28 novembre 2009

Carle : le grand Manitou des petites idées vivantes



« Les choses physiques sans l'humain ne m'intéressent pas (...) C'est-à-dire, ce qui m'intéresse, ce n'est pas uniquement les personnages.... J'aime dans un personnage que l'on sente d'où il vient, qui il est (...), qu'il ne soit pas désincarné de son milieu. Et à travers lui, sentir toute la culture. »






«Je sais qui je suis. Je sais qui je suis!»


Merci, Gilles Carle, de l'Hexagone à Oka.

Mes sympathies à Chloé.

26 novembre 2009

Les rapailleurs à Québec my Love.

Je ne fais pas vraiment de palmarès, j'aime trop le monde, tout le temps. C'est une question de métaphore.

Puis, on bouge sans nécessairement se renier. À 17 ans, Ville Émard Blues Band à l'aréna de Granby, c'était pas mal enivrant. Je le pense encore. Charlebois au Centre Paul-Sauvé avec une tonne de boucane. Pauline & Jean-Pierre Ferland à la fête de Yves Thériault. Vigneault en coulisse à Sherbrooke... Les artistes sont là pour nous marquer. Puis nos cent milliards de neurones sont là pour établir chacune 10 000 connexions.

Alors, les coups de cœur viennent et vont...

Mais quand j'aime une fois...

Or, il est vrai que j'ai pu affirmer à Pierre, Jean, Jacques que le Kanasuta de Desjardins au Spectrum était mon meilleur show québécois à vie.

Ben, là, hier soir, au Grand Théâtre de Québec, Les Douze hommes rapaillés, sobres, présents, habités par plus qu'eux-mêmes, vibrants d'amitié, maîtres chantres, ils se sont jouqués aux plus hautes corniches de mon humble Panthéon personnel.

À plusieurs reprises pendant le spectacle, à travers la lumière bleutée, je sentais mon cœur battre jusqu'au bout de mon gros orteil me répétant à moi-même : je suis en train de vivre de purs moments de bonheur.

Pourtant, la poésie de Miron est rude et mortelle. Ce n'est pas de la peinture de cabane à sucre. Mortelle au sens où personne ici ne se raconte des blagues sur les montagnes enjolivées, ni le poète, ni les audacieux interprètes ne se prennent pour Dieu le Père. L'amour, l'angoisse, la mort, l'espoir, les camarades, la femme comme médiation sur le monde, et le poids du monde.

Miron, c'est juste et beau. Comme la pluie qui bafouille aux vitres.

La critique du Soleil parlait de musique minimaliste pour border les textes. Ce n'est absolument pas mon sentiment. Il se trouve des complexités casse-cou dans la musique comme dans cette chanson inédite dont le titre m'échappe interprétée avec brio par le toujours très personnel Yann Perreau.

Louis-Jean Cormier (Karkwa), le réalisateur du disque et le chauffeur musical de cette aventure sur scène est vraiment poignant et extraordinaire.

Tous les gars, les «vieux», les jeunes, sont bons. J'ai particulièrement apprécié le trio Flynn-Séguin-Vallières qui y est allé d'un folk comme je les adore, senti et précis.

Enfin, sur le plan des rencontres et de l'amitié, sur le plan déplié des blogues-à-blogues, cette soirée est à marquer d'une pierre blanche puisque j'assistais à ce concert en compagnie de L, une «écrivailleuse » comme elle dit, en réalité une écrivaine de premier plan.

C'était notre première rencontre. Je retiens le pétillement de ses yeux et les milles parenthèses ouvertes en cours de conversation.

Au sortir du spectacle, nous parlions justement, El et moi, de Pierre Flynn. Et le voici subito presto à nos côtés...
Photo Jacques Desmarais

La poésie est le réel absolu.

Le hasard quant à lui, je veux dire son fruit, il nous est absolument nécessaire.

(Je ne me relis pas.)






21 novembre 2009

La Frenière




La sonnerie du téléphone m'a tiré du lit à 9 h. Je filais non stop vers la grâce m'étant canté la couleuvre à 4 heures du matin!

