31 mai 2010
La fumée atteint Montréal
29 mai 2010
L'épaisseur du pouvoir
Les héritiers du refus
Jean Larose 29 mai 2010
Une lettre circule, Le mépris des revues culturelles, contre la politique du ministère du Patrimoine canadien. Désormais, le Programme d'aide aux magazines artistiques et littéraires ne subventionnera que les publications qui se vendent à plus de 5000 exemplaires par année. Cela exclut la plupart des revues culturelles. Toutefois, le ministère propose aux perdants un soutien en «innovation commerciale», moyennant la présentation d'un plan d'affaires. (...)
samedi 29 mai 2010
28 mai 2010
Quand Patrice Desbiens tousse, c'est tout le Canada-français qui a fret
L’homme invisible et ses cascadeurs au Lion D'or le 30 mai
Le dimanche 30 mai à 20 h, la 11e édition du Marché de la poésie de Montréal, le Festival de jazz de Québec, L'OFF Festival de jazz de Montréal et les éditions Prise de parole présentent Satori à Montréal : les mots de Patrice Desbiens.
L'homme invisible (Patrice Desbiens) réapparaît sur les planches du Lion D'or, pour un soir seulement, flanqué de ses cascadeurs de l’amour Isabelle Blais, Nathalie Lessard, Yann Perreau et Alix Renaud.
Les auteurs-composteurs-interprètes Ève Cournoyer et Cindy Doire chanteront quelques poèmes de Desbiens
Un quartette jazz mené serré par le réputé contrebassiste Normand Guilbeault accompagnera la lecture des morceaux choisis dans l’oeuvre du célèbre écrivain franco-ontarien.
Ce spectacle unique nous revient en force avec la participation de la comédienne Isabelle Blais (C.A., Les invasions barbares, Borderline) et de l'auteur-compsiteur-interprète qui s’ajoutent pour la première fois aux artistes de Satori.
L’événement sera d’autant plus remarqué que le célèbre poète prendra lui-même la parole aux côtés des quatre musiciens et des cinq interprètes. En plus d'Isabelle Blais, les textes de Patrice Desbiens seront déclamés par Nathalie Lessard (récente lauréate du prix de l’Institut canadien de Québec – Prix d’excellence des arts et de la culture de la ville de Québec en 2009) et par Alix Renaud, poète et diseur de Québec.
Les mots du célèbre parolier de Chloé Ste-Marie et de Richard Desjardins seront accompagnés par la musique d'un quartette jazz de haut calibre : Normand Guilbeault à la contrebasse (album et tournée Kanasuta, avec Richard Desjardins, Normand Guilbeault Ensemble : hommage à Mingus), Vincent Gagnon au piano, Raynald Drouin aux percussions et Joe Sullivan à la trompète.
Ce spectacle, une création originale de Simon Couillard, a auparavant été présenté au Largo Resto-club (2008), au Café-spectacles du Palais Montcalm dans le cadre du Festival de jazz de Québec (2008) et au Lion D'or, dans la programmation du OFF Festival de jazz de Montréal (2009).
Les billets sont en vente sur le réseau Admission, à la billetterie du Monument National, chez Cheap Trills et Atom Hearth.
Billet : 25$ en pré-vente et 32.50$ à la porte
Informations:
Michael La Chance
418-575-4451
26 mai 2010
Parc national du Mont-Orford : Victoire citoyenne!
S'adressant à la foule
nombreuse venue protester contre la privatisation du parc du Mont-Orford, l'écrivaine Marie Laberge avait dit : « Cette histoire est mal partie, mais elle pourrait se terminer très bien grâce à vous ».
On ne pouvait pas mieux appeler de ses voeux ce qui vient effectivement de se produire : nous pouvons célébrer la VICTOIRE!
Voici ce qu'on peut lire intégralement dans un communiqué de la Coalition SOS Orford en date du 25 mai :
Quatre ans après le début de cette saga, SOS Parc Orford crie enfin Victoire!
