Le 1er avril, les docteurs Stéphane Crète, Salomé Corbo, Ève Cournoyer, Jérome Minière, Fred Fortin, Claude Robinson, Amir Khadir, Annie-Claude Picard, Didier Lucien, Bernard Adamus, Karine Sauvé, les Abdigradationnistes, Serge Lavoie, Marcelle Hudon, le théâtre de la Pire Espèce, la Fanfare Pourpour et autres vont nous faire un lavage de cerveau ludique afin que nous puissions retrouver l'enfant, le bouffon, la sorcière, l'artiste, le singe qui nous habitent.
And who by fire?
Who by water?
Who in the sunshine?
Who in the night time?
Who by high ordeal?
Who by common trial?
Who in your merry merry month of May?
Who by very slow decay?
And who shall I say is calling?
And who in her lonely slip?
Who by barbiturate?
Who in these realms of love?
Who by something blunt?
Who by avalanche?
Who by powder?
Who for his greed?
Who for his hunger?
And who shall I say is calling?
(Who shall I say is calling?)
And who by brave assent?
Who by accident?
Who in solitude?
Who in this mirror?
Who by his lady's command?
Who by his own hand?
Who in mortal chains?
Who in power?
And who shall I say is calling?
(Who shall I say is calling?)
Excellent reportage de Danny Braün diffusé ce matin à Dimanche Magazine avec la toujours très touchante Marjolaine Beauchamp, championne de la Ligue de Slam du Québec en 2009.
On a pu réentendre un extrait de Lou (j'ignore si c'est le bon titre) après quoi Marjolaine donne sa définition du slam : un espace de liberté où l'on n'a pas à se définir de midi à quatorze heures, où l'on défriche pour aller chercher le public qui n'est pas conquis d'avance par la poésie.
Marjolaine est particulièrement animée par l'univers social qui est le sien et qui est marqué par les blessures et les luttes, par la crise économique à répétition : « Avec du ketchup, de la moutarde et du gruau, on a fait des miracles! »
Fidèle et fière de sa culture, de l'intelligence des « tout croches qui ne sont pas des 2 de pique », elle veut transmettre à son jeune fils le goût de la vie « qui est une fête ».
Marjolaine mentionnera aussi avec humilité ses influences, ses
« coups sur la gueule » en poésie, Miron, mais surtout Richard Desjardins qui l'invite parfois à monter sur scène en première partie de ses tours de chant.
À la suite de Jean-Sébastien Larouche (2007) et de Mathieu Lippé (2008), Marjolaine qui est la sincérité même représentera le Québec ce printemps au grand slam international de Bobigny en France.
Résumé du reportage :
«Le slam, ou la poésie parlée est un mouvement socioculturel originaire des États-Unis est en pleine expansion dans plus de cinquante pays. Au Québec, une première anthologie québécoise de slam a d'ailleurs été publiée cette année. Danny Braün a rencontré Marjolaine Beauchamp, gagnante du concours québécois de Slam 2009. Dans quelques semaines, elle représentera le Québec à la compétition internationale de slam de Bobigny, en France. Ses textes sont d'ailleurs publiés dans le collectif Slam poésie du Québec, publié aux Éditions Vents d'Ouest. »
Vu cet après-midi sur le bord du fleuve mon premier Merle d'Amérique. Ti-lût,ti-lulû! En seulement, la majeure partie de la journée fut en mode ménage et commissions!
Dépoussiéré mon sac de cuir qui dormait depuis des lunes sous la table de lecture. Un CD se trouvait à l'intérieur. Je ne me souvenais plus que l'ami Sylvain Legault m'avait remis sur disque toutes les photos qu'il a prises lors du lancement des Cannibales au Café In Vivo, le 9 octobre 2008.
Dans la série « Billet de train », grâce à l'aimable collaboration de Mély & Mathieu partis il y a 15 jours pour un voyage aux longs cours vers l'Asie, j'entame ici un minireportage en photos de leur périple.