Mais je ne pouvais pas faire l'absent. La Frenière était au bout du fil, présent sur l'Île, une rareté, à cause du Salon du livre où il répand son quatrième recueil intitulé Un feu me hante, aux éditions d'art Le Sabord.

Nous avons lunché ensemble rue St-Paul et parlementé une bonne secousse. Jean-Marc est une encyclopédie vivante de la poésie au Québec. Il connait aussi bien les œuvres que les artisans barbouilleurs de vie. C'est à grandes enjambées que l'on marche à ses côtés.

Le nouveau recueil est exceptionnel. Peu importe où vous glanez en ces pages de papier glacé, c'est vif et beau. Poèmes en prose détachée, aphorismes en ribambelle, illustrations de Lino. Quelques blessures au sujet de l'Homme. De l'indignation. De L'étonnement surtout. De la rosée du matin jusqu'à l'âge des pierres dans la nuit. Du bois autour de ses mots, le cri des bêtes dans les phrases, le crissement des insectes au bout du crayon, un chevreuil qui écoute derrière la page, un flocon de neige éternel. Et toujours un prolongement à la marge grouilleuse. Et beaucoup, beaucoup d'amour.

« Pour le poète, apprendre à vivre, c'est apprendre à écrire. J'écris avec l'odeur des objets pauvres. Je suis fait de racine, de sable, de nuages. Mon sang porte la terre. La vie porte la mer. Les brocanteurs de rêves n'ont plus rien à brader. Ils brodent des cicatrices sur le cuir du cœur. » (Une syllabe d'or, p. 38).

« J'ai tous les âges à la fois, même mon âge à venir. (...) J'ai l'âge des cailloux, du mica, du carbone. J'ai l'âge des oiseaux qui naissent chaque jour. J'ai l'âge de mes enfants et de mes petits-enfants. J'ai l'âge des chevaux échappés du manège. » (Le temps qui passe, p. 25).

Lorsque nous nous sommes laissés rue University, Jean-Marc regagnait le bloc de béton de la vaste Place Bonaventure en souhaitant retrouver au Salon, plutôt dans la cuisine underground des mots, son ami Patrice Desbiens.

(Photo : Jacques Desmarais)

20 novembre 2009

Sur la route de Kerouac, Lowell, Mass., novembre 2009



Sur la route de Kerouac l'homme à rencontrer s'appelle Roger Brunelle. Professeur à la retraite qui n'a pas la langue dans sa poche, père et grand'père, formé au Séminaire de Sherbrooke, il a porté la soutane comme Miron, a défroqué comme Miron, mais il est demeuré fidèle à lui-même, habité par la divinité, recouvert de lettres et d'un peu d'ombre, un être d'une profonde sensibilité à l'égard de son identité de Français d'Amérique. C'est assurément un petit frère de Kerouac. Un jour, il l'aura vu à trois pieds de lui à l'école où il enseignait, mais sans pouvoir lui parler... Kerouac était venu rencontrer les étudiants. Alors, l'admiration est un peu teintée de blues et c'est peut-être l'un des motifs qui le fait recenser, gratter, fouiller les lieux de Lowell qui furent redessinés par Ti-Jean dans ses histoires. De la même manière, il ne cesse de tirer les vers du nez aux quelques amis de Kerouac encore vivants. D'ailleurs, Roger parle pareil comme Kerouac, comme dans l'interview de Fernand Séguin au Sel de la semaine. Il faut l'avoir entendu dire : « Achale-moé pas! »

Il est vite devenu « notre Roger ».

Attention! Ce doux sauvage impeccablement franco-américain voit à travers vous via la beat influence!

Voyage mémorable à Lowell qu'il faut prononcer comme Noël.

http://jack-jackyboy.blogspot.ca/2009/11/sur-la-route-de-kerouac-lowell-mass.html





Le Vic's à l'angle de Aiken Ave & W. 6th St.
Roger, Randy, Françoys, Emmanuel alias Hugo. Dimanche matin, Roger Beat Brunelle accueille les pélerins au Vic's pour déjeuner.


La Mercury Sable de Roger



Jack Kerouac est né dans cette maison sise sur Lupine rd. La famille habitait à l'étage. Les Kerouac ont déménagé pas moins de 17 fois à Lowell!





