knew it, after moving to NY in the mid 70's, in a mysterious and magical way, I found myself playing with Paul Motian. This led to me becoming a member of The Charlie Haden Liberation Music Orchestra in the mid 80's. Playing the music of Carla Bley with Dewey Redman, Paul, Tom Harrell, Don Cherry, "Maconda" Ken Mcintyre, Ray Anderson and others was like a beautiful dream. There was a searching exploration in Charlie's melodic bass lines that created music within the music. He had a telepathic, magical gift in his harmonic and rhythmic approach that was amazing. It was a blessing for me to tour the world under his leadership throughout my years in the LMO, with Quartet West on occasion, and with Ganzalo Rubalcaba. I learned from his generous loving spirit all things about sharing the blessings of life and music. Charlie was serious, meditative, introspective, fun, joyous, wild, cool, fearless and very politically active. The lessons I've learned from him will live on in my life forever. Charlie Haden was truly a bright light for all of us!!! Thank You Charlie.

Some recordings we're on together:
My recording - "Universal Language" (Blue Note) LMO - "Dream Keeper" (Blue Note)
LMO - "The Montreal Tapes" (Verve)
Ganzalo Rubalcaba - "Nocturne"
Ganzalo Rubalcaba - "The Land of the Sun"
Tom Harrell - "Form" (Contemporary)
John Scofield - "Time On My Hands" (Blue Note) »

13 juillet 2014

Poésie populaire dans Hochelaga-Maisonneuve

Dans le vivant et grouillant quartier d'Hochelaga, le coucher de soleil était beau hier au soir sur la rue Jeanne-d'Arc. Plus loin, sur Desjardins, Rue de la poésie, puis autour de la Maison de la culture Maisonneuve sur Ontario, il y avait de l'envol en préparation de l'évènement Fanal nuit noire auquel j'ai participé.

Photo JD, rue Jeann-d'Arc, Montréal.

Photo JD, Un poème mural - un vers est manquant m'a dit l'auteur Tony Tremblay -
sur le mur de la première maison côté ouest de la rue Desjardins.

Photo JD. Derrière le « duo » de musiciens au piano de rue, on voit « Le feu de la poésie ». 
À l'intérieur se trouvait une installation de Maëlle Brouillette.

Photo JD. 
Complément radio sur le projet Rue de la poésie.

10 juillet 2014

Champagne & Dufort l'autre midi à la table...

Champagne et Dufort à la table... On peut dire que ça coulait à flot... du côté des échanges. Bon en titi! Très bons moments critiques! Oui, le Québec devrait s'inspirer de la Suède et sacrer dehors pour au moins 40 ans les conservateurs de la croissance à gogo au pouvoir depuis au moins 40 ans! (Dominic, je vous admire! Merci!).

02 juillet 2014

Le monde selon Walmart


La victoire majeure des ex-travailleurs de Walmart à Jonquière est le point de départ d'un questionnement de Gérald Filion sur son blogue à Radio-Canada. Celui qui quotidiennement et très sobrement parle économie et chiffres à la radio et à la télé publique s'interroge sur la précarisation des travailleurs.  Partant, c'est rien de moins que l'idéologie (je n'ai pas d'autres mots) du progrès, de la croissance, de la prospérité qui est mise en cause alors qu'hier encore, Jour du Canada, on se trouvait si chanceux de vivre « dans le meilleur pays au monde ».