Premier arrêt : Tokyo!
Brèves présentations tout d'abord. Mély est une jeune collègue talentueuse que j'aime beaucoup pour sa vive intelligence, son humour et son humanisme.
En voyage comme dans la vie, Mathieu est le compagnon de Mély. On l'aime bien lui aussi malgré le fait que ce Suisse-Français d'origine ait quelque peu raté son intégration dans la société montréalaise : au hockey, il a adopté la curieuse posture de prendre pour les Bruins de Boston!
Mathieu est celui qui mitraille littéralement tout ce qui bouge avec son appareil photo. Il a d'ailleurs eu son heure de gloire à Tokyo. Mély rapporte : « Mathieu et Thomas (il s'agit d'un ami qui est du voyage avec sa blonde) se sont fait interviewer par la télé japonaise lorsque nous mangions notre dîner dans un restaurant près du temple Sensoji à Asakusa. C'était un reportage sur les touristes. Mathieu a pu montrer les photos qu’il avait faites durant la journée. De vraies star. »
Ces photos donnent à penser, à rêver, elles donnent envie de les partager sur Train de nuit.
Nous avons reçu au bureau un premier envoi de 108 photos! Je me limiterai ici à quelques prises seulement dans le but de flirter un brin avec Tokyo, la vivante.
Photos (ad usum privatum) : Mély&Mathieu. Un grand ありがとう!
Date : samedi 7 novembre 1998 05:21 Objet : Les mots et les jours
Cher M. Baillargeon,
Chaque fois qu'il fut question de poésie dans vos chroniques au Devoir (notamment à propos de Langevin hospitalisé, une autre fois, vous disiez lire de la poésie pour vous remonter le moral...), eh bien, oui, ça me donne envie de laisser un salut en passant. Car ils ne sont pas si nombreux les sérieux bommes.
Je m'exécute donc suite aux Mots-à-maux d'aujourd'hui.
L'atomisation spotée à quatre épingles de l'information télévisée ne fait rien comprendre en effet. Sinon, comme le dit ma compagne quand elle écoute RDI de 21h00 à 21h15, on comprend que la roulette a tourné une autre fois. Bonne nuit. À demain.
La poésie? Comme grain de sable?
Pour moi, très égoïstement, c'est une manière de laisser mon cerveau se mettre un peu à l'aise. Lire de la poésie, surtout le matin, mais quand donc pourrait-on avoir le temps de! - c'est laisser les oiseaux prendre le dessus.
7 novembre 1998,
Salut,
J'ai bien reçu votre courrier et je vous en remercie.
Connaissiez-vous Gilbert également?
Je vais lire votre texte avec attention et suis heureux que vous ayez pris le temps de me l'envoyer.
Amitié et courage,
Normand B.
Date : mercredi 25 novembre 1998 04:52 Objet : La fumée d'un trait
Salut,
J'aime beaucoup Gilbert Langevin qui est comme un aimant. Sa poésie, ses chansons nous rentrent dedans, passent à la fois par le cœur et la lucidité. Non, je ne le connaissais pas intimement. (...). Un soir, je l'ai aperçu assis au bar du Blues Clair. J'étais bien trop timide pour l'aborder!
J'ai aimé apprendre que vous l'avez recueilli.
Je joins, si ça vous chante, un texte qui est comme une espèce d'album où j'ai placé tout ceux que j'aime. L'Ange Vin y est.
Au plaisir.
26 novembre 1998
Merci. C'est très beau.
Jean Custeau a sorti un album sur des textes de langevin et l'a appelé Le Vin des Anges.
Amitié,
Normand B.
28 décembre 2004
Bonjour Monsieur Custeau,
Je voudrais savoir si la musique de la chanson Le vol imaginaire (CD - Le vin des anges) est publiée et disponible en quelque part?