La grotte, bordée par un chemin de croix en plein air, «l'endroit le plus sacré de Lowell».
C'est dans le bas de la montée que je ramassai un pot de terre pour El.

Juste ici, la terre. Sainte.




«I could hear it from the rocks in a groaning wush ululating with the water, sprawlsh, sprawlsh, oom, oom, zoooo, all night long the river says zooo, zooo, the stars are fixed in rooftops like ink. Merrimac, dark name, sported dark valleys : my Lowell had the great tress of antiquity in therocky north waving over lost arrowheads and Indian scalps, the pebbles on the slatecliff beach are full of hidden beads and were stepped on barefoot by Indians.» Dr Sax, p.8

La Merrimac









À gauche Steve Edington, le contact de Françoys (notre GO) grâce à qui la fabuleuse rencontre avec Roger fut possible. Au retour, Françoys lui a écrit ceci : « I really wanted to thank you for turning this literary pilgrimage that we had planned amongst ourselves into an unforgettable two days of discussing, driving around, sharing and Living Kerouac with such a generous, knowlegable and charming man as Roger. He has been really going all the way to make this the great experience we could never have imagined. Plus, he has been able to make us see it through his french-canadian eyes, which made it all the more interesting and personnal for us. We have told him our appreciation many times, but the next time that you talk to him, please tell him again how grateful we are for his time and how fun it was for us to spend the last two days with him. »


Sur la route de Kerouac. Si toutes les bonnes étoiles le veulent, nous reviendrons en octobre avec guitares & poésie pour la 4e édition du Lowell Celebrates Kerouac!




Photos & vidéo : Jacques Desmarais

18 novembre 2009

Salon du livre de Montréal






















Noé me demande chaque année de l'accompagner au Salon du livre. Je résiste toujours un peu.

Je trouve ça écrasant cette montagne de mots imprimés à jamais inaccessible et ce n'est guère avantageux compte tenu de mes achats habituels à la Coop de l'Uqam où je suis membre, ou bien à l'Échange, au Port de Tête, ce genre de librairies où l'on trouve des livres usagés en bon état à moitié prix. Aussi, je ne suis pas encore comme Noé qui justement recevait un bouquin par la poste aujourd'hui, et comme plusieurs de mes amis, un excité des envois d'Amazon. Surtout, j'accuse un mirobolant déficit de lecture qui se creuse toujours davantage à chacun de mes achats instinctifs.

N'empêche, les visites au Salon sont toujours mémorables. À cause des auteurs présents et des rencontres. Tant pis pour la dépense et la foule!

Comme le montre la photo, mes « cadeaux »de cette année se résument à trois livres, dont deux entretiens avec des cinéastes (un hasard) : La perte et le lien, Simon Galiero rencontre Bernard Émond, chez Médiaspaul et Camera lucida : entretien avec Hugo Latulippe, aux éditions La Peuplade. L'auteur qui a mené cet entretien est Thierry Ducharme. Incidemment, le bouquin était encore tout chaud sorti des presses, Thierry avait eu à peine le temps de le feuilleter, m'a-t-il dit, et je suis assez fier d'être le premier lecteur, le premier à avoir cueilli une dédicace.

Tout de suite après, j'ai revu avec un immense plaisir Michaël La Chance qui est en grande forme, être de dignité, érudit, sensible, toujours ce feu dans les yeux, toujours un souffle de haute poésie. Je lui ai pris mytism - Terre ne se meurt pas, publié chez Triptyque.

Sa Bobness Must be Santa

Note : il faut se rendre en bas de page Must be
et allumer la vidéo.

Je m'excuse, mais c'est pas mal bon!


Slaid Cleaves : permis de séjour temporaire




« The voice of midnight comes
And spoken on its tongue:
Man's infinite concern »



Temporary


Fall down on your knees
Hear the whisper through the trees
No one's come to save you

Let fade the little lies
The sentimental cries
Behold what nature gave you

All you see
Every love and every dream
Temporary
As the morning dew will turn to steam

Battered by the years
We'll quit this vale of tears
And leave the world to turn

The voice of midnight comes
And spoken on its tongue:
Man's infinite concern

All you see
Every joy and every sting
Temporary
As the blooming of the rose in spring

Live well and learn to die
Soon in the dust you'll lie
With everything you know

Cruel death will not spare
The wise, the young or fair
Let us drain this cup of woe

All you see
Every thing and every friend
Temporary
A love you thought would never end

Every love and every dream
And every joy and every sting
Temporary
The lullaby your mother would sing.

