André Marceau, Annie Beaulac et Lerok K. May lancent un blogue pour Slam cap, ce qui se veut la voix officielle des slams de poésie à Québec.
« Vous y trouverez les communiqués, comptes rendus, et plus si affinités.»
31 octobre 2008
Slam cap, le blogue
« Le Prélude des Cannibales »
L'ayant signalé trop rapidement, question de se narcisser les antennes encore davantage et davantage en gagne, comme on « patine tout en tas » sans aucune circonstance atténuante, voici un extrait d'un texte inouï qui m'est parvenu le soir du lancement des Cannibales.
C'est publié à l'Antre N.O.U.S (blog interrompu hélas), chez ma Voisine du bas de Québec, elle me comprendra, la charmante Louise qui fredonne parfois Ma délire, mais à l'ombre des rosiers... Éblouisements.
Le poète est quelqu’un qui ne peut pas s’empêcher de mythologiser ses expériences. Il exagère, dénature, fictionalize. Dans lui le fait de pouvoir prend la forme du fait d’investir même l’insignifiant et le banal avec la signification symbolique. Mais le poète est aussi quelqu’un qui fait des choses fortunées arriver, car sa vie est un destin ou une destination.
(Foreword The Gucci Bag, 1983)
Le Prélude des Cannibales
Surprenances pour Jack
Ferrer la voie lactée d’un LOVE SUPREME déraillé---Coltrane, Mingus, Monk, Mehdlau, Pass, Evans, Night and Day, joueurs invités dans le train bleu de ses nuits déboîtées…
Like a brand new novel,
Like a John Fante shuffled,
He came and gave me his cards,
He came and left me his heart…
Like a factory full of Mysterious,
Like a prairie of Lost and Delirious,
He tastes the Frost and the Delicious,
He pastes the words of the Conscientious
Comme il a vu venir le temps Connu, Il verra aussi celui de l’Inconnu, celui qui vous garroche de son Présent absolu...
30 octobre 2008
Pour être un peu Narcisse en gagne
Les propos qui suivent sont ceux de l'éditeur et ami Jean-Paul Damaggio, importés du blogue des Éditions la Brochure. Jean-Paul rentre d'un séjour au Québec et à New-York.
Jacques Desmarais, poésie-sucrée
En publiant le livre Poèmes cannibales Loin dans ma campagne, les Editions La Brochure n’ont pas souhaité rendre hommage à un ami mais à un poète qui se trouve être aussi un ami.
Qu’est-ce donc qu’un poète ? N’ayant qu’un contact très irrégulier avec la poésie ma réponse n’a ici d’intérêt qu’à cause de ma découverte d’un poème précis du recueil : Magnolia Blues. En quelques vers, je sais que Jacques y raconte sans tricher un seul instant, une année de sa vie. Le poète c’est d’abord une sensibilité à fleur de peau qui souvent vient de l’enfance. Alors le poète devient langue : « Le français ici n’a pas d’horloge / goûte le pétrole sur la Baie de l’Atchafalaya ».
La poésie est un effort permanent, une relecture infinie. Oui elle existe la baie de l’Atchafalaya, oui le pétrole en est devenu le rythme des bras qui pompent. Oui il existe « le baiser d’une méchante tornade / qui a piqué à travers champ / comme une jument en calvaire ».
Pourquoi un baiser et non un coup de fouet ?
Entre peur et peur, fidélité et fidélité, Jacques, poète par la naïveté qu’il transporte toujours avec lui, nous oblige à distinguer sa naïveté audacieuse d’une autre très paresseuse.
Le poète effarouche le bavardage surtout quand « il pue la canne à sucre / et les marécages ». Il cherche alors une langue qui se perd, celle de sa mère, de sa voisine. Pas de poètes sans l’intimité d’une langue à reconstruire. « Ajoute du vrai / au langage, / Car la Louisiane / d’où je t’écris… / me fait bander à part ! » Et voilà que le poème s’achève et la construction devient un monument quand on a aussitôt envie de recommencer la lecture. Je ne prétends pas avoir la même sensation avec tous les poèmes, cette sensation sucrée qui incite à en reprendre. Quel drôle d’aliment ce sucre si génial qui pue pourtant énormément au moment de sa fabrication !
Une sensibilité, une langue, une construction…, quand un poème vous ouvre une porte d’univers alors vous pouvez vous lancer dans un autre voyage comme dans « la coulée des angevins ». Si Jacques aime parler de poèmes-récits en voilà un où le récit n’est pas très linéaire et n’a rien d’une coulée où tout d’un coup déboule « un zeste de poussière sur tes restes de viande séchée… ». La chute finale « Nous vaincrons » relance la lecture en quête d’un « nous » et d’un objectif incertain de « victoire ».