Vous remerciant à l'avance.
Jacques Desmarais
29 décembre 2005
Bonjour Monsieur Desmarais,
En fait cette musique est publiée sur le cd Le vin des anges que vous semblez avoir. Elle n'est pas disponible en feuilles de musique. Cependant, si vous me dites ce que vous voulez faire avec cette musique je pourrais certainement vous envoyer les accords par courriel. donnez-moi des nouvelles par courriel ou téléphone
14 janvier 2006
Cher Monsieur,
Excusez le délai de réponse.
J'écris parfois des textes dont plusieurs ont été créés à la radio.
Actuellement, je prépare une soirée dans un café [...] au cours de laquelle je lirai mes textes et serai accompagné d'un pianiste et d'un contrebassiste.
Bien que je sois piètre chanteur, j'ai songé un moment insérer dans mon récital cette chanson de Langevin que j'apprécie tant et que je peux faire jouer deux-trois fois d'affilée... Je ne m'en lasse pas.
Le rêve est développé ici par Langevin sous le mode du bonheur, du «trip » heureux. Je trouve que c'est un point de vue rieur et ensoleillé. Malgré le retour sur le plancher des vaches où s'effacent quelques signes éblouissants, c'est comme une « percée de soleil » (...) au milieu d'un ciel de grimaces. En poésie, le ciel du Québec est traversé par ce grand Vaisseau d'or de Nelligan. Mais ici, le délire tourne à la tempête : le cœur, navire déserté, hélas, a sombré dans le rêve. C'est un abîme sans fond... Pour Langevin, le rêve est tremplin vers le pays des images.... On part, on revient, on retournera quelque part... C'est la vie.
J'aime votre musique aussi parce qu'on y sent bien le mouvement de l'oiseau suggéré par le texte. Très réussi.
Comme mon plan final n'est pas encore arrêté et que mes interventions chantées doivent être limitées au risque de faire fuir le monde, ne vous donnez pas la peine de me faire suivre les accords. Mais si je me décide, je vous reviendrai là-dessus.
Merci beaucoup de m'avoir répondu.
Si jamais vous venez chanter à Montréal, faites-moi signe. J'irai vous entendre avec grand plaisir.
Je vous donne à lire un des textes qui sera au menu et qui date de 2000, à peu près.
Au plaisir,
Jacques
Envoyé : 12 août, 2005 12:31
Objet : Re: Américois/quois!
Salut Jacques,
Effectivement, je pense que c'est un des plus grands cadeaux que la vie m'ait faite d'avoir eu Langevin comme ami. Une petite anecdote : il avait l'habitude, discutable pour certains, de téléphoner vers 4 ou 5 heures du matin. Il lui arrivait souvent de me téléphoner. Même mes enfants ne s'en faisaient pas pour ces appels nocturnes, ils savaient que c'était Gilbert et ils se rendormaient.
Mais ce qui était fascinant, c'était que l'objet de ces appels était pour me lire le poème qu'il venait tout juste d'écrire. Il parlait de chose et d'autres (généralement il était ivre) pendant une demi-heure, plus ou moins, et là il en venait au fait, il me lisait le poème qu'il venait d'écrire et pour ça, j'en remercierai toujours les dieux. Quand Gilbert lisait un poème, il se transformait, sa voix devenait belle et chaude et on sentait toute l'émotion qui l'animait.
Merci pour le changement dans l'orthographe d'Amériquois.
En terminant, envoie-moi ton adresse physique, je t'enverrai mon dernier CD qui contient, entre autres, la chanson Amériquois.
Salut, à bientôt,
Jean Custeau
17 août 2005
Bonjour Jean,
J'imaginais Langevin semblable à ce que tu décris et je comprends ce que peut représenter ouvrir sa porte, même « à l'heure des ivrognes » pour dire comme Bernard Dimey, et accueillir, sans doute le plus souvent en silence, de grandes coulées de création vive. Pour qu'il eût souhaité partager tout de go, il fallait qu'il t'aime beaucoup, que tu sois à ses yeux un interlocuteur valable, c'est-à-dire quelqu'un qui prend soin de son ami.