- Merci Slaid. Tks Mr. Cleaves.

15 novembre 2009

Lowell comme Noel

Lowell, Mass., Nouvelle-Angleterre, Kerouac Paradise, Merrimac Arc-en-ciel.

Pas une goutte d'alcool, il est interdit d'en vendre apres 18 h le dimanche au Massachusetts. J'ecris avec un caf. Et c'est pas mal pantoute parce que je suis un peu saoul au terme de cette journee chargee dans le Lowell de Roger Brunelle, un saint-franco rigoureusement devoue a la memoire et l'œuvre incarnee de Jack Kerouac. Roger, membre fondateur du Lowell Celebrate Kerouac, a acceuilli notre quatuor en debut de matinee et l'a trimbale partout en fin pedagogue, avec passion, de la maison natale de Jack a la grotte ("le lieu le plus sacre de Lowell") , de Pawtucketville jusqu'a la fabuleuse noirceur de Sarah avenue qui, on dirait, porte encore l'ombre de la cape du Dr Sax et qui entoure par touches feutrees les jolis cottages tricotes serres de Phoebe avenue...

Bon j'accelere, une femme attend dans mon dos pour avoir l'ordinateur de l'hotel...

Je dirai l'essentiel pour l'instant : il y a de la terre sous mes ongles, et cette terre est celle de Lowell.

Aussi, ne pas chercher les accents dans ce billet, mais entendre a volonte celui de nos freres franco-americains.

12 novembre 2009

Jack ou le néant de la béatitude boum boum!


Trois dodos avant Lowell!

D'ici là, je me sens comme un bum
et mes rêves seront « purs et froids comme de la glace ».


Début de sac à dos dans les compartiments sacrés :

un pot de terre vide;
un cadenas;
un fossile de Zoot Sims;
mon passeport;
ma carte soleil format poster géant pour faire chier les Républicains de droite;
mon Tiger Balm, car c'est légal aux usa;
un mini-dictionnaire suédois pour l'auberge de jeunesse, au cas où;
une chemise chic en imitation de cowboy pour le show de Dylan;
ma little Marine Band en Do;
le bouquin de Françoys : Kerouac : Visions of Lowell.

11 novembre 2009

Remembrance


Nous nageons la tête sortie de l'eau, croyons-nous, avec tout un chacun dans l'esprit narquois du temps rendu le plus acide possible afin de bien délimiter les bons des méchants, pour se protéger sans doute au-devant des coups.

Ce n'est pourtant pas toujours le temps de rire, d'enfarger les autres, de confondre les sujets avec des pelures de banane délibérément calculées alors qu'on se contre-crisse comme de l'an 1940 des compléments d'objet directs.

J'écris ce qui précède et m'empresse d'ajouter que la liberté rôde au-dessus de nos têtes et qu'elle n'a pas fini de forger des chansons pour tous les matins du monde à venir. Que cela est plus fort que ce qui dégoulinera encore de nos guerres de naguère.

J'écris ce qui me précède et m'empresse d'ajouter que je suis antimilitariste au sens de Les Guerriers de Michel Garneau, au sens où cela, le carnage, n'a pas de maudit bon sens.

Il s'est adonné dans ma vie de jeune étudiant, c'était à la fin du secondaire V, de chercher une job d'été et d'en trouver finalement une avec l'ami Jimmy comme « private » au 22e Régiment de la rue Laframboise à St-Yaya. Subitement, l'ennemi pour simuler, en ce lendemain de la Crise d'octobre, ce n'était plus les Soviets, mais le F.L.Q. et ses bombes!

J'y ai appris « la drill », les premiers soins, le maniement, les communications radio, l'orientation, traversé la piste d'hébertisme, fait le piquet jusqu'à trois heures du matin pour insubordination (punition collective), mangé des cannes de corn'beef et des palettes de chocolat vieilles de 20 ans à Farham... J'ai encore mon poncho-tente imperméable qui me sert en campagne les jours de pluie... L'armée est inusable.

