C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle
Une grande exposition de synthèse et de référence
Atikamekw Nehirowisiwok, Waban-Aki (Abénaquis), Anishinabeg (Algonquins), Innus (Montagnais), Kanien’kehá:ka (Mohawks), Hurons-Wendat, Wolastoqiyik (Malécites), Eeyou (Cris), Mi’gmaq, Naskapis et Inuit*. Que savons-nous vraiment de l'histoire et de la culture des quelque 93 000 Autochtones qui vivent au Québec aujourd’hui? À compter du 27 novembre, la nouvelle exposition de synthèse et de référence du Musée de la civilisation, C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle, offre une rencontre véritable et exceptionnelle avec les onze nations autochtones qui habitent sur le territoire québécois. Une présentation d’Hydro-Québec, en partenariat avec La Boîte Rouge vif, en collaboration avec le ministère de la Culture et des Communications, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, le Secrétariat aux affaires autochtones, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Programme d’aide aux musées de Patrimoine canadien, l’Université du Québec à Chicoutimi, l’Alliance design et culture matérielle, l’Office national du film du Canada et le quotidien Le Soleil. Alcoa est le partenaire de l’ensemble de la programmation du Musée.
Le Musée de la civilisation a développé les contenus de cette exposition en étroite concertation avec les onze nations autochtones qui habitent le Québec. Pendant plus de deux ans, une assemblée consultative, nommée Mamo-Ensemble, a réuni des représentants de chacune des Premières Nations et des Inuit du Québec ainsi que des représentants d’organisations autochtones.
Être autochtone, aujourd’hui
Dans une approche résolument contemporaine, d’après une mise en scène d’Yves Sioui Durand, C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle propose une réflexion profonde sur ce que signifie être autochtone aujourd’hui. L’exposition s’attarde à faire comprendre la vision du monde des autochtones, les relations qu’ils entretiennent avec celui-ci, ainsi que les modes d’affirmation culturelle et les enjeux auxquels ils doivent faire face. Plus de 400 objets, des projections sur grand écran, des documents audiovisuels (réalisés par La Boîte Rouge vif en collaboration avec les Musées de la civilisation et avec l’appui de l’Office national du film du Canada pour les archives et la post-production) et des œuvres d’artistes autochtones contemporains illustrent le propos. Un grand récit – paroles poétiques et évocatrices rédigées par une jeune écrivaine autochtone, Naomie Fontaine – peut être écouté sur six bornes audio, correspondant au parcours de l’exposition.
« Cette exposition témoignant du mode de vie, de l’histoire et des aspirations des peuples autochtones est à inscrire à l'agenda des grands rendez-vous culturels de notre histoire. Cette invitation qui nous est adressée par les Musées de la civilisation en est une pour mieux connaître l’histoire et la culture des Premières Nations et des Inuit du Québec. J’invite nos concitoyennes et nos concitoyens à venir découvrir toute la richesse de ces grands peuples », a déclaré le ministre de la Culture et des Communications, monsieur Maka Kotto.
« Cette exposition exceptionnelle nous transporte au pays du courage, de la noblesse et du respect de la nature tels qu’ils s’incarnent, depuis des temps immémoriaux, dans les cultures autochtones. De surcroît, elle a le grand mérite de jeter un regard nouveau sur les cultures des premières nations, en mêlant habilement l’héritage des traditions et les réalités d’aujourd’hui des Autochtones du XXIe siècle », a poursuivi la ministre déléguée aux Affaires autochtones, madame Élizabeth Larouche.
Comprendre les aspirations des nations autochtones
« Cette exposition peut se lire sous différents angles. Elle présente des objets incontournables et des créations contemporaines, véritables repères d’une histoire qui se construit. Elle donne la parole aux membres des Premières Nations et des Inuit nous rappelant que, derrière les objets, il y a les personnes, a expliqué le directeur général des Musées de la civilisation, monsieur Michel Côté. En outre, elle a été élaborée dans un esprit de collaboration et de partenariat nous permettant de mieux comprendre les aspirations de ces nations. Voilà le rôle d’une exposition : développer un nouveau regard et de nouvelles balises », a conclu M. Côté.
Onze nations, cinq thèmes
Après une introduction brossant un tableau des onze nations autochtones du Québec, l’exposition ouvre sur le thème Ce que nous sommes aujourd’hui - La réserve, nos communautés. Cette zone aborde l'identité des Autochtones, fondement même de toutes leurs aspirations. On y rend compte de leurs réalités complexes et multiples. À travers des personnages, des faits historiques, des objets (tambours, sculptures, maquettes...), des projections, le visiteur peut comprendre ce que sont les réserves et les villages, comme lieu, comme mode de vie, comme faits de l’histoire. Un enfermement devenu communauté et lieu d’appartenance.