Le projet de loi 90, Loi concernant le parc national du Mont-Orford, a été adopté le 25 mai 2010 par l'ensemble des députés. Cette loi décrète notamment le retour des 459 hectares exclus à l'intérieur du parc national du Mont-Orford. Après quatre ans de saga, la Coalition SOS Parc Orford peut enfin célébrer le retour des terres. Le respect de l'intégrité écologique et territoriale du parc est maintenant assuré.
Rappelons qu'une pétition de 86 000 noms a été déposée à l'Assemblée nationale le 2 juin 2006 demandant le retour des 459 hectares dans le parc. S'ajoute à cela trois grands rassemblements populaires, dont celui dans les rues de Montréal en avril 2006 qui a réuni plus de 12 000 personnes.
SOS Parc Orford tient à remercier et à partager cette victoire avec tous les citoyens(nes) qui ont donné leur appui, sans oublier les nombreux artistes, avocats, donateurs, manifestants, experts, groupes environnementaux, bénévoles, etc. Aujourd'hui est un grand jour pour l'ensemble des citoyen(nes) qui ont à coeur la conservation de leur patrimoine.
Cette bataille aura marqué l'histoire de la conservation au Québec. Jamais plus un gouvernement n'essaiera d'exclure ou pire, de vendre, des terres protégées légalement. Sans aucun doute, les citoyens et les groupes demeureront vigilants quant au futur de l'ensemble du réseau des aires protégées au Québec.
Tous les sympathisants de SOS Parc Orford sont invités à la prochaine assemblée annuelle le samedi 11 septembre prochain qui aura pour but de mettre fin aux activités de la coalition.
LA COALITION SOS PARC ORFORD
Yé!
Un grand merci aux militants de Bonsecours et des environs qui ont maintenu avec courage les voiles de la protestation malgré les vents contraires et les gros intérêts en jeu. Merci à Line Beauchamp, ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs d'avoir à la fin dignement réparé la grossière erreur de Jean Charest en 2006.
Photo jd, Mont-Royal, 22/04/2006
25 mai 2010
Rencontre
Sur la pointe
des pieds et du bec,
tour à tour
gris bleu mésange
et pic chevelu,
la tête renversée,
pour sur-vivre
Le temps de le dire.
«Parle-moi. Parle-moi. »
Rencontre
Beaumarais, noble poète contemporain,
Fier chevalier de sa langue et de sa
tribu,
Remarquable et profond par ses dires certains,
Laisse sur son passage encré de sabots, son
vécu.
Qu’importe son âme voyageant partout ses états.
De sa voix chaude, enjoliveuse et grave,
Il se doit de déclamer une tirade.
L’existence de sa mémoire
Je l’ai lu, je l’ai entendu et je l’ai reconnu.
Vibrant, touchant, émouvant, j’étais émue.
Jo
Photo jd, Ste-Anne-des-Lacs, 23/05/10
22 mai 2010
Maxime Catellier paraphrasé : «(...) un train peut en révéler un autre, qui disent. »
Ma dernière rencontre avec lui remonte à l'an dernier lors du lancement du recueil de Danny Plourde. Plus tard, en décembre 2009, j'ai manqué d'un poil de party le lancement au Divan orange de l'album du collectif rock Les Fidel Castrol auquel il participe. il m'arrivait de me demander : que fait donc Maxime Catellier?
J'ai eu la réponse il y a une couple de semaines à mon émission littéraire La librairie francophone au cours de laquelle Manon Trépanier a recensé le premier roman de Maxime intitulé Le corps de la Deneuve, paru en mars 2010 chez l'éditeur Coups de tête.
« Roman osé, surréaliste... », a-t-elle indiqué.
« Nous avions faim à se couper les mains sur des araignées de mer...»
Photo Sirius-joe, avec son aimable autorisation.
Knock knock knock la réalité passe!