Je suis un pacifiste, je crois qu'il faut dans toute la mesure du possible, par la parole humaine notamment, éviter les coups de bâton sur la tête. La violence n'est jamais justifiable sur le plan philosophique, disait Canus, et toute guerre est atroce aussi parce qu'on détruit la culture.

En regard des nécessités extrêmes, je garde néanmoins une profonde estime pour le simple soldat qui fait son devoir.

Aujourd'hui pour demain, je l'avoue, je suis bouleversé chaque fois que j'entends sonner le glas pour un jeune qui s'est fait estropier, tuer en Afghanistan. Je pleure chaque fois.

J'ai commencé à suivre la série l'Apocalypse : je suis désolé de ne pas mieux connaître la grandeur des générations qui nous précèdent et qui ont combattu le fascisme.

J'ai vu L'Armée du Crime et je trouve parfaitement légitime l'action
« terroriste » des jeunes communistes européens de l'époque qui se sont battus pour la France libre.

Anouk est une amie de la famille. Elle est en ville en ce moment. Elle revient de l'Afghanistan pour la troisième fois. Quand on annonce un mort, immanquablement, je pense à Anouk qui n'a pas trente ans...




Je n'ai pas le dixième du courage de ces jeunes d'autrefois et d'aujourd'hui.

Je ne suis pas certain par ailleurs que nous luttons pour la liberté de tous.

J'ai pris un coquelicot à la Gare Centrale. Je n'ai fait que cela de mes dix doigts et de mes meilleures pensées. Un vétéran me l'a épinglé à la boutonnière de mon imper en se piquant le doigt.

Malgré les chansons au-dessus de nos têtes, les vétérans de demain ne manqueront pas!

Dire que ce soir passait à la télé Mon oncle Antoine qui garde la fraîcheur de la première fois et une cargaison entière de poésie.

Cela n'a rien à voir, mais dire enfin que la remembrance, aux yeux de l'obnubile gâté pourri que je suis, est d'abord et avant tout un beau mot vieilli qui vibre dans les buissons de l'automne, autour de la crinière de la poésie, sur le chemin de l'amitié et de la sainte paix.

« Clavier vibrant de remembrance
j'évoque un peu des jours anciens... »
— Émile Nelligan, Clavier d'antan, Poésies complètes.

09 novembre 2009

Ouvert la nuit : les nouveaux malfaiteurs ont froid aux pieds

Pris, volé, piqué dans la subtilité du blog de François Bon, mais il s'agit d'abord d'un extrait de Arte.TV (mars 2009) : Michon, Bergounioux, Echenoz, Quignard... sont dans la soupe aux romans. De loin en loin, la question de la forme (close ou pas? plate ou ronde? alpha-beta ou pas?) me semble rejoindre de plain-pied les rogations et les interrogations d'un Bibi VLB rural à l'os.

Ouvert la nuit (Il faut cliquer!)

Montréal la nuit dans la ruelle du pire show

08 novembre 2009

Yoani Sanchez : une sorcière comme les autres?

Monsieur Sergio Velez Camhi
Consul général de Cuba à Montréal


Monsieur le Consul,


J'ai une grande admiration pour le peuple cubain et j'ai été membre durant plusieurs années du Carrefour d'amitié Québec-Cuba. À ma manière, j'ai soutenu ces derniers mois le projet d'un «Cubec » libre!


Je suis également un blogueur et j'écris le plus librement possible dans le respect de la diversité des opinions sans pour autant penser que tout se vaut dans le domaine des idées. Le dialogue, je le crois, s'est enrichi de la popularité et de la diversité des écrits sur les blogs du monde entier.