Un deuxième espace, Nos racines (paléohistoire et histoire), fait ressortir la profondeur des cultures autochtones par la longue durée de leur présence en terre d’Amérique et présente les liens existant entre les mouvements migratoires, la formation d’identités régionales et la diversification des cultures. Ici, des objets archéologiques, des objets traditionnels, un Inukshuk et un mur de raquettes... comme métaphore de la marche des Autochtones et des Inuit sur le continent nord-américain.
Une troisième zone, La grande tourmente – La colonisation, montre comment, à partir des alliances entre Autochtones et Européens, les relations se sont développées puis transformées. Plus de 400 ans de changements et de transformations vécus avec force et résilience par les Autochtones. Armes, hachettes, haches de guerre, couteaux croches, hochets, colliers, wampums, peaux de castor, amulettes, vêtements... illustrent ce volet.
La quatrième partie de l’exposition, La décolonisation – La guérison, fait la lumière sur les grands moments qui ont animé les luttes des peuples autochtones au XXe et XXIe siècles pour leur reconnaissance jusqu’à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones par l’Organisation des Nations Unies (2007) et au mouvement actuel Idle No More, Créations d’organisations politiques, jugements de cour, revendications territoriales, transferts de pouvoirs administratifs sont autant de démarches visant à rétablir les rapports historiques. Tambours de pow-wow, vêtements, pipes, coiffes, mocassins, porte-bébés, jouets... et un chemin de mocassins comme témoin de la longue marche des luttes autochtones se retrouvent dans cette partie de l’exposition.
En guise de conclusion, l’espace De quoi rêve-t-on pour l’avenir? aborde les souhaits des autochtones face à leur réalité et l’avenir de leurs communautés, grâce à la dernière station du récit de Naomi Fontaine. Ici, une projection sur grand écran et onze objets – un par nation – expriment les perspectives d’avenir.
Des objets porteurs de sens
L'exposition offre à la vue du public près de 400 objets, pour la plupart tirés des collections des Musées de la civilisation. Les Musées possèdent d’ailleurs une magnifique collection d'œuvres d'art inuit dont plusieurs sont présentées dans l'exposition. D'autres objets sont particulièrement intéressants ou extrêmement rares : costumes de cérémonie, vêtements, paniers décoratifs, wampums en perles de coquillage... On peut également voir un magnifique rabaska (canot en écorce de bouleau) de 11 mètres de longueur et un kayak inuit. Plusieurs œuvres d’artistes autochtones contemporains des différentes nations jalonnent le parcours de l’exposition : Jacques Newashish (Atikamekw Nehirowisiwok), France Trépanier (Kanien’kehá:ka et Québécoise), Nadia Myre (Anishinabe), Teharihulen Michel Savard (Huron-Wendat), Virginia Pésémapéo Bordeleau (métisse, Eeyou), Marc Siméon (Innu), Glenna Matoush (Ojibwe Anishinabe).
Tous ces objets de la vie quotidienne, parfois communs, parfois spécifiques à l'une ou l'autre des nations, permettent de découvrir l’identité de chacune des onze nations avec ses particularités, ses valeurs, ses traditions, les similarités et les différences entre les nations. En apprenant à connaître la valeur et le rôle – qu’il soit utilitaire, symbolique ou légendaire – qu’ont ces objets, on comprend mieux qui sont aujourd'hui les Autochtones.
Un design résolument contemporain
Le design de la vaste salle contribue à affirmer le caractère contemporain de l'exposition et exprime le regard neuf que les Musées posent sur les questions autochtones. L'aménagement de la salle évoque des gens modernes, dont l'identité est constituée de références au passé, mais aussi et surtout de questions liées au présent et à l'avenir. Tout au long de son parcours, l'exposition exprime les contrastes de la vie des Autochtones, à la fois attachés à leurs traditions toujours vivantes et leur mode de vie aujourd’hui.
Un partenariat indispensable
La réalisation de cette exposition a été rendue possible grâce à de généreuses contributions d’Hydro Québec, présentateur de l’exposition, et du ministère de la Culture et des Communications par le biais de son programme de soutien aux expositions permanentes. D’ailleurs, Hydro-Québec s’est associé aux Musées de la civilisation dès ses tout débuts, il y a 25 ans. Il a notamment contribué à la réalisation de la première exposition permanente sur les nations autochtones du Québec, Nous, les Premières Nations. Ce partenariat avec les Musées se poursuit pour l’exposition C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXe siècle.
Sur un autre plan, en accord avec leurs programmes respectifs de développement durable, la Fondation Alcoa et les Musées de la civilisation à Québec se sont associés pour la conversion de l’éclairage de base de la salle d’exposition en éclairage DEL. C’est la première d’une série de transformations des salles d’expositions et d’autres espaces du Musée.