Tiens! J'ai passé tout droit! Train de nuit a un an et 3 jours. Je n'en ferai pas de cas. J'écoute en ce moment
Quiet now joué par Bill Evans. J'ai une demie bouteille de Liberty dans le corps. Je suis quiet now. Parfaitement heureux. Et je me dis à part moi : comment ne pas aimer les filles?
Les lecteurs de blogues s'intéressent très peu, et je les comprends, aux archives, à ce qui s'est passé, à ce qu'il adviendra, peu importe les résolutions que l'on affiche.
Alors, vive le jazz! Vive le moment présent!
Ce carnet est plus précis que mon ex,
Salmigondis, qui, curieusement, continu à recevoir plus de visiteurs que le Train et ce malgré qu'il n'y ait pas eu une seule ligne d'ajoutée depuis des lunes!
Que Train de nuit soit moins populaire que d'autres bloques ne me dérange nullement. C'est d'abord très égo trip un blogue. On le fait pour soi. Et pourtant, des liens se nouent, secrets parfois, liens de tribu live avec d'autres personnes, des liens vivants avec de la chair de poule, de l'admiration, de l'excitation, tout cela, je l'ai vu passer au cours des quelques 200 messages, souvent bien trop longs, qui ont été placés sur les rails de ce Train dragueur de nuit, c'est-à-dire d'inédit.
C'est surtout très légo un blogue, dans le sens invention-construction-incertitude-liberté. Et donc, c'est un média qui épouse bien les lignes intimes de la poésie. J'ai le sentiment de participer avec passion au casse-tête d'un petit quelque chose qui se promène dans le carré de sable de la mise en commun, généralement mieux connue sous le nom de communication. Et c'est l'fun.
Il m'importe d'avoir publié au cours ce cette année des photos originales, des perles, de Sylvain Legault (un complice de la première heure de l'émission jazz-poésie Train de nuit à Radio Centre-ville), Marc-André Delorme, Jacques Bellefleur, Charles Marsan, Danny Barthelemy, Anne Simernitski, Jean-Marc Beaudoin et Bernard Daily, Zobroc...
Il m'importe énormément d'avoir rencontré Nina Louve qui pleure de joie sur mes textes, le jeune T-Rex, Superk que j'apprécie, Carolinade qui est une humaniste solide sur sa plume, Mario Cholette, Ivy, le Rimailleur...
C'est mon bonheur de continuer à échanger avec un vieux saule de la veille (à ces mots il va courir au gymnase!), je parle du fidèle Onassis. C'est mon plaisir mais parfois je suis gêné de savoir que René Merle, Pascal Perrot, Michel Garneau, Guy Sioui Durand, François Gourd, Françoys Bernier, Marc Joseph, Swan, Lyne de l'Arrière Boutique, Michel Vincent, Micheline Proteau, Carlitos, Rita, Polo (cet étudiant parisien a référencé Train de nuit dans son travail de maîtrise autour du slam québécois), Sylvainkinouss, Jacques Layani, Joye Lore-Lawson, Luci Louve, Jean-Luc Fillion, les camarades appliqués et d'autres que j'oublie sans doute ou qui sont plus discrets, je suis honoré qu'ils viennent parfois faire un tour en ces humbles pages.
Merci pour le vivant et le drôle de dialogue qui creuse en moi les itinéraires les plus surprenants, les plus humains. Merci pour tout ce temps. Moi, je le sais, j'en passe beaucoup trop ici dedans.
Je n'ai que deux mains pourtant, une seule vie, une tête au coton remplie de jazz.
Le temps passe inexorablement. Mais on va faire encore un petit bout ensemble si vous le voulez bien.
Photo : jack. Collage Noé.