Permettez-moi de vous exprimer mes plus vives inquiétudes après avoir lu ce matin dans le site du journal Le Monde, puis dans plusieurs autres médias que Yoani Sanchez, une blogueuse de Cuba,a pu être frappée et détenue le 6 novembre dernier à La Havane par des policiers en civil.


http://mobile.lemonde.fr/depeche/40846067.html

http://committeetoprotectbloggers.org/2009/11/07/blogger-yoani-sanchez-briefly-detained/

http://www.desdecuba.com/generationy/?p=1123#comments


Vous remerciant à l'avance, Monsieur le Consul, de votre bienveillante attention,


Jacques Desmarais, Montréal


CC Yoani Sanchez - yoani.sanchez@gmail.com

Train de Nuit - http://jack-jackyboy.blogspot.com/



Donald Lautrec, le retour de l'acrobate !

Avant d'aboutir au Loop De Loop, à la chanson yéyé & ska de l'ancien temps, Donald Lautrec faisait des tours d'acrobatie dans les cabarets. Ce détail m'avait impressionné et vers l'âge de 11-12 ans, c'était assurément un de mes favoris. Un jeudi soir, c'était au début du printemps, mon père avait affaire à Roxton, je l'avais accompagné dans l'idée de me payer la traite avec une piastre chez Denis Richard pour acheter Tu dis des bêtises / Dis bonjour à tous les copains!

C'est sans une once d'ironie que j'ai cité Loin dans ma campagne de Lautrec en exergue des Poèmes cannibales, paru l'an dernier, question également de donner un swing populaire au sous-titre de ce recueil.



07 novembre 2009

Les sorcières de Salem par les finissants de L'ÉNT

Noticias

Jusqu'à demain, dimanche le 8...

Sur la scène, il y a, entre autres, Marie Bernier et Denis Harvey.
On entendra souvent parler d'eux au théâtre!


LES SORCIÈRES DE SALEM
D’Arthur Miller
Traduction Michel Dumont et Marc Grégoire
Mise en scène Patrice Sauvé


Du 3 au 7 novembre 2009 20 h et le 8 novembre 15 h
Monument-National // Ludger-Duvernay

Photo : Marie Bernier, Adrien Bletton et Denis Harvey.

















Montréal, le 29 octobre 2009 :
Les finissants 2010 de l’École nationale de théâtre (ÉNT) sont fiers de présenter Les sorcières de Salem d’Arthur Miller, dans une traduction de Michel Dumont et Marc Grégoire, mise en scène par Patrice Sauvé, premier exercice public de la saison 2009-2010 présenté dans la salle Ludger-Duvernay du Monument-National.


La pièce

Les sorcières de Salem a été écrite en 1952, en pleine guerre froide, à un moment où sévissait aux États-Unis une véritable « chasse aux sorcières », traque anti-communiste initiée par le sénateur Joseph McCarthy. Le climat de suspicion qu’instaure le maccarthysme touche tous les milieux de la gauche américaine et produit un énorme impact sur la société artistique de l’époque. Une liste noire d’artistes est créée et des intellectuels et créateurs comme Bertolt Brecht, Charlie Chaplin ou Orson Welles sont contraints de quitter les États-Unis. Arthur Miller figurait sur cette liste.

Les sorcières de Salem fait partie des œuvres majeures de la littérature américaine. Prenant pour base l'authentique procès et la pendaison de prétendues sorcières dans la ville de Salem (Salem Village, aujourd’hui Danvers) dans le Massachusetts en 1692, Arthur Miller compose une allégorie de la société dans laquelle il vit. Il crée un texte universel rappelant que la frontière entre raison et folie, justice et fanatisme, peur et haine, peut être facilement franchie.


L’histoire :

En 1692, un vent de panique envahit Salem, un village puritain du Massachusetts. Lorsqu’une nuit, un révérend surprend sa nièce, sa fille et d’autres jeunes filles dansant dans les bois, les rumeurs de rites sataniques inondent la petite communauté. Dès lors, le village tout entier se lance corps et âme dans la chasse aux sorcières. L'hystérie collective est en marche, et rien ne pourra l'arrêter.