Michael Thomas Gurrie (...) était aussi un drôle de poète qui aurait aimé se débarrasser un jour de sa plume de journaliste sportif (à la Presse canadienne). J'ai connu Mike à la Faculté de philo de l'Université de Sherbrooke où nous avons fait les quatre cents coups, partagé des dizaines de textes, écouté Dylan, Cohen, Ferrat, tout en étudiant bien moyennement! Il retentissait comme ça par téléphone ou en personne, très souvent imbibé, à la hauteur de sa réputation d'Irlandais... Mike est décédé à 41 ans d'un accident cérébral. Sa présence dans ma vie reste comme phare.
Si jamais ça te le dit, je joins un texte qui s'inspire et transpire de ce bon diable malcommode, et qui a été lu par Michel Garneau sur les ondes de Radio-Canada vers 2000. J'ai récemment fait entendre cette lecture à l'une de ses anciennes compagnes et elle croyait que c'est Mike qui était l'auteur du texte!
Par ailleurs, je me sens bien sûr honoré à l'idée t'écouter ton dernier CD
Merci!
Jacques
12 septembre 2005
Cher Jean,
J'ai bien reçu le CD avec grand bonheur. N'ai pu en faire le tour que la semaine dernière, en auto, de Montréal à Austin. « Ça va, ça vient » et «Porté disparu» ont fait en boucle à elles seules beaucoup de kilométrage. Il y a une palette de couleurs dans les orchestrations qui ouvrent en beauté avec l'accordéon, puis harmonica, flûtes de pans, brassées de bien des manières. Le son est très bon. Il a aussi des dettes qui se remboursent rubis sur l'onde (Gauthier, super bonne toune, le grand Tit-Jean, puis Leclerc-Richard dont tu reprends en croquis la photo célèbre parue dans La Presse et que j'ai conservée, clin d'oeil à Brassens enfin où je comprends que tu as fait Le P'tit Bar). Il y a de la tendresse et de l'amour (chanson du père à sa fille, la très émouvante chanson de l'ami qui célibatait...). Il y a parfois de la guitare électrique style vieille salle de danse que j'adore et qui, dans l'Amériquois par exemple, se lance dans un two steps très réussi. Et j'en passe, et j'en passe... Il y a par-dessus tout une voix très originale qu'une amie, passagère avec moi (dans l'auto) a relié à Georges d'Or. Et je maudis une fois de plus Radio-Canada qui a pulvérisé la Chaîne culturelle où, jadis, il me semble t'avoir entendu tourner par les bons soins d'Élisabeth Gagnon. As-tu fait suivre ce CD à Radio Montréal (CIBL) et Radio Centre Ville? C'est que l'on souhaiterait, après audition, que le plus grand nombre déguste ce CD « estrien ». Tu as réussi par bien des côtés à tisser un disque populaire dans le beau sens du terme.
Merci beaucoup.
Jacques
12 septembre 2005
Salut!
Ça paraît que tu sais écouter. Tes commentaires sur mon disque m'ont fait le plus grand bien. Quand le disque est sorti, j'ai eu un producteur qui s'est montré intéressé de s'en occuper. Mais, il voulait s'assurer de pouvoir avoir une diffusion «régulière» à Radio-Canada. Cependant aucun des responsables des émissions qu'il a sollicités n'ont voulu se commettre alors il a laissé tomber. Alors que Monique Giroux m'a dit : « que j'avais manqué d'audace musicale sur ce disque », j'en ai été atterré, ironie du sort, Elizabeth Gagnon a employé les mêmes mots en disant que j'avais eu l'audace musicale de n'utiliser que de l'acoustique...
