
Sans mettre le volume au cotton, je suis tranquille et, tout en bossant, j'en suis à ma seconde écoute de Together Through Life.
Comme à tous les deuxièmes du mois,
il y aura slam
ce lundi, 13 avril 2009,
à l'O Patro Vys
356, ave.Mont-Royal Est
Au programme :
Tristan Malavoy,
Frederic duBonnet,
La Clocharde,
John Hea,
Falcon Hacker,
Xavier Laporte (...)
Animation : Ivy
DJ : Paolo Tofu
ChronoMaître(sse) : Marie-Paule Grimaldi
infos: www.ivycontact.com
Ouverture des portes : 19 h 30
Entrée : 5 $
La traversée du littéraire n'est pas pour les chamots. Je suis assis sur le trône comme un roi. Les cris perçants des mouettes me parviennent ce matin en zigzags et le fleuve s'ouvre dans ma tête. Le monde est dans mes oreilles. Où est mon chamois ?
Lu en quelques repères biographiques, et j'en conclus provisoirement que l'Ange des livres est une espèce de Cadet Roussel subtil dans les librairies du vaste monde.
Noté au passage cette belle phrase que je décolle de son contexte :
« En leur riche pauvreté, les mots toujours conduisent plus loin et ramènent à eux-mêmes; ils se perdent et se retrouvent; ils filent à l'horizon en dédoublements répétés, mais reviennent au point de départ en une courbe parfaite... » (Michel Foucault, Raymond Roussel, Gallimard. 1963, p. 23).
Espace, gazon, frémilles dans les jambes, mouvement intérieur, tordeur dans nos bouches, clignement de cil, voile au vent, espèce de papillon, va !
Espace, mouvement, : « (...) son lien à ce qu'il dit peut se métamorphoser sans que sa forme ait à changer, comme s'il tournait sur lui-même, traçant autour d'un point fixe tout un cercle de possibles (le "sens" du mot comme on disait alors), et permettant hasards, rencontres, effets, et tous les labeurs plus ou moins concertés du jeu. » (idem)
D'où les « tropes » des élégants grammairiens, ces poissons gantés, figures de la rhétorique, non pas pour l'épaisseur du catalogue des paroles qu'elles imposeraient dans la brume des classifications canoniques, mais plutôt pour l'effet sur la chair, les petits brûlements, les craques dans la tête « (...) comme un blanc ménagé dans le langage, et qui ouvre à l'intérieur même du mot son vide insidieux, désertique et piégé » ( p. 24) : catachrèse (aile de moulin, lèvre d’une plaie...), métonymie, métalepse (mobiliser l'imagination, Woody Allen) , synecdoque, antonomase (poubelle, silhouette, un don Juan, un harpagon, un bordeaux, le macadam...), litote, métaphore, hypallage (« Un vieil homme en or avec une montre en deuil » - Prévert), etc.
Et qui vivra verra.
La dernière fois que j'ai vu l'ingénieux, ça fait une mèche et quart. C'était à l'Île Noire et je me souviens très bien du voyage extraordinaire qu'il nous fit faire, aller-retour, à bord d'une seule pièce taillée en quartiers de Grosse Pomme qui dura 60 minutes! J'étais collé sur la simili scène, avec en prime, des sirènes de police et des flashs de cerises qui rebondissaient de la rue; c'était suintant et juillet off-jazz, urbain, montréalais, haletant, crinières de cheval à l'air libre...
Une autre fois, à la Maison de la culture Mercier, je le vis faire une apparition-surprise sur la scène lors d'un spectacle de Kevin Parent à ses débuts.
Une autre fois encore, au Complexe Desjardins où il faisait un spectacle le midi pendant le FIJM, je vis son jeune fils (me semble) qui sollicitait le public pour qu'il achète un CD récent.
C'est mon camarade de radio Sylvain Legault, saxophoniste lui aussi, qui me parla le premier de Papasoff vers 1990. Ils s'étaient rencontrés tous deux et ça avait cliqué.
Ses croûtes musicales? Il a depuis travaillé avec les plus grands de la planète jazz, nous révèlent ses notes de présentation : Dave Holland, Ron Carter,Don Thompson, feu Joe Henderson, Slide Hampton, Oliver Jones, Sonny Greenwich, Chris Potter...