Arthur Miller : auteur

Né à New York en 1915, Arthur Miller compte parmi les auteurs dramatiques américains majeurs du XXe siècle. Marqué par l’insécurité de la Grande Dépression de 1929 et par l’Holocauste, il a produit un théâtre vigoureux où il réexamine le problème de la responsabilité sociale. Inquiété pendant le maccarthysme, il s’est signalé par son attitude courageuse devant la Commission des activités antiaméricaines. Sa pièce la plus connue, portée à l’écran comme la plupart de ses œuvres, est Mort d’un commis voyageur (Death of a Salesman, 1949). On peut citer encore Ils étaient tous mes fils (All My Sons, 1947), Vu du pont (A View From the Bridge, 1955), Les Désaxés (The Misfits, 1961) écrit pour sa femme Marilyn Monroe, Après la Chute (After the Fall, 1962), Incident at Vichy (1965) et The Price (1968). Miller affectionne porter à la scène des expériences traumatisantes qui désarçonnent l'individu et remettent en question son identité et sa relation à autrui, entrainant souvent sa chute.


Patrice Sauvé : metteur en scène

Reconnu pour son travail de réalisateur à la télévision et au cinéma, entre autres, à travers les émissions La vie, la vie, Grande Ourse et Ciao Bella, les films Cheech et La clé des possibles, Patrice Sauvé poursuit cet automne à l’ÉNT sa découverte de nouveaux modes d’expression narrative.

Après avoir conçu l’exposition Passengers \ Passagers à Québec en 2008, il signe, avec Les sorcières de Salem, sa première mise en scène au théâtre.

++++++++++++

Les exercices publics des finissants sont une tradition, un rite de passage. Tout ce qui se déroule sur scène et en coulisses relève du travail des étudiants de l'ÉNT, habilement dirigés par des metteurs en scène de renom qui les guident à travers toutes les étapes de la création.


Les sorcières de Salem
Mise en scène Patrice Sauvé
Avec Catherine Audet, Marie Bernier, Étienne Blanchette, Adrien Bletton, Roseline Biron, Marilyn Castonguay, Marie-Anne Dubé, Mickaël Gouin, Rachel Graton, Denis Harvey, Simon-Pierre Lambert, Marc-André Lapointe.
Équipe de conception et de production Sylvain Béland (conception sonore), Cynthia Bouchard-Gosselin (assistance à la mise en scène et régie), Maude Bêty (direction de production), Laurence Mongeau (décor), Guillaume Simard (direction technique), Mylène Chabrol (costumes), Marie-Aube St-Amant Duplessis (conception des éclairages).

Du mardi 3 au samedi 7 novembre 2009 à 20 h et le dimanche 8 novembre 2009 à 15 h
Salle Ludger-Duvernay :: Monument-National (1182, boul. Saint-Laurent – métro Saint-Laurent)
Coût du billet : 9 $ - Réservations : 514 871-2224

- 30 -

SOURCE : Maureen Veilly // Communications ÉNT-NTS


Patrice Sauvé à C'est bien meilleur le matin, 4/11/09

Miller et sa pièce (1953)





06 novembre 2009

Sauvage est le vent, my love!


Tu m'as touché d'aplomb!
Aime-moi, aime-moi,
Aime-moi donc
tord brûle de tord sacs!
Laisse-moi flyer loin
avec toi
sur les ailes du vent
Tu es ma vie
Tu es mon printemps
Tu me frôles
j'entends les mandolines
et le bruissement des feuilles
Nous sommes les enfants du vent
et sauvage est le vent
Tu m'embrasses
et je reviens au monde
Aime-moi, aime-moi
embrasse-moi encore
j'ai soif de toi
mon amour est comme le vent qui claque
Sauvage est le vent!
Sauvage est le vent!




Wild Is the Wind

Love me, love me, love me, love me,
say you do
Let me fly away with you
For my love is like the wind,
and wild is the wind
Wild is the wind
Give me more
Than one caress
Satisfy this
Hungriness
Let the wind
Blow through your heart
For wild is the wind

You touch me, I hear the sound of mandolins
You kiss me
With your kiss my life begins
You're spring to me, all things to me
Don't you know you're life, itself!

Like the leaf clings to the tree,
Oh, my darling, cling to me
For we're like creatures in the wind,
and wild is the wind

Wild is the wind

Wild is the wind

Wild is the wind

wild is the wind

- Dimitri Tiompkin / Ned Washington.


Version Bowie (1981)

Version originale Johnny Mathis (1957)

Version superbe chaude et triste de Cat Power (The Covers Record - 2000)