Bien sûr je pourrais invoquer, pour dire le poète Jacques, le mot de Michel Garneau qui introduit le livre, qui est en fait un acte puisque ce talentueux personnage a accepté de lire à la radio des textes de cette « voix authentique ». Garneau écrit aussi : « ces poèmes qui ne peuvent pas avoir été écrits ailleurs qu’au Québec et par le dénommé
Jacques ».
Avouons-le : qu’un petit éditeur français accepte de donner un coup de pouce à une voix québécoise en 2008 a de quoi surprendre ! « je lancerai ma bouteille à l’humanité » dit Jacques car pour lui être québécois c’est le meilleur moyen de s’adresser à l’humanité contrairement à d’autres qui pensent utile de policer leur français pour mieux s’adresser à l’humanité.
Jacques est devenu poète très jeune et les amis de ce temps là qui l’entourent encore disent que c’est par la chanson qu’il passa au poème, la chanson toujours au cœur de la parole de son pays qui est l’hiver. Jacques préfère invoquer la découverte de la parole possible, la sensation tout d’un coup que sa vie d’enfant de paysan était une part de l’art. Alors le poète monte sur une table et tout commence ou tout fini. Tout commence car le coulée d’angevins est là devant. Tout fini car jamais Jacques ne pourra sortir d’un univers « Cailloux réverbères / échangés par les fenêtres de l’invisible ».
A la présentation de son livre le 9 octobre, j’ai découvert un nouveau Jacques qui mangeait les mots de ses textes comme d’autres dégustent les meilleures pâtisseries. Mais c’est une autre histoire pour la semaine prochaine. 25 octobre 2008 Jean-Paul Damaggio
29 octobre 2008
L'autre Bob
L'image renvoie à une identité où les contours se mouillent les franges dans l'ailleurs.
Évoquant ce mélange des lignes et des couleurs, c'est à un autre prof auquel je songe aussi d'emblée, soit le philosophe Georges Leroux qui déclara un jour à Marie-France Bazzo que «Nous entrons dans l'époque de l'autre ».
Passage.
Première neige pour la première de Bob
Une pièce d'une durée de quatre heures avec l'entracte, mise en scène par René Richard Cyr, flanquée d'une étonnante distribution dont Michèle Rossignol et Robert Lalonde, plus un cœur « classique » qui va crier « catharsis », cher Aristote, et se transformera en cœur à tout faire, pendant que l'étoile qui monte sur scène est sans contredit le magnifique Étienne Pilon (Bob). Ce dernier tient la route du début à la fin en bécane, à pied, en rêve, en peur du devenir soi avec son partenaire Benoît McGinnis (Andy), toujours là, dévoré, intense même dans le silence.
Les frontières friables de ce récit sans bon sens écrit en rouge vie sont, en vrac, autant de porosités excitées sur fond d'indignation à transmettre : instant fatal d'une collision impossible en plein été, en ville, de deux petits culs, simples messagers, êtres humains à bicyclette, croiseurs du ciel, oui, qui se bouleverseront l'un l'autre simplement avec leurs yeux; petits culs qui portent aux nues les masques de l'art, de la magie, de l'amour; jeunesse qui éclate dans la vieillesse millénaire; l'éros dans le thanatos; l'hétéro qui aborde l'homo et vice versa; la réalité criblée de revenants toujours là; le joual en selle avec Corneille et Cyrano; le théâtre et son double aujourd'hui emmêlé de séances d'autrefois; le panache de l'acteur mais le recours physique aux textes sur feuilles de papier que l'on froisse et jette au fur et à mesure; soi et le monde, drame de l'énigme totale sur fond de lune, pauvre mémoire, pauvres désirs; Camus cité mais avant que Sisyphe ne recommence à grimper : « Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux ».
Mais encore l'envie de voir le ciel ensemble. De ne plus être des objets. De donner des coups de pieds au cul des talentueux multiples qui se gaspillent dans la folie de notre temps. Ne plus se taire!
C'est un Bob radical que nous avons vu sur scène et qui, jusqu'à la nudité, finira par revêtir les habits, le masque d'un personnage autre que lui-même, mais qui joue corps et âme à jouer juste, qui s'engage à le faire... Puis la collision rejaillit à nouveau de ses cendres comme une révélation.
Bob dit qu'il va essayer d'aimer.