Notre monde s’améliore-t-il?
Vendredi 27 juin 2014 à 15 h 24 |  | 
Près de 10 ans après la fermeture du magasin Walmart de Jonquière, les travailleurs syndiqués qui ont perdu leur emploi ont finalement eu gain de cause en Cour suprême. Le plus haut tribunal du pays ordonne qu’une compensation financière soit versée aux employés congédiés. Un arbitre devra trancher puisque les travailleurs ne peuvent pas être réintégrés à leur milieu de travail : le magasin n’existe plus. Mais, ils ont droit à une réparation.
La bataille a été longue pour arriver à ce résultat. Et cette affaire est importante. Au-delà de la bataille judiciaire et de l’argent qui est en jeu, une réalité semble apparaître : celle de la précarisation des travailleurs.
Aujourd’hui, après des décennies de syndicalisation, de législations sur le travail et la maladie et de protections et avantages multiples (des congés parentaux aux garderies à faibles coûts, en passant par l’assurance médicaments et l’assurance-emploi), le sort du travailleur est-il en train de s’aggraver?
Arrêtons-nous un instant. Mettons de côté nos convictions profondes et posons-nous la question : notre société s’améliore-t-elle? Je sais, c’est une grande question, j’en conviens! Et ce n’est pas dans un blogue qu’on va régler ça aujourd’hui! Mais, quand même, je vous invite à réfléchir à cette question avec moi.
On s’est donné un système socioéconomique qui s’appuie sur l’épanouissement des travailleurs et la croissance économique. Aujourd’hui d’ailleurs, je tiens à le rappeler : nous faisons partie du 1% planétaire! Nous sommes, au Québec, comme dans l’ensemble du Canada, parmi les plus riches de la planète. Ça se reflète d’ailleurs dans l’indice sur la qualité de vie de l’OCDE : nous sommes parmi les plus privilégiés du monde. Nous avons un système d’éducation de qualité, nous avons l’accès universel à un système de santé parmi les meilleurs malgré certains défauts.
Sommes-nous en train de détricoter cette structure qu’on a tenté de bâtir depuis un demi-siècle?
Prenez le dossier de la retraite. De quoi parle-t-on? On ne parle pas de la majorité des gens qui n’ont pas de régime de retraite. On ne parle pas de la faiblesse de la sécurité de la vieillesse et des rentes publiques pour les personnes de 65 ans plus. On ne semble pas chercher à améliorer le sort général des retraités et futurs retraités. On restructure les régimes existants et on cherche des solutions pour se sortir des régimes à prestations déterminées. On parle maintenant de prestations cibles, un régime plus flexible.
Prenez aussi les annonces dans le secteur des médias et du journalisme. Ce monde est en pleine transformation. Mais, au cœur de cette restructuration, les artisans doivent composer avec des conditions de travail plus difficiles. Il y a de moins en moins de postes permanents, bien protégés et bardés d’avantages sociaux. Il y a de plus en plus de pigistes, de contrats à courte durée, d’incertitudes et d’attentes. Ça, c’est la réalité.
Le monde des affaires réclame plus de « flexibilité ». En fin de compte, les entreprises s’enrichissent, le taux de chômage baisse, la croissance du PIB se poursuit. Mais, la qualité des emplois et des milieux de vie, qui s’en occupe? Qui fait ce calcul? Derrière les données sur l’emploi à temps plein, l’emploi à temps partiel et le travail autonome, qui s’assure de l’état d’esprit des travailleurs, chose qui peut avoir un impact réel sur la productivité? On parle d’humains ici, pas de machines. Des humains dont les salaires stagnent depuis des décennies, dans un monde où les inégalités de richesse augmentent toujours.
Bien sûr, il faut s’adapter aux changements. Et bien sûr, avec l’ouverture des marchés, les grandes entreprises sont en mesure de réduire leurs coûts. Il faut faire preuve d’innovation, d’ingéniosité et de créativité pour maintenir certains emplois et pour éviter, au nom des coûts de main-d’œuvre et de production plus bas, de voir fermer des usines manufacturières. Mais, cette réalité nous conduit-elle à un monde meilleur, prospère, riche et équitable? Est-ce qu’on s’améliore? Est-ce qu’on est plus heureux?
J’aimerais lire vos réponses.


***

Voici le commentaire que j'ai fait suivre parmi la trentaine publiés :


Question essentielle qui devrait hanter la conscience de la « vieille » société libérale si imbue de son bonheur romantique, de ses bébelles spectaculaires, mais si profondément amorale, comme le répétait Michel Chartrand pour qui la question du bonheur était centrale. Sur le plan des théories, en épistémologie notamment, un Gaston Bachelard croyait que le progrès était continu. Cette croyance a été mise à rude épreuve à la suite des Popper, Foucault et autres penseurs. De même, sur le plan social, les régressions dans les conditions de vie nous pendent toujours au bout du nez. Samuel Archibald dans Le sel de la terre signale avec les yeux de la jeune trentaine l’érosion d’un certain nombre de valeurs du vivre ensemble. En réalité, l'humanité n'est pas maître dans sa propre maison (éco-logie) malgré les avancées de la technologie, les conditions sanitaires, l’accroissement de l’espérance de vie, etc. Le rapport à la nature est débalancé et s’ajoute aux intérêts contradictoires. Pourtant, le ronron politicien de l'économisme perdure : nous vivons « dans le plus beau pays au monde », nous devons faire grossir le gâteau — lire créer la richesse — pour mieux le partager! Le paradoxe, c'est que nous n'avons jamais été en mesure de produire autant de richesses, mais les inégalités... Vous rappelez-vous de Fer et titane de Gilles Vigneault composée dans les années 60? Le chantre disait : 

« Pas l'temps d'sauver les sapins 
Les tracteurs vont passer d'main 
Des annimaux vont périr 
On n'a plus l'temps d's'attendrir [...] 
Le progrès seul à raison 
À la place d'un village 
Une ville et sa banlieue 
Dix religions, vingt langages 
Les p'tits vieux silencieux 
Puis r'gard'-moi bien dans les yeux 

Tout ce monde à rendre heureux »« moins


***

En parallèle et de façon concrète sur le « jeu » de la plus-value, on devrait suivre avec intérêt la bataille de Seatle en regard du revenu minimum qui vient d'être haussé à 15 $ l'heure.

01 juillet 2014

Gicler

J’avais la flemme, plutôt la chienne! 
J'y avais tant travaillé.
C’était jour de grève générale
la seule à ne jamais avoir eu lieu en ce pays...

Le soir, au sous-sol de la cathédrale,
grand rassemblement des troupes pour la fête.

Pendant que les haut-parleurs beuglaient,
en retrait, à l’arrière, par en dessous,
imperceptiblement, 
comme des gamins, sur un autre registre,
une track de blues se forgeait sur le vif,
avec des adjectifs et des verbes comme des balles-témoins,
St Augustine, Jack London, Artaud,
Couteau de poche, Chasse et pêche, Dactylo,
les Automatistes, les pères en allés...

Cailloux réverbères 
échangés par la fenêtre de l'invisible

C’est là que commencèrent à germer
les poèmes cannibales.

- Poèmes cannibales, Loin dans ma campagne, Éditions de la Brochure, 2009, p. 12