«En plein milieu d'un rêve exceptionnel
Caressé par Vénus
Bercé par le Père Noël
Brrrr la réalité
Brrrr »
- Jean-Pierre Ferland, La réalité
16 mai 2010
Jackie Paper ou la poésie pure magie
Je suis en admiration devant ce bijou de petit texte sorti de la tête d'un étudiant de 19 ans, Leonard Lipton, et tapé en quatrième vitesse sur la machine à écrire de Peter Yarrow, étudiant à Cornell University lui aussi. Il y a de ces petites urgences qui sont magiques, des histoires littéraires qui sont fabuleuses. Une fois le texte écrit, la feuille de papier est restée dans la dactylo. L'original s'est perdu. Peter avait sans doute retranscrit le texte pour le partager avec les membres de son groupe lorsqu'il fut convenu d'inclure la pièce à leur répertoire. Il aura eu l'intuition de mettre cette histoire en chanson qui allait devenir un gros hit en 1963 et qui est depuis reprise par plusieurs artistes.
Voici d'abord la version de Bonny «Prince» Billy, puis suivra la classique avec Peter Paul & la belle Mary.
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee,
Little Jackie Paper loved that rascal Puff,
And brought him strings and sealing wax and other fancy stuff. Oh
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee,
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee.
Together they would travel on a boat with billowed sail
Jackie kept a lookout perched on Puff's gigantic tail,
Noble kings and princes would bow whene'er they came,
Pirate ships would lower their flags when Puff roared out his name. Oh!
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee,
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee.
A dragon lives forever but not so little boys
Painted wings and giants' rings make way for other toys.
One grey night it happened, Jackie Paper came no more
And Puff that mighty dragon, he ceased his fearless roar.
His head was bent in sorrow, green scales fell like rain,
Puff no longer went to play along the cherry lane.
Without his lifelong friend, Puff could not be brave,
So Puff that mighty dragon sadly slipped into his cave. Oh!
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee,
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called Honah Lee.
15 mai 2010
Mély & Mathieu à Bangkok
Ceci se veut un message rassurant pour tout le monde. Nous allons bien. Les événements de Bangkok ne nous ont pas affectés, car nous étions dans le nord de la Thailande. Nous avons quitté Bangkok il y a cinq jours (...), nous étions loin des explosions. Les images à la télé nous rappellent toutefois qu'il faut toujours être prudent, car il y a six jours, nous étions dans le quartier où les explosions ont eu lieu!
Mély, 22 avril 2010
Photos : Mathieu Rossier
14 mai 2010
Lévy Bourbonnais... un train dans la bouche
Ici, dans ce Train de nuit, outre mon frança qui est sale parfois, cuit et recuit, c'est le jazz & l'harmonica, mes amis, que je néglige trop!
Alors, je reprends à zéro, au b-a ba de l'aglutinación et j'en profite dare-dare pour attirer l'attentión sur la 11e édition de L'OFF Festival de jazz de Montréal qui déménage sa plage à l'automne du 15 au 23 octobre 2010, mais mais mais qui présente en avant-première un programme double musical les 26 et 27 mai 2010 au café Quebecor du Monument National.
Au programme, tout d'abord le 26, le très versatile et brillant duo (harmonica/piano) avec Marianne Trudel et Lévy Bourbonnais, un Maître des plus sympa.
Le 27, Sonia Johnson sera entourée du pianiste Luc Beaugrand, le contrebassiste Frédéric Alarie ainsi que le batteur Camil Belisle. J'ai eu la chance de voir, d'entendre et de jaser avec cette excellente chanteuse qui n'hésite pas à inclure à son répertoire des chansons ayant été ciselées par des auteurs d'ici. Plutôt rare en jazz. Elle était accompagnée du grand Normand Lachapelle lors d'un concert de fond de cave chez Raff, à St-Lambert! Inoubliable!
Prix des billets
Étudiants 12$ (taxes incl.)
Pré-vente 12$ (taxes incl.)
À la porte 15$ (taxes incl.)
Forfait les deux concerts : 20$ (taxes incl.)
Billets en vente : Billetterie Articulée 1182, boul. Saint-Laurent et à l’Oblique 4333, rue Rivard.
Jean-Jules Pilote
514-524-0831
jjpilotejazz@yahoo.ca
11 mai 2010
« Ma belle Louisiane se meurt.»
D'après un témoignage de Josette Aliès, France.
