- Claude E. Larousse
Je travaille comme un défoncé. On m'en voudra un jour de me laisser exploiter de la sorte. Lucky m'en veut déjà de ne pas le promener à sa guise. Nous revenons, là, d'un tour de carré. Pour lui, c'est la chasse éternelle. Après, le dodo. J'aimerais ça être un chien chez moi. J'ai cueilli mon courrier passé 23 h. Je ne suis pas pour vous raconter ma vie! Mais j'avais une lettre d'une amie de douce accoutumance qui a inséré une découpure de journal qui m'apprend que Leonard Cohen s'est évanoui sur scène en Espagne, le 18 septembre dernier, alors qu'il interprétait Bird on the wire.
Rue St-Denis, le 3 septembre 2009
Je bosse avec Alain Brunet depuis un quart de siècle. Lui et sa blonde Guylaine (que j'adore) sont des amis d'Armand Vaillancourt. Ils étaient au St-Sulpice avec le tout-Montréal. En tirant cette photo du gaillard avec Desjardins, Alain s'est dit : celle-là, c'est pour Desmarais.
Place Ville-Marie, 29 septembre 2009
Les terrasses sur McGill Collège sont désertes ce soir. J' comprends! C'est humide et noir. C'est radicalement l'automne qui digresse sur le flanc sauvage du Mont-Royal. Hier encore, il y avait du monde.
Tétraulville, 5 septembre 2009
Il fait encore un soleil de miel. La luminosité de septembre instaure le beau grand slow final de l'été avec ses floraisons. Ce n'est pas encore la rentrée dedans! Patch, le vieux matou de ruelle qui déteste se faire minoucher roupille avec Noé. Rêves d'oiseaux dans la cour tranquille des petits.
L'étang coule tranquille par un ciel gris mauve. Comme le glouglou de l'eau, le chant désormais un peu voilé des oiseaux signale tout de même encore l'essentiel parmi tous les signaux épars. Chacun aux alentours, néanmoins, glisse, se laisse comme empailler à petites lampées par l'automne qui finira bien par figer la salive dans la bouche. Je dis cela pour faire diversion.
Place d'Armes, 1er septembre 2006
L'ai-je noté auparavant? J'ai entamé sur le blogue une nouvelle série de textes que j'intitule Carnets pelés. Depuis 1997, année où j'ai commencé à griffonner lors des trajets en métro dans ces petits carnets " Pupitre " de Clairefontaine, c'est la première fois que je les relis. Je repique des passages, je les retravaille un peu, je souligne les vraies dates et les lieux dans le plus strict désordre chronologique. Je ne me limite pas strictement à ces carnets. C'est très amusant à faire. Toutefois, il faut gratter pour dégourdir l'anecdote et passer outre les inutiles entrées en matière, la gêne de l'écriture.
Cuisine, au comptoir, 7 septembre 1986
Zoom sur la feuille déguisée en banjo : la liberté, la liberté! Je ne peux pas y penser en silence, tout seul, juste pour moé... Laliberté, c'était un de mes chums à Bonsecours.
Salon, 21 septembre 1986
La chanson puise dans le verger aux cambrures primitives. Ma main cherche ton sein.
Jardin du Complexe Guy-Favreau, 30 septembre...
Pendant la courte pause de l'après-midi, je suis adossé contre Samothrace, version Vaillancourt. C'est toujours à cet endroit que je purge ma peine.
Salmigondis, 6 septembre 2005, avec une légère retouche
En 1974-1975, alors que j'étais "French teacher" dans une école primaire du Sud de la Louisiane, à Franklin, sur le bayou Teche, je me suis rendu autant de fois que j'ai pu à la Nouvelle-Orléans. Bien avant Montréal, c'est la première grande ville que j'ai connue. Mes humbles moyens de jeune voyageur de l'époque me confinaient le plus souvent à la marche. J'ai néanmoins tenu à sortir de la toile bigarrée et tonitruante du French Quarter. Ainsi, il m'est arrivé de monter dans des autobus bondés sans connaître à l'avance le parcours. Loin des touristes, je me suis promené, quel privilège, dans les faubourgs populaires de la ville en observant le peuple de la Nouvelle-Orléans. L'image des gens avec leurs paquets, leur marmaille, avec chacun un morceau de téléroman ambulant, allant, venant dans ces quartiers où persiste, on dirait, une odeur de sucre venue du Mississipi ou de la mémoire des aigrettes, là où les maisonnettes sont défraîchies par la chaleur cuisante et le manque flagrant de moyens... Tous ces flashs incisifs me sont très chers et se catalysent à chaque fois que, d'aventure, un Louis Amrstrong, un Bob Moover reprend la très mélancolique Do you know what it means to miss New Orleans. Dire comment j'ai été bouleversé à la suite de Katrina, ce Monstre Ouragan qui a emporté âmes, toits et lieux!