Effectivement, seule Elizabeth Gagnon a démontré un intérêt qui ne s'est jamais démenti envers ce que je fais, au cours des années.
Par négligence, et parce que j'étais découragé de ce qui s'est passé à Radio-can, je n'ai pas encore envoyé le disque à CIBL et Centre-Ville, mais je vais le faire bientôt.
Bonheur de lecture. Dans sa tête. Parfois, ça déborde dans une autre.
Je suis en train de lire Villa Amalia de Pascal Quignard (Gallimard, 2006). J'aime beaucoup et c'est assez intense les images que je me projette dans la tête chemin faisant, surtout depuis que Ann Hidden, l'héroïne du roman, elle avait au départ un ton si sec et méprisant, s'est entichée d'amour d'un lieu en Italie, une maison sur la falaise, presque invisible, inhabitée, avec vue sur Capri : « On ne voyait que les arbres de la colline qui l'enveloppait, ou on ne voyait que la mer. » (p. 133 ).
Cette lecture et les traces qu'elle dépose en moi ont trouvé un chemin jusque dans mes restes diurnes. J'étais en France avec mon amie Jos, j'admirais sa maison en bois, non pas une villa, mais une très imposante structure, on aurait dit une ancienne grange transformée en maison comme on en trouve notamment dans les Cantons-de-l'Est. Je ne sais pas si ce rêve récent m'est advenu avant ou après la plus récente missive de Jos, datée du 16 mars.
Mais ce ne sont pas là les seules vagues remuantes de ma lecture. Tout à l'heure, vraiment par hasard, je glane de-ci, de-là un site dédié à Maurice Blanchot, puis je repère ce titre qui attire mon attention :« Lire c'est filmer ». J'ouvre le lien pour lire la suite. Il s'agit d'un Entretien avec Benoit Jacquot, qui, si je comprends bien, est tiré du Nouvel Observateur (3/04/09).
Je ne connais pas ce cinéaste. Il dit être venu au cinéma par le livre, et il ajoute : « Chaque lecteur, surtout l'enfant, déroule une sorte de ruban mental, rêve de ce que serait le film qui accompagne un texte. Comme les gens de la Nouvelle Vague, qui lisaient beaucoup, je me suis toujours fait un film avec les livres. »
Mais j'apprends surtout qu'il a mis en images Villa Amalia et je devine que c'est Isabelle Hubertqui tient le rôle de Ann!
À propos de sa rencontre avec Quignard, il précise que c'est l'auteur qui lui a fait parvenir le roman avant publication : « Quignard m'a dit d'y aller à la hache. Je ne l'ai plus revu jusqu'à la projection, qui est vraiment un sale moment. J'ai vu Duras refuser « l'Amant », j'ai vu de quoi un écrivain est capable. Ils sont tous malades du cinéma, mais quand ils voient ce qu'est devenu le texte, ils éprouvent une sombre satisfaction à voir tout ce qui est raté. Pour être réussi, le film doit trouver son autonomie. C'est ce qui s'est passé avec Quignard. »
Ce film sorti en avril 2009 en France, est-il venu au Québec à l'automne?
J'ai rapidement regardé la bande-annonce. Inutile d'ajouter que la maison du film n'est pas celle de ma lecture. Il faut croiser les imaginaires, en effet, ne pas les écraser. Mais l'image et le son passent comme un train dans la salle obscure. Nos lectures, quant à elles, sont sans tambour ni trompette, mais quel bonheur d'être le réalisateur tranquille de son propre film.
Photo : Jacques Desmarais, Béthanie 7/03/2010. Que l'hiver repose en paix.
On dit que le printemps arrive ce samedi dans moins d'une heure (au moment où j'écris ces lignes).
L'équinoxe de Mars dans l'hémisphère Nord aura lieu, en effet, à 13h32 HAE.
Train de nuit roule dans l'inclinaison des saisons et marque le coup puisque la nuit et le jour sont devant nous, aujourd'hui, de longueur égale. Un beau trajet à l'horizon.