Certes, elle n’est pas la seule, mais c’est toujours difficile d’accepter la mort de l’objet qui a déterminé sa vie. Mon premier exil. Mon premier enfant. Ma seule amitié qui a survécu à des milliers de kilomètres et un océan de distance. Ma jeunesse de femme. Ma première confrontation avec le non-révolutionnaire, voire l’antirévolutionnaire.
Je me souviens encore avec tendresse de Betty, qui, en 1976, à la maternité, me susurrait avec tendresse : « Don't worry Josette. Miterrand can’t be your next president ! We’re there! Your baby will be free ! » (...)
Je me souviens de cet immense homme des bayous chez qui nous soupions et qui avait une bibliothèque comme je n’en ai pas vu d’autre en Louisiane! Il avait le Manifeste du parti communiste, du Faulkner(...)
Et « Mister Ina », le principal de Willow Elementary School : deux rangées de dents blanches qui se découvraient en sourire chaque fois que je me heurtais à lui dans un couloir trop sombre pour y voir quand on venait du soleil! Son franc éclat de rire quand, la première fois, je me suis excusée en expliquant : vous êtes si noir que je ne vous avais pas vu!
Je voudrais bien savoir ce que tous ces gens sont devenus, ce qu’ils pensent de leur présent!
Merci internet! J’ai pu retrouver « mon école »! Elle s’appelle maintenant J.A Hernandez Elementary school. Elle existe toujours, dispose à présent de 278 élèves seulement, dont 31 blancs, deux Hispaniques, un Asiatique, zéro Indien. Si mes calculs sont justes, ça fait 244 noirs! Elle accueille aussi tous les cours (5 grades). De mon temps, c’était déjà une école fréquentée en très grande majorité par les noirs, mais elle n’accueillait que les grades 1 et 2. Dans l'idée de briser les ghettos, la ville voulait favoriser le « brassage » en organisant la scolarisation publique en établissement de deux grades et déplaçait les élèves avec un système de bus scolaires.
De mon temps, contre toute attente en France, Jimmy Carter fut élu président. Faut-il voir, dans cette régression, la marque des présidences Bush? Faut-il y voir la pression des « petits blancs », la plupart issus de la minorité cajun appauvrie et refusant d’être au même niveau de misère que les noirs?
Déjà, de mon temps, au moins une personne sur deux vivait directement ou indirectement du pétrole! Les sucriers avaient déjà investi la manne pétrolière! 15 % de la population du sud de la Louisiane vivait de la « charité publique ». Combien sont-ils maintenant après Katrina ? Combien seront-ils demain après la pollution des
bayous ?
N’importe quel Américain suivant les infos savait expliquer que pour que le business progresse il fallait entre 7 et 10 % de chômeurs, que c’était un mal nécessaire. Pourtant, peu de Louisianais, savaient que c’était Washington et non pas New-York leur capitale. Quant à la France, des enseignants m’ont demandé où se trouvait cet État des USA, et furent désemparés quand je leur ai expliqué qu'il s'agissaitt d'un État européen indépendant, hors OTAN -à l’époque -! Dès lors, ils furent convaincus, malgré mes dénégations, que la France appartenait à l’URSS!
Avec leurs double, voire leur triple emplois, ces Louisianais-là se sentaient (...) à l’abri de tout! Qu’en pensent-ils maintenant? (...)
Je suis, sur le net, la progression de la pollution pétrolière vers le delta du Mississipi, comme j’imagine que Jacques et Jean-Paul le font aussi.
J’ai fait une classe-découverte aux Sables d’Olones, juste après la tragédie de la pollution par l’Erika. J’ai vu les galettes gluantes accrochées aux rochers, jonchant encore le sable comme des bouses… trois mois après le nettoyage! Là, dans ces bayous sauvages, ce sont au moins trois Erika par jour qui se déversent, sans accès au nettoyage!