Il faut l'imaginer heureux parmi les hommes.
MISE EN SCÈNE DE RENÉ RICHARD CYR (Remarquable).
COLLABORATEURS : FRANÇOIS BARBEAU, ETIENNE BOUCHER, ALAIN DAUPHINAIS, MARIE-HÉLÈNE DUFORT, PIERRE-ÉTIENNE LOCAS ET PIERRE MIGNOT.
Interview de RDD
Photo : Théâtre d'Aujourd'hui
24 octobre 2008
Poèmes cannibales : les photos!
Merci!
Bistro In Vivo, chaleureux au boutte!
À l'avant, à droite, Rolland Brin de Béthanie!
Paolo le DJ & Steve au son.
Michel Vincent, le poète en vacances.
Nina louVe, du souffle.
Jean-Paul, l'ami à l'accent de soleil.
Carol, Thérèse, Huguette...
Parmi l'assistance il se trouvait plusieurs de mes collègues...
Michèle Poisson & Yves Boisseau, de vieilles branches qui ne crépitent pas encore au foyer...
Yves, Si un matin...
Ève Cournoyer, On the wire...
Noémie & Sarah (aux ventes!), Jean-Paul, Michel, Yves, Nina, Marc-André, Ève, Jacques, Paolo le DJ était en train de monter sur la scène, alors que Steve, lui, tenait jusqu'au bout la barre du son...
Le voilà : Paolo Duchesneau.
Merci. Je vous aime!
Crédits photos : Sylvain Legault.
Un gros merci, mon frère!
Why blog?
Il s'agit ici d'une réponse à un taq. Et c'est bien parce que c'est Le Rimailleur, je suis d'habitude mauvais coucheur.
Mon histoire est banale. J'achalais à tour de bras mes amis avec des courriels-fleuves. Un jour, Marco m'a dit : pourquoi tu ne t'ouvres pas un blog (selon Mario Cholette, l'acception du terme blog est maintenant dans les gencives de l'Orifice de la langue françoise)? Ça serait plus joli, plus vivant, qu'il me disait Marco...
Au même moment, j'avais déjà reluqué par moi-même cette possibilité. J'avions même fait un p'tit blog quelque part en France. Je ne me souviens plus de son nom. Je l'ai abandonné à peine né. Tel un Rousseau, je ne l'ai pas élevé. Je n'aimais guère l'environnement très putassier aux bulles de pub partout.
En glanant à gauche pis à droite dans la bloguosphère, à gauche surtout, je découvrais, ravi, plusieurs blogs de jeunes et moins jeunes écrivains québécois à la langue bien pendue comme celui de Lady Guy (discontinué), ou bien encore ce canular de Réjean Ducharme qui était rigolo au cube (j'y ai cru). Un de mes préférés fut les Perrasites (discontinué aussi). Ces écritures pleines de rires et de vitalité littéraire m'ont littéralement déniaisé.
De blog en blog, j'ai traversé les écrans d'Onassis, des Calorinades, de Nina louVe, de SuperK, les élucubrations de Dunn, le Rimailleur en France, et plus récemment L.L., Daniel Guimond, le Boxeur secret... Tous ces blogueurs bien de leur temps sont répertoriés dans mes Plumes alertes (excepté Dunn, l'Irlandais qui change de passerelle comme il change de bouteille...). Avec ceux-là, une communauté s'est tissée, des rencontres, des amitiés... Cela traduit déjà l'essentiel des motifs pour lesquels on veut tenir un carnet : le partage, l'émotion, la co-construction du sens, la prise et la déprise de la parole. La profondeur dans les brèves du quotidien.
J'ai d'abord publié Libre Salmigondis qui est encore beaucoup visité, à cause des photos j'imagine, malgré qu'il soit interrompu depuis octobre 2006. C'était plus politique et plus éclectique que Train de nuit. À la longue, je me suis tanné du style de «Monblogue», des difficultés de rédaction et d'émission, de la pub là-aussi, si on ne voulait pas payer.
Avec Train de Nuit, j'ai tout recommencé à zéro avec l'idée de cadrer plus finement mon propos : jazz, poésie. Pendant de longs mois, il y a eu à peu près zéro visiteur. Puis, le cercle s'est agrandi. J'ai été le premier à parler de slamontréal. Ce « créneau » est populaire. Quelques poètes sont venus. Recevoir des commentaires d'un Michel X Côté à propos de mes propres créations fit quelquefois mes journées. En jazz, j'ai publié des photos inédites de Sylvain Legault, mon comparse à Train de nuit, version radio communautaire.