Nous allons enterrer l'hiver.
Eh bien, à Montréal, le printemps s'est pointé les clochettes dès jeudi midi, à l'angle de Maisonneuve et Stanley où j'avais affaire. J'y ai vu et entendu des Harre Krisna. Ils scandent encore toujours la même toune avec enthousiasme. Ils ont les mêmes faces et les mêmes coupes de cheveux rasés. Je les croyais en faillite après le long scandale du viol de plus de 500 élèves dans les écoles du mouvement dans les années 70-80. Bon, ça faisait quand même léger et coloré dans l'air affairé du centre-ville.
Mais ce n'est pas tout : il y a aussi depuis quelques jours des Harre Krisna qui zèbrent le ciel de Montréal puisque c'est le retour des voiliers d'outardes et d'oies blanches. Là, pas d'erreur possible, le printemps est arrivé dans leur sang, les jupes vont raccourcir! C'est écrit dans le ciel. Levez les yeux et vous verrez! Et notez bien l'horoscope prévu le soir du 24 mars car «(...) la lune gibbeuse reposera à la droite de Mars et le lendemain soir, à sa gauche. »
Si un jour le Dieu d’amour se décide à exister pour la peine, il va blasphémer d'aplomb la première semaine, c’est certain, il va cracher par terre des œufs durs, vociférer des paquets doubles d’orages à tout casser avec dans la gueue des caisses de sauterelles de plaies de tous bords tous côtés, il ne croira plus à rien dans la poussière du matin, il va décliqueter le monde et ses tables, et son soi-disant jardin de roses, il va hurler chaos entre ses mains comme un essieu assoiffé dans le désert fixe, il va prier l'oiseau fugitif, le Dieu brûlé vif par les continents, les océans, les milliards de chaudières de larmes abandonnées aux quatre vents, si jamais il venait, le Dieu d’amour, là où je l’attends depuis toujours. Janv. 2008 - Mars 2010.
"Right now, Iraq is expanding and improving facilities
that were used for the production of biological weapons."
- Président George W. Bush, entre autres mensonges
Allocution à l'Assemblée générale de l'ONU, 9/12/2002
Samedi qui vient, on « fêtera » le 7e anniversaire de l'invasion des États-Unis en Irak. 2555 jours de triomphe total, comme chacun est à même de le constater.
Quelques photos de la soirée slam, poésie, jazz à la Maison Beaudry le 9 mars dernier. Le temps me manque, c'est en vrac pour le moment. Les légendes viendront.
Robert Desjardins, Sylvain Legault.
Francis Lujan, June
Francis
Benoît Ponton, Michel Vincent
Robert, Jacques
Un spectateur, résident de P.A.T., avec Renaud Lamy-Beaupré
Michel : ça cogne au plafond?
Renaud, une spectateur, Francis
Improvisation slam / jazz avec Robert, Sylvain, Renaud & June
Un spoken word surprise avec Robert, Poly (voix) et Éliz Robert (une soie).
June en pleine action
Un M.C. ravi des chants d'or.
Benoît Ponton
June
La clocharde
Dame Dufort, bénévole parmi les Amis de la Maison de la culture P.A.T. / Riv.. des Prairies. Fait à signaler, Mme Dufort est née dans la Maison Beaudry.
Le Lipsynch de Robert Lepage à l'affiche jusqu'à ce soir au théâtre Denise-Pelletier, rue Sainte-Catherine Est, est un traveling épuisant de beautés et de profondeurs, il multiplie les angles parmi les vivants et les morts, nous entraîne chez les Grecs avec les deux pieds marchant en abîme dans la dramaturgie du temps présent. Tout se démonte comme un décor à panneaux sur rail avec un dieu aux éclairages (Étienne Boucher). Tout se joue en un instant. Pourtant, c'est une pièce-fleuve qui dure huit heures et demie.