Que vont devenir les belles aigrettes? Les si terrorisants mocassins, serpents très venimeux des bayous? Les pseudo-pacifiques crocodiles? Les dauphins qui accompagnaient mes brasses à Grand-Île? Sans compter les vendeurs d’huîtres et de crevettes (chevrettes) au gallon, les cueilleurs d’écrevisses (...), tous ces petits pêcheurs qui venaient vendre leur pêche sur les parkings des supermarchés? Ces habitants des bayous qu’on ne voyait jamais, quand on se baladait (avec un « guide » du cru pour ne pas se perdre) en bateau? Sans lui, on n’aurait même pas aperçu les maisons de bois et les cabanes à pêche derrière les barbes des cyprès... Quant à les voir, eux, fallait pas y compter! Tout au plus apercevait-on de drôles et minuscules bateaux surmontés d’une sorte de ventilateur en tambour de machine à laver, accostés et arrimés à une racine d'un chêne.(,,,) Que dire, quand au détour de méandres sans fin, de passages semi-souterrains sous les branches, on déboulait subitement sur un lac? une mer? dont on ne voyait pas la côte d’en face?
Que dire encore de ces Indiens dont j’ai oublié le nom qui conservaient précieusement « leur français » en langue de résistance de substitution après avoir perdu la leur propre?
Ce sont ces derniers paysages, ces derniers « hommes des bayous » qu’il faudrait encore passer en pertes et profits ?
À l’époque, la coexistence pétrole-pêche-sucre rythmait la vie de ce sud. Tout le monde semblait y trouver son compte, puisqu’il ne serait pas venu à l’idée de qui que ce soit d’imaginer qu’on pouvait penser un monde plus juste et plus égalitaire… Est-ce qu’aujourd’hui cette catastrophe peut proposer une autre image des rapports humains, des rapports à la nature (...)? Je me prends à rêver que oui, mais je crains que ce ne soit qu’un rêve de plus. (...)
Je me dis que nous avons tous un Sud de Louisiane au cœur qui disparaît sous nos yeux incrédules, et tout aussi impuissants, malgré notre culture « révolutionnaire ».
Montauban, le 4 mai 2010
***
Images célèbres de Frankin où j'ai habité pendant une année
09 mai 2010
Slam de mai 2010
08 mai 2010
Dédé Fortin
Passant chez Nadine (FaceB), je reprends ici le lien sur YT du Répondeur... Dix ans aujourd'hui que c'est Dehors Dédé, que ça nous laisse mal le manque d'un grand artiste toujours si proche de nos trips de métisses. Du vra blues québécois.
...là haut, dans le firmament, Alexandre Shields, Le Devoir. 8-9/05/2010
06 mai 2010
Qui sème la Tempête...
Paratonnerre et balançoire blues pop & rock
Ayoye! Elle est belle en hostie
dans sa blouse rose pêche
peinte à la main par Samuel
Elle récoltera cet été même
vent de narquoisie,
la Cournoyer,
qui a du bleu noir de poésie
des plumes de noblesse
les cheveux dans l' face
un reggae blanc un chant plein qui chambarde
dans la gueule de nos espérances têtues
qui rôdent la nuit
sur le quai des brumes communiantes
ou entre les murs d'un petit quatre et demi
si véritable
Depuis tout le temps
Depuis la solitude et l'enfant
« En avant objectif bonheur »
Elle dira : « eille, les gars
Amenez-moi dans le bois! »
Fa que, ça clenche en titi!
« (...) nos cascades de sauvages se connaissent »
Elle nommera la Bête
La noire qui déferle à la t.v.
Amenez-moi dans le bois!
Il faudrait qu'on s'en souvienne!
Du massacre!
Elle chantera On a perdu l'air du temps
avec un sourire de magicienne
Elle écrira pour ses caribous
« la tête remplie de lunes »
une chanson à Paris,
la suivante à Sept-Îles
ma préférée si douce à la Françoise Hardy
« Je te parie que tu adores te faire surprendre par l'imprévu...»
Oui! En mots t'a dit!
Et tu m'avais dit à la fête d'Amir :
« Il faut s'encourager les uns les autres! »
Moi, je te parie un quinze, rubis sur l'onde
(c'est le prix du CD)
que les tounes de la Tempête
vont tourner comme du beurre à la radio
sur un temps rare!