Parfois, un commentaire lointain de France ou d'Algérie, un grand auteur comme René Merle... C'est trippant en saudit!
Autre petite aventure d'un soir sur Worpress (portail très utilisé par les écrivains) : La chienne à Jacques. Il ne vaut pas la peine de s'y arrêter!
Modo grosso, je continue à tenir un blog parce je suis essentiellement un apprenti tisserand parmi les mots de la tribu. Cela donne grand faim. Toujours. Sur la route de l'apprenti sage. M'enfin, je ne suis pas rassasiable pour l'instant. Comme l'écrit si justement Michel Garneau en guise de tourlou à mon recueil Poèmes cannibales, il s'agirait d'un «appétit irrisé de larmes qui mène au goût de s'organiser le vertige, juste assez pour le partager.»
La fameuse tradition oblige maintenant à donner la tag à un autre bozo : je désigne Onassis.
22 octobre 2008
Traduction libre : I'll be...
Ferme tes yeux
Tu n'as plus à t'en faire
désormais
Je serai ton p'tit bébé
à souère.
http://fr.youtube.com/watch?v=gY2-MjTK0rE
21 octobre 2008
CalGary Folk
Chus pas fin, mais n'empêche : il est réjouissant de constater que les collines et les plateaux de Calgary ne portent pas seulement en leurs flancs des Stephen Artpeur!
Après le show de Madame Ève Cournoyer dimanche dernier au Quai des brumes, ils se sont échappés du trou de leurs guitares à grands trots acoustiques, et les deux jeunes flots nous ont callé de belles tounes aux lyrics un peu difficiles à pogner vu l'accentuation de l'Ouest.
Le chanteur, à gauche, s'appelle Michael Bernard Fitzgerald et sa voix, bien que moins jazzée, fait penser un peu au jeune Jamie Cullum.
Le guitariste soliste, des plus inspiré, est Joel Fraser,
Joe pour les chums, comme il l'a noté dans mon carnet.
Le set de la seconde partie s'annonçait plus électrique. Mais nous partîmes avant avec notre sac de fatigue. Déjà bien rassasié.
Photos : jd.
Ève Cournoyer : « Le sauvage, faut que ça s'émerveille »
Photo Jacques Desmarais. Ève au Quai des brumes. |
20 octobre 2008
« Nos ondes voyagent ensemble »
Au demeurant, la clé des songes, c'est peut-être juste une expression...
Parmi les éblouissements, je n'oublierai pas de signaler ce si beau texte de Louise, chère Louise, qui arriva pile le soir du lancement.
En effet, comment fermer l'œil dorénavant?
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle-hamac
Ça traîne parmi les anciennes saisons!
Mais qui a rêvé rêvera...
17 octobre 2008
Les Cannibales vont bien
J'ai eu droit à un article dans l'hebdo du quartier, Le Flambeau.
Tout va bien.
16 octobre 2008
Retour... en couleur
Quelques heures seulement avant le saut vers Percé, la tranquille, par la route « encastrée entre mer et montagne ».
L'aurore, la barre du jour gaspésien, c'est très très fuschia, si vous voulez savoir. J'en témoigne abasourdi. On regarde cela furtivement. On pense à «l'art des rencontres ». Faut-il que nous soyons fous pour essorer ainsi la nuit avec à peine un coup d'archet sur le vieux violon français qui fut traversé par le grand'père Anglais, à peine un blues à l'harmonica ?
James Henry Atkins et Jean-Paul Damaggio au bord du lac de l'Anse-Pleureuse...
Photos : jd.
10 octobre 2008
08 octobre 2008
Lancement Poèmes cannibales
Rappel pour demain
Un recueil de
Jacques Desmarais
Aux Éditions de La Brochure (France).
Jeudi 9 octobre 2008, dès 17 h
au Bistro In Vivo
4731, rue Ste-Catherine Est, Montréal
métro VIAU (lignes 34 ou 125 ouest)
ou métro PAPINEAU (ligne 34 est)
Bien noter l'adresse, une erreur s'est glissée dans le communiqué original.
06 octobre 2008
Rapatrions Omar Khadr
Pas d'allure!
Je suis personnellement très heureux que des voix nombreuses se fassent entendre pendant la présente campagne électorale pour redire au gouvernement sortant des Conservateurs que sa position à l'égard d'Omar Khadr est odieuse, inhumaine et illégale.
Je participerai à la mobilisation d'Amnistie internationale aujourd'hui,au Carré Phillips, à 17Hh30.