Voyage bien plus qu'une pièce de théâtre. Ce qu'il advient? Ce qu'il advient n'est pas fatalement ce qui devait arriver, mais le destin campe sur la scène des acteurs qui vandalisent sous nos yeux la réalité platement scénique. Nous entrons dans les rouages des médias, cinéma, radio, livre, bib bip quotidien, auto, appareils électroménagers qui parlent, humains qui déparlent, qui toujours risquent de ne plus jamais parler.
Et quelle troupe de comédiens ! Pas une seule virgule de travers. Je suis tombé amoureux avec la douce Lise Castonguay, voix fragile des années de fracas dont l'un des personnages, Michelle, (tous les comédiens jouent plusieurs rôles) assume le physique 1970 et le prénom de la poétesse Michèle Lalonde.
Cliquez pour voir la distribution.
Voix trilingues. Plus l'allemand, l'accent écossais... Glottes et polyglottes. Voix trouées. Voix publiques. Une voix qui se casse en plusieurs. Voix faussée. Voix imaginaires. Voix qui voile. Voix jazz. Voix qui ne voient rien. Voix qui mue et transforme la personnalité. Voix d'opéra. Montage, doublage. Voix aphone. Rap hip-hop. Rhapsode. Science. Miracle. Mensonges. Traîtres mots. Cerveau. Bégaiement. Tremblements. Folie. Poésie. Poésie. Poésie.
Gauvreau!
J'ai pensé au murmure des voix de Lacoue-Labarthe et au partage des voix de Jean-Luc Nancy reprenant Aristote (la voix est aérienne et transporte l'hermeania) et Platon, la voix comme annonce de l'oraculaire et du divinatoire.
Merci à L. d'avoir pensé à m'inviter pour cette pièce tout à fait mémorable. Mon billet était sur le frigo depuis le 15 juin 2009 ! L. m'avait d'ailleurs écrit en trois langues ce jour-là :
« Hasta la vista Jacky boy! See you/ quand nous irons passer mars...sur avril..;-) »
Lipsync « combining audio and video recording in such a way that the sound is perfectly synchronized with the action that produced it; especially synchronizing the movements of a speaker's lips with the sound of his speech » Babylon
Marie Bernier fait partie de la cohorte des finissants 2010 à l'École nationale de théâtre du Canada. Comme c'est la coutume, les étudiants présentent des « exercices publics » de fin de session. C'est dans ce contexte que nous est proposé au Monument-National jusqu'au 13 mars la pièce Faire des enfants D'Éric Noël. Mise en scène: Pierre Bernard.
Marie, c'est aussi la petite sœur de mon collègue et ami Françoys.
Pour le café de 10h, je lui ai lâché un coup de fil : - As-tu lu le journal? - Non... - Ok! Laisse-moi te citer les dernières lignes de la critique de Luc Boulanger dans Le Devoir :
« Bien sûr, il s'agit d'un «exercice public» de l'École nationale. Les comédiens n'ont pas tous l'âge de leur personnage. Le jeu de certains acteurs manque de nuances. Il est parfois trop dans la livraison, et pas assez dans la situation. Par contre, soulignons les prestations solides de Marie Bernier (en mère désabusée) et de Roseline Biron (la sœur rangée de Philippe) qui se livrent à un cruel duel mère-fille. Troublant. »
- ... Attends, j'arrive!
Françoys croyait que je faisais des blagues sur les montagnes!
Précisons que dans l'ensemble le papier du Devoir, titré La promesse de l'aube, est des plus enthousiaste. À propos d'Éric Noël, l'auteur de la pièce, on peut lire ceci : « Avec un talent et une urgence de dire qui secoue le spectateur dès ses premières répliques, Faire des enfants nous touche droit au cœur.»
Ah! Seigneur! Nous sommes très heureux pour Marie et ses camarades qui travaillent fort.