Ça va twister
ô gauche, mes amis
puisqu'il faut leur twister le cou!
Ou le cœur?
Où est-ce qu'il est
le Marabout?!
Ève en entrevue à CIBL (merci Louis-René Beaudin).
Voir
Photo Jacques Desmarais, lancement de Tempête au Lion d'Or, 6 mai 2010.
05 mai 2010
Ève Cournoyer : TEMPÊTE!
Noticias
Demain, il y a une partie.
Je vais peut-être aller voir
la première période à la Cage
avec les gars.
Mais, fièvre au pas,
ma soirée est promise.
J'ai promis à Ève d'aller
à son lancement de Tempête,
son dernier opus après
CINQ ans
de résistance!
C'est au Lion d'Or.
J'adore Ève Cournoyer!
Voir sur cet évènement le très bon papier du cerbère Alain Brunet dans la Cyberpresse de ce jour.
Dans l'intervalle, «tout arrive à qui sait attendre »!
Et puis bis, avec le cher Yann.
Photo Sylvain Legault, au lancement de Poèmes cannibales, oct 2008.
03 mai 2010
Les imposteures
de MONTRÉAL!
Pour moi ça vaut la place Pigalle
Je ris, je chante
La vie m'enchante
Il y a partout des refrains d'amour
Je chante encore, je chante toujours
Et quand je vois naître le jour
Aux petites heures
Vers ma demeure je vais heureux
À Montréal c'est merveilleux
J'aime les nuits de Montréal
Pour moi ça vaut la place Pigalle
Je ris, je chante
La vie m'enchante
Il y a partout des refrains d'amour
Je chante encore, je chante toujours
Et quand je vois naître le jour
Aux petites heures
Vers ma demeure je vais heureux
À Montréal c'est merveilleux
Christine Tassant et les Imposteures
02 mai 2010
Rapport du jour en Estrie
Dans mon bout de l'Estrie dont l'identité a été faussée sur les cartes et les pancartes de la Montérégie, les pommiers sont en fleurs à Upton, pas encore dans le Canton d'Ely, quarante kilomètres plus loin. Cependant, les allées de murets en pierres des champs y sont bel et bien bordées de cerisiers sauvages en fleurs au goût si prononcé de sucre et de fille.
« Mais il est bien court le temps des cerises ... »
Il y a aussi des petits papillons de couleur blanc cassé qui survolent le jardin, signe que la pyrale est en train de pondre. C'est ça qu'elle a dans la tête, la pyrale des prés : le temps des chenilles.
Train de nuit a quatre ans!
01 mai 2010
Michel Garneau : «Le plus intense de nos poètes vivants»
Ou quand Michel Garneau tient la forme.
Indices
Passer à travers
C'est très ce là.
Allume la liberté
Mais la lumière au bout du tunnel, vous le savez mes frères et soeurs, ne suffira pas à notre combat.
«Puissé-je n'avoir ni attaches ni limites
Ô vie aux mille visages débordants
Pour pouvoir répondre à tes invites
Suspendues au miracle des instants»
(ibidem, p. 112)
À y regarder de plus près, en effet, la question de l'esprit se travaille dans les formes, ou, pour dire mieux, se travaille à partir de la question des formes.
Pourquoi y a-t-il des formes plutôt que rien?
Fouillez-moi! Fouillez Kant si ça cela vous chante.
Pourquoi les passerelles, la pluie chantante qui passe du coq à l'âme?
Pourquoi verser du charme dans les vers quand il y a déjà pour le museau, comme il dit Michel, toutes les pages sportives et les financières, Marie-Claire, 24 heures, l'essentiel de la Cité libre, quoi!
Question nonoune : comment s'expliquer épistémologiquement que les règles convenues et arbitrées qui définissent la forme « hockey » ne donneront jamais sur la glace la même partie? Réponse simple : c'est parce qu' il y a des joueurs qui ont le désir de jouer.
Après le Chant inuit, Garneau écrit : « et pourtant ce n'est pas tellement les poètes que la poésie / que j'aime (...) »
Et plus loin encore, montant sur les épaules de William Carlos
William :
«on n'apprend pas les nouvelles à la poésie
mais des centaines de milliers de personnes
meurent misérablement
du manque
de ce qu'on y trouve»
(Ibid.)
C'est ce que chante Dylan aussi : il va y avoir de la misère de mauvaises hypothèses à soir même...
Et pis après?
L'esprit qu'on chaufferait suffisamment pour qu'il se matérialise, la matière que l'on bercerait dans ses bras comme un paysage suffisamment longtemps pour qu'elle se spiritualise, et les petits oiseaux sur les fils qui relient ou ne relient pas Hegel à Spinoza, l'annuaire complet de l'Union des artistes, tous les perroquets qui trouvent refuge en moi, ont-ils froid, ont-ils chaud quand la glotte met bas?
La poésie, feu follet, c'est très important de le noter, demeure quelque part dans le monde des idées : « (...) elle ne représente qu'une idée morte dès sa naissance, comme toutes les idées. » (1)
Alors que le poème, lui, est une chose tactile et rectile qui reste à demeure entre les manches de nos paletots réversibles. Astre qui luit par les trous de nos masques.
Mais encore faut-il être vivant parmi les vivants pour se parler! Et ne pas tomber dans le puits.
Je suis abonné par courriel à Poetry daily, une revue mensuelle américaine qui vient de Charlottesville en Virginie. En avril, mois de la poésie, on nous livre un poème par jour. Hier, c'était from Purgatorio, Canto XXVII, de Dante Alighieri (1265-1321).
C'est la première fois, je crois, que je lisais Dante. Mais, par un vieux vendredi soir, j'ai entendu déjà la lecture fleuve de Garneau aux Décrocheurs d'étoiles. C'était magnifique!
Hier, j'ai été piqué par l'orchestre qui retentit toujours en fond de scène dans ces vieux ostons de vers qu'on croirait à tort ratatinés. J'ai passé une bonne heure sur le ouèbe à grappiller, à faire tinter un peu l'inépuisable reflet des mots.
Dante : « ... je vis la tête et le cou d'un aigle distinctement représentés par ce feu. Celui qui peint cela n'a personne qui le guide, mais il guide lui-même; et de lui émane cette vertu qui produit la forme dans les nids. »
Et pis après? Après, bien, on fait un petit pas de côté, tap-tap tap, tap-tap tap... made in Québec
figure percussive
invention populaire
talon orteils
plain-pied
on peut s'assire sur une vieille chaise drette,
les violons, les violonneux,
Saint-Francois d'Assise...
Écoute les cigales chanter
Poète nu de diplômes : « et pourtant ce n'est pas tellement les poètes que la poésie / que j'aime mais quand même quand je me mets à dire / Gabriela Mistral Mina Loy Roland Giguère Dylan Thomas / Norge Stevie Smith Guillevic Francis Ponge Basho Edna / Saint-Vincent Millay Gottfried Benn Ungarett André Frénaud Essine Pavese tout à coup ça me vient / bourrasque dans la mémoire et dans la bouche / Withman Cendrars William Carlos William (...) /
n'ont qu'une chose en commun : la précision... » (Ibid., p.20).
Garneau précise aujourd'hui : « Je dis poèmes, non poésie, / dont l'ignorance me saisit... »
Gigue magique
dans ce pays à faire
lever
C'est un poème précis
qui précèdera le poème
à naître
L'accoucheur est un bon docteur
un jockey tout de bleu habillé.
Et puis, Bonne Fête des Travailleurs!
Que la soirée fomente de la surprenance en masse!
1- Michel Lapierre, Michel Garneau poète des choses, Le Devoir, 1er et 2 mai 2010, Cahier F, p.3.
Voir aussi :
Dominic Tardif, Contraintes étreintes, Voir Estrie, 29/04/2010
Les Éditions de l'Hexagone
Michel, le jockey en overall :
LES CHEVAUX APPROXIMATIFS
Michel Garneau
L'Hexagone
Montréal, 2